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vendredi 18 mai 2007

Démocratie et obligations religieuses - L’impasse ?

par Diane Guilbault, collaboratrice de Sisyphe






Écrits d'Élaine Audet



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Il est beaucoup question de religion ces jours-ci et, plus spécialement, de la difficile cohabitation des obligations religieuses et des principes démocratiques et égalitaires dont se réclame notre société. Il est à noter que nombre des accommodements demandés touchent le statut des femmes, et c’est à ce titre et à titre de citoyenne que je me permets d’ajouter mon grain de sel dans cette invraisemblable bouillabaisse qu’est devenue l’interprétation des obligations religieuses et des accommodements qui devraient en découler dans une société démocratique et laïque.

La société québécoise est-elle laïque ?

On sait quelle influence l’Église catholique a eue sur la société québécoise. Mais il ne fait aucun doute que depuis la Révolution tranquille, l’État a posé de nombreux gestes qui traduisent la volonté de notre société de s’affranchir des règles religieuses.

Rappelons-nous que la démocratie est née du besoin des êtres humains d’être « les souverains » de leur destinée collective et donc de s’affranchir des règles « divines » immuables. En effet, la démocratie se caractérise notamment par la possibilité pour les citoyens et les citoyennes de choisir non seulement leurs élus mais aussi les règles qui gouvernent le vivre-ensemble, de même que par l’adoption d’un système juridique qui peut en tout temps être remis en question contrairement aux règles religieuses écrites pour la plupart il y a plus de 1000 ans. La démocratie a transformé certaines valeurs présentes dans les religions en lois - l’interdiction de meurtre, de vol, etc. - et a rejeté ce qui lui apparaissait incompatible avec les valeurs démocratiques comme l’égalité entre les femmes et les hommes. En regard de ces caractéristiques, il ne fait aucun doute que le Québec est une démocratie malgré ses imperfections.

Par ailleurs, plusieurs événements témoignent du choix fait par le Québec en faveur de la laïcité, et en particulier, l’amendement constitutionnel demandé et obtenu par le gouvernement du Québec, sous la houlette de Mme Pauline Marois, afin de déconfessionnaliser les commissions scolaires. Pensons-y bien : parce que la majorité estimait que le bien public l’exigeait, l’État a choisi de mettre fin à des droits conférés aux catholiques et aux protestants par la Constitution. En effet, pour une société devenue pluraliste (formée de non-croyant-es et de croyant-es appartenant à diverses confessions), au nom du respect de la liberté de conscience de chacun, pour éviter les conflits de valeurs entre le différentes confessions et les confrontations qui pouvaient en résulter, bref, dans un souci d’établir un contexte favorable à la paix sociale, il est apparu nécessaire de laïciser les institutions civiles et de limiter les manifestations des croyances religieuses dans l’espace public.

Quand on sait ce qu’implique un changement constitutionnel, on ne peut ignorer, dans le débat actuel sur les accommodements, la portée symbolique de la décision du Québec de demander l’abrogation de l’article 93 de la Constitution canadienne.
Même si la laïcité n’est pas proclamée comme telle dans un texte particulier, il existe plusieurs autres preuves que le Québec est dorénavant une société laïque, à commencer par notre code civil et notre code criminel qui sont des instruments créés par les acteurs de la démocratie. Les institutions québécoises publiques sont également laïques. Autre élément : les jours de congés chômés sont depuis longtemps civils et ils sont accessibles à tous et à toutes, quelle que soit leur religion. Bien sûr, ils sont issus de notre histoire chrétienne - et nous n’avons pas à en avoir honte -, mais ils ne sont plus religieux. Qu’il y ait une croix sur le mont Royal n’est pas non plus une preuve que le Québec n’est pas laïc : personne n’est obligé de s’agenouiller en passant devant. Cette croix, tout comme les églises et les calvaires le long des routes, appartient au patrimoine, à l’histoire. La France, pays laïc s’il en est, n’a pas démoli ses cathédrales ! Pour prouver notre laïcité, faudrait-il faire comme les Talibans qui ont détruit les magnifiques bouddhas géants sous prétexte que la statuaire bouddhique était anti-islamique ? On attend quand même mieux d’un pays dont la devise est « Je me souviens »...

Une société laïque, selon moi, c’est une société dont les règles et interdits n’émanent pas d’une religion, mais de lois adoptées dans un forum démocratique - parlement, assemblée nationale, etc. - composé d’élus et dont les institutions publiques n’appartiennent à aucune confession religieuse. C’est le choix qu’a fait le Québec.

Accommodements raisonnables

L’accommodement est une belle « invention » quand il permet d’empêcher une discrimination : on pense notamment à la possibilité pour les chiens-guides d’accompagner leur maître dans des restaurants, ou encore à l’adaptation d’un poste de travail pour une personne en fauteuil roulant. Et l’accommodement n’est pas imposable s’il entraîne des contraintes excessives. Ces accommodements reçoivent l’assentiment général.

Il est facile de voir que ce sont les accommodements accordés pour des obligations religieuses qui suscitent davantage de réactions négatives. Selon moi, cela tient principalement à trois raisons : c’est parce que ceux-ci remettent en question la laïcité des institutions publiques et parce qu’ils nient le principe d’égalité entre les femmes et les hommes. Mais il y a aussi le fait que si les demandes formulées par des personnes handicapées visent à contrebalancer les effets d’une condition non choisie (le handicap), en revanche, dans le cas des accommodements demandés pour des raisons religieuses, ce sont des individus qui demandent, au nom d’obligations qu’ils se sont volontairement imposées, de se soustraire à des règles générales qui ont été établies au nom du bien public. Ces trois facteurs expliquent certainement la gêne grandissante de plusieurs citoyennes et citoyens face aux demandes d’accommodement pour des raisons religieuses.

En outre, la notion de contrainte excessive qui peut venir baliser l’accommodement pour un handicap ne s’applique pas pour les obligations religieuses. En effet, les accommodements demandés ne coûtent pas beaucoup d’argent - on pense au kirpan à l’école, au voile islamique, au porte-à-porte des Témoins de Jéhovah ; pourtant, ils ont des conséquences beaucoup plus importantes qu’un accommodement pour un handicap car ils viennent chambouler les choix de toute une société. Alors, on peut se poser la question : ces accommodements sont-ils vraiment nécessaires pour respecter la liberté religieuse ?

Égalité des hommes et des femmes vs obligations religieuses

Le concept de liberté religieuse a pris avec le temps et la jurisprudence une dimension que ne pouvait même pas imaginer le législateur lors de l’adoption de la Charte québécoise, en 1975, et même de la Charte canadienne. C’était avant la montée spectaculaire des intégrismes religieux. Jusque dans les années 1980, l’Occident était engagé dans un mouvement généralisé de sécularisation et nul (sauf Malraux peut-être !) ne pouvait imaginer que les guerres de religion reprendraient de plus belle.

J’avoue mon étonnement devant la conception qu’a la Cour suprême de la liberté de religion (voir encadré).

La liberté de religion selon la Cour suprême du Canada

46. Pour résumer, la jurisprudence de notre Cour et les principes de base de la liberté de religion étayent la thèse selon laquelle la liberté de religion s’entend de la liberté de se livrer à des pratiques et d’entretenir des croyances ayant un lien avec une religion, pratiques et croyances que l’intéressé exerce ou manifeste sincèrement, selon le cas, dans le but de communiquer avec une entité divine ou dans le cadre de sa foi spirituelle, par un dogme religieux officiel ou conforme à la position de représentants religieux.
47. Toutefois, cette liberté vise aussi des conceptions - tant objectives
que personnelles - des croyances,« obligations », préceptes, « commandements »,
coutumes ou rituels d’ordre religieux. En conséquence, la protection de la Charte québécoise (et de la Charte canadienne) devrait s’appliquer tant aux expressions obligatoires de la foi qu’aux manifestations volontaires de celle-ci. C’est le caractère religieux ou spirituel d’un acte qui entraîne la protection, non le fait que son observance soit obligatoire ou perçue comme telle.

