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lundi 20 mars 2006 Départ de Pauline Marois - Perdre un modèle quand il y en a si peu....
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Le départ de Pauline Marois des rangs du Parti Québécois n’étonnera pas grand monde : en fait, il s’en trouve beaucoup pour se demander ce qu’elle attendait. Il est vrai que j’ai été étonnée de la voir faire du porte-à-porte aux côtés de Vivian Barbot, cet hiver : relever ses manches et se remettre à l’ouvrage après sa défaite dans la course à la chefferie avait demandé, selon moi, beaucoup de courage et d’humilité. Pourquoi est-ce donc si dur pour les femmes de faire de la politique ? Les commentaires entendus aujourd’hui sont révélateurs. On reparle de Mme Marois en terme de « bourgeoise », de femme « loin des gens », on parle de son poids et de sa garde-robe.... Étrange comment une si longue carrière peut se résumer à si peu de choses. De tout ce qu’elle a fait, de ses bons coups, on parle peu. Mais on revient à satiété sur la vitesse avec laquelle elle a annoncé sa candidature après la démission de Landry (parce que l’ambition, on le sait, ne va pas bien aux femmes) ou sur les soi-disant erreurs qu’elle a commises dans les différents ministères qu’elle a dirigés (les points de vue sont pourtant bien partagés, là-dessus). Les garderies à 5$, initiative saluée internationalement, semblent bien loin des esprits... La plupart des chroniqueurs politiques s’entendent pour dire que le traitement réservé à Madame Marois fut, plus souvent qu’autrement, injuste. Comment peut-on sincèrement lui reprocher d’être plus bourgeoise qu’un Bernard Landry ou qu’un André Boisclair ? Elle n’a pourtant jamais caché ses origines modestes et ses débuts professionnels comme travailleuse sociale ! Dans son émouvant discours d’adieu, elle a parlé de l’importance de ne pas faire peur, d’encourager les futures générations de politiciennes. Hélas... Vu le traitement réservé à une femme de ce calibre... Quelle fille censée voudrait se lancer dans une telle aventure ? Peut-être un jour aurais-je un peu de votre courage, Madame Marois. Au revoir, et merci de nous avoir inspirées. Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 mars 2006. Voir :
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