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jeudi 30 novembre 2006 Il fut un temps....
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DANS LA MEME RUBRIQUE Galère des sables Écrire la vie, la mort et de nouveau la vie Donnez-moi des mots La connaissez-vous cette fille, la pute aux cent pas ? Motus Le monde est si petit et ses besoins si grands Comme une tache de moutarde sur un tablier blanc Dans les fables, le loup était-il vraiment un mythe ? Rouler sa vie dans un panier d’épicerie Et au diable les frontières L’intimidation ou “bullying” en milieu de travail Merck met en danger la vie de prostituées dominicaines La solitude est une bête à pleurer Mots de cœur Écoutez les sanglots des enfants perdus Souvenances |
Il n’y a pas si longtemps, j’étais encore madame mon mari, l’ombre de monsieur, celle qui marchait derrière celui que l’on avait choisi pour « la faire vivre ». Femme affublée d’une dot proportionnelle à la valeur marchande de mon rang social. Qui aurait cru alors que les femmes devraient se révolter pour que l’on reconnaisse la valeur de ce quelles étaient ? Née fille de mon père, j’étais mademoiselle mon père. Mon père (pourvoyeur) était celui qui travaillait, qui faisait vivre sa famille. Procréateur, géniteur, faiseur d’enfants qui portaient son nom, le mari de madame Monsieur Untel. Tout courrier livré à madame était adressé à madame Monsieur Untel puisque dès le mariage, de mademoiselle mon père je devenais madame mon mari, ce qui était suffisant pour m’identifier et me diriger vers tous les paliers sociaux. Quand le mariage arrivait, qu’elle était la différence entre le voile porté par mademoiselle et la perte d’identité de l’épousée ? Il est aberrant de constater que ce voile ressemble étrangement à celui que portent encore aujourd’hui des femmes que l’on cherche à libérer du joug de leurs hommes. Beaucoup se lèveront entre cette hypothèse et celle d’une virginité essentielle exigée soit par convenances ou par le futur époux envers la mère des enfants qu’il désire. Quel grand honneur que d’engendrer des fils... Vivre sa vie de jeunesse était sans aucun doute l’apanage de ces messieurs. Que diraient les bien- pensants de ces jeunes filles qui par amour donnaient naissance à de petits bâtards dans un monde de cachoteries et de honte ? Et combien de madame Monsieur Untel ont dans leurs tiroirs des langes non réclamés ? Que de chagrins aurions-nous pu éviter sans ce cliché d’une différence entre le travail des muscles et la tendresse de ce que l’on appelait le sexe faible. Où en serions-nous si nombre de femmes ne s’étaient levées et n’avaient affirmé leur volonté de faire changer cette mentalité restrictive de madame Monsieur Untel en affirmation d’une identité propre à chaque être humain qu’ils soient homme, femme ou enfant ? Que serions-nous devenues sans ce mouvement féministe qui dans un temps encore relativement nouveau a réclamé à grand cri le respect de l’état féminin. Quel bonheur que l’esprit des femmes du monde se soit enfin reconnu. Que de travail reste-t-il encore à faire pour annihiler toute brutalité et infantilisation envers les femmes... Femmes du monde, levez-vous ! Identifiez-vous !... Mis en ligne sur Sisyphe, le 27 novembre 2006 |