Cette interprétation donne automatiquement un avantage au demandeur d’accommodement pour obligation religieuse puisqu’il n’a rien à prouver sinon sa sincérité.... Mais comment se fait-il qu’en démocratie, une demande individuelle basée sur des obligations soi-disant divines, et donc non vérifiables, ait plus de poids qu’un choix de société qui a nécessité des années et des années de discussions et des amendements législatifs voire constitutionnels ? Comment, sous prétexte de liberté religieuse, en est-on venu à obliger une société laïque à protéger dans l’espace public, et non seulement dans le privé, des coutumes et des obligations qui, parce qu’elles sont dites religieuses, acquièrent automatiquement un caractère sacré, donc irréfutable ?

Dans la foulée des nombreux jugements, parfois fortement médiatisés, favorables à des demandes d’accommodements pour « obligations religieuses », beaucoup d’institutions publiques croient faire preuve de respect des chartes et d’ouverture d’esprit en acceptant des demandes qui remettent en cause le principe d’égalité entre les hommes et les femmes : givrer les fenêtres d’un gymnase pour cacher ce corps de femme que ne devrait pas voir le jeune juif hassidique, faire des horaires pour les piscines selon une formule d’apartheid entre les hommes et les femmes, demander aux policières de respecter les convictions sexistes de citoyens religieux intégristes, etc. On se rappelle encore toute l’énergie qu’il a fallu déployer pour contrer la venue des tribunaux basés sur la charia en Ontario.... Le sexisme n’est pas, de toute évidence, une faute aussi grave que le racisme !

Pour sortir de l’impasse

Il n’est pas étonnant que plusieurs citoyens et citoyennes aujourd’hui se sentent muselés par les décisions de la Cour suprême. En effet, jusqu’à présent, on a eu l’impression que les tribunaux ont avantagé les demandes favorisant le retour de la religion dans l’espace public, projetant ainsi notre société vers ce passé de religiosité que le Québec vient laborieusement de quitter.

Pourtant, beaucoup s’interrogent devant ce grignotage constant de l’espace public par des demandes d’ordre religieux. Mais qui entend-on ? D’un côté, des spécialistes des relations interculturelles ou des sciences religieuses, des juristes, des groupes de pression en faveur des accommodements et, de l’autre côté, des intolérant-es qui imputent aux seul-es immigrant-es nos problèmes de gestion de l’intégrisme religieux. Très peu de place est faite à la parole citoyenne féministe et démocrate. Ce sont maintenant ces voix qui doivent se faire entendre.

Pour sortir de l’impasse, le débat s’impose afin d’éclaircir certains points dont les suivants qui me semblent être au cœur de ces questions :

    • Au nom de quel principe les obligations dites religieuses (ou proclamées comme telles par un demandeur) devraient-elles avoir préséance sur les obligations civiles adoptées de façon démocratique (un code vestimentaire, des règles de sécurité, la mixité des cours offerts en CLSC, etc.) ?
    • Malgré toutes les preuves existantes, faut-il une proclamation officielle de laïcité pour que le Québec soit enfin reconnu laïc ?
    • Nos institutions publiques doivent-elles être neutres - où on fait cohabiter toutes les confessions religieuses et accommode l’une et l’autre - ou au contraire, doivent-elles être laïques - soit des lieux où les seules obligations dont l’observance est protégée sont celles qui ont été acceptées de façon démocratique et qui sont, conséquemment, révocables par des voies démocratiques ?

En démocratie, les tribunaux sont au service du peuple. S’il faut des amendements législatifs ou constitutionnels pour mieux encadrer et restreindre le concept d’obligations religieuses et leur place dans l’espace public, les citoyennes et les citoyens ont le pouvoir et le devoir de les réclamer pour que la société dans laquelle ils vivent ressemble aux valeurs de la majorité.

