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lundi 8 mai 2006 Violents patentés : leur place est en prison Traduction : Myriam Tonelotto
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« Le charme comme déguisement ; les hommes violents en prison », dit un expert Financial Times, 14 avril 2006 Bloomington, Indiana (USA) - Les hommes qui battent leurs femmes et leurs enfants peuvent être charmants - et si manipulateurs et dangereux que la prison et un contrôle judiciaire sont la meilleure façon de les empêcher de perpétuer leurs crimes, affirme un expert en violence conjugale. Lundy Bancroft, auteur, formateur, conseiller et militant engagé sur la problématique des violences conjugales, tenait une conférence jeudi le 1er avril 2006 au Doubtree Hotel de Bloomington (Indiana). Pour l’écouter, des professionnels de ce domaine, dans le cadre d’un programme sponsorisé par le Centre McLean de visites familiales surveillées à la Children’s Foundation et le Mid Central Community Action Countering Domestic Violence. Dire « la violence conjugale se passe au foyer » est une erreur, selon M. Bancroft : « La violence conjugale se passe chez l’agresseur ». Lundy Bancroft, qui a travaillé avec près de 1000 batteurs de femme, assure que 5 millions d’enfants sont chaque année témoins aux États-Unis d’une agression contre leur mère. Il y a des cas de femmes battant des hommes, mais ils sont rares, précise-t-il. Un homme violent estime qu’il est en droit de violenter la femme qui partage sa vie, explique Bancroft : « Elle n’a pas le droit de le quitter - elle est son objet, sa propriété. » Les tyrans domestiques sont fréquemment décrits comme "charmants" parce qu’ils déploient une énergie folle à manipuler les gens, y compris les professionnels du système judiciaire, dénonce Lundy Bancroft. « Ce mot - charmant - revient sans cesse. Ils se mettent à aimer ce type. » Cette aptitude à manipuler rend la tâche très difficile au système judiciaire, selon M. Bancroft. En général, un homme violent se montre irréprochable lors des visites surveillées à ses enfants, parce qu’il y a quelqu’un pour l’observer. Du coup, sans surprise, cet homme violent va se voir accorder des visites non surveillées, ce qui implique que la mère n’est plus là pour faire tampon à la violence du père et protéger l’enfant, avertit M. Bancroft. De même, les cours d"éducation parentale sont une fausse bonne idée car ils offrent à l’agresseur encore plus de munitions contre la mère, dit Bancroft. Il signale recevoir constamment des appels téléphoniques de femmes qui ont perdu la garde de leurs enfants au profit d’un homme violent. Et comme d’autres femmes entendent ces histoires terrifiantes sur les batailles pour la garde des enfants, elles peuvent en venir à préférer rester avec leur agresseur de peur de perdre la garde de leurs enfants ou de les laisser entre les mains de l’agresseur, explique le conférencier. « Les femmes savent comment ça se passe en Justice », assure M. Bancroft. Ce qui fonctionne relativement bien, c’est une combinaison de prison et de période probatoire, selon le conférencier. « Le problème en effet n’est pas d’ordre psychologique, mais relève d’une attitude à l’encontre des femmes et des enfants, affirme Bancroft. Et la société n’aide en rien en glorifiant la violence sexiste, en particulier à travers les chansons rap incitant à la haine contre les femmes », conclut le conférencier. Traduction : Myriam Tonelotto Version originale anglaise : « Charm is a Guise ; Batterers Belong in Jail, Expert Says », « EXPERT ABUSERS BEST OFF IN JAIL », Financial Times, April 14, 2006 Friday. Copyright 2006 Financial Times Information All Rights Reserved Global News Wire KRTBN Knight-Ridder Tribune Business News - The Pantagraph Mis en ligne sur Sisyphe, le 4 mai 2006 |