Le 1er décembre 2006

Mis en ligne sur Sisyphe, le 11 décembre 2006.

Lire également : Les limites de la tolérance et de l’accommodement », par Mylène Beauregard.



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Diane Guilbault, collaboratrice de Sisyphe

Féministe de longue date, l’auteure, qui a travaillé dans plusieurs organismes de défense des droits, s’intéresse particulièrement aux questions qui touchent la vie citoyenne. Diane Guilbault est l’auteure de Démocratie et égalité des sexes, publié en 2008 aux éditions Sisyphe. L’auteure est aussi membre fondatrice du Collectif citoyen pour l’égalité et la laïcité (CCIEL) créé à Montréal au printemps 2008.



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    2 janvier 2007 , par   [retour au début des forums]

    Excellent texte, il est vrai : clair, précis.

    Je ne suis cependant pas certain qu’il existe réellement un "besoin des êtres humains d’être « les souverains » de leur destinée collective".

    La révolution française était une révolution bourgeoise, de caste qui voulait s’émanciper et qui en avait la possibilité dans le cadre d’une évolution culturelle historique ET d’une crise sociale et économique de longue durée.

    De fait, avec La Béotie, il nous faut voir le ’besoin’ des êtres humains s’exprimer bien plus dans une prise en charge par une dictature molle ou les décisions et les responsabilités sont l’apanage de quelques individus agressifs et/ou prophétique qui se veulent ou se sentent élus mystiquement bien plus qu’ils ne le sont civilement.

    De là des mouvements lents, qui peuvent faire mais aussi défaire du droit, de la loi dans une république. De là une sensation de fragilité des acquis et une réalité de cette fragilité dans les périodes de crises, qui interviennent périodiquement pour dénouer des tensions accumulées et imposer des mises à jour.

    Les tensions décrites par l’article de Diane Guilbault forment un intéressant cas d’école dans l’histoire de la construction démocratique de l’occident. Une histoire longue qui commence avant le XVIIème siècle et se prolonge probablement très avant dans le XXIIème.

    L’une des causes, souvent mésestimée de la démocratisation se trouve dans la fracture progressive de l’unité des modes de pensée du monde au tournant des XVI-XVIIIème siècle.
    Schisme et guerre de religion sur fond de naissance de l’athéisme et de remise en cause de la vérité intellectuelle, mentale, spirituelle unique et définitive par la philosophie qui va éclairer l’Europe.

    La Laïcité républicaine se construit alors comme le fondement d’une continuité du vivre ensemble dans une société dont la collectivité d’esprit n’est plus une mais multiple.

    Mais il faut ici bien comprendre que cette histoire se déroule en occident, et donc dans une méta-unité judéo-chrétienne qui assemble protestants, catholiques, juifs et athées (ou agnostiques).

    Espace public et espace privé ont construit leur définition et plus encore leur équilibre sur un temps long, en articulation de ce déplacement moral de la division des pratiques, des représentations du monde. Cette fragmentation du temps et de l’espace est donc propre à une forme historique de civilisation qui n’a de cesse de vouloir recomposer de l’unité... Et le plus souvent une unité positive, qui se veut et se donne comme modèle.
    Jusqu’à la décolonisation, c’est par la force que le modèle est ’donné’ au reste du monde. Depuis, il faut convaincre, qui plus est non seulement à l’extérieur mais aussi à l’intérieur..
    Déplacement/dilution des frontières qui se réplique très logiquement dans la division entre espace public et privé.

    L’égalité entre les genres (plus qu’entre les sexes) peut être considérée comme un acquis par les femmes et les hommes d’occident, mais il faut bien le comprendre comme une représentation qui ne fait pas nécessairement sens pour un musulman, pour un shintoïste, pour un animiste... Et le travail de ’conversion’, ou d’éducation ne peut pas s’opérer du jour au lendemain.
    Il en va de même pour la plupart des manifestations dans l’espace public des éléments religieux, même judéo-chrétiens, qui voient dans la réouverture de ces frontières la possibilité de reconquérir un espace perdu.

    Pour cela, il faut bien comprendre le fait religieux comme un fait global qui, dans son origine, a vocation à encadrer chaque seconde de la vie. La religion est, primitivement LA loi, le cadre d’organisation de la vie pour des collectivités relativement fermées et cherchant à conserver une stabilité. Dans un monde ouvert, communiquant, mobile, ce communautarisme du phénomène religieux fait ressembler le croyant à un sans domicile fixe, qui promène dans un cadi les précieuses reliques de son passé et de son lien présent au monde… tristes oripeaux pour l’œil extérieur, riche, bien éduqué et bien nourri.

    Le phénomène religieux ne résisterait toutefois pas bien longtemps s’il ne reposait que sur ses faibles symboles, sur ses rituels dont chaque croyant mesure le plus souvent l’inefficacité, la valeur quasi-ludique. C’est bien le lien communautaire dont il est porteur qui rend tenace le religieux, qui l’ancre dans des individus qui y voient le lieu de l’affiliation, bien plus que de l’échange ou du partage. Le fidèle, le croyant appartient à une communauté. Il est reconnu d’un groupe, il peut demander de l’aide, de l’écoute, de l’existence.
    Le religieux bénéficie alors fortement de l’image de désaffiliation, de solitude, d’abandon, qu’offre la démocratisation dans sa large version libérale, individualiste, compétitive et agressive, incapable de faire place à la fragilité... au propre de l’humanité qui vient toujours, plus ou moins tôt, plus ou moins souvent, plus ou moins durement, dans la vie d’un être humain.
    Le religieux prolifère alors, même dans une population éduquée, si cette éducation ne relie pas, ne rapproche pas des individus pour qu’il s’entraide dans leurs faiblesses, dans leurs manques. Une éducation technique qui ne permet que de produire et consommer est vouée à laisser l’humanisation de l’être humain au sectateur, au communautaire sur le mode de la consommation, ou pire du basculement vers un refus radical de la modernité et la recherche de son élimination, puisqu’il parait vouloir s’imposer totalitairement.

    De la même manière que la laïcité a demandé un combat national en France et ailleurs au XIXème XXème, il faut combattre, à nouveau, à une échelle nouvelle pour imposer le recul du sectarisme et du communautarisme que la meilleure intention religieuse ne peut manquer de produire. Mais il faut, et c’est là la leçon d’histoire que nous donne la continuité de la démocratisation, bien percevoir ce que ce combat a d’affirmation conflictuelle d’un modèle sur un autre. De ce que cela a d’inévitable, car bien au-delà de la simple négociation ou des accommodements. Il faut être clair et honnête sur l’affrontement de vision du monde qui fonde l’affirmation de certaines valeurs ! Et agir en conséquence, de manière déterminée.

    Il faut enfin se battre avec la même force contre les effets pervers de la démocratisation que sont l’individualisme, la déshumanisation productiviste du libéralisme non-contrôlé, non sévèrement asservi à l’humain.. Des effets si tristement soulignés par le désir de religion, par le désir ainsi traduit d’affiliation, de sens, de relations, de soutiens, de supports.

    Et le religieux doit être reconnu pour ce à quoi il appartient : l’histoire de la pensée.

    Veillez et priez : Une ancienne, très ancienne façon de dire : soyez citoyens, responsable et conscient.

    > Démocratie et obligations religieuses : l’impasse ?
    22 décembre 2006 , par   [retour au début des forums]

    Le problème, c’est que le Code criminel du Canada ne reconnaît pas le sexe comme facteur de discrimination, alors qu’il reconnaît la religion comme en étant un. Peut-on s’en étonner puisque ce sont les hommes qui l’ont conçu. La question a été abordée lors du dernier midi-recherche de l’Université Laval par Mme Louise Langevin, titulaire de la Chaire d’étude Claire-Bonenfant et professeure à la Faculté de droit, à l’occasion de son exposé sur les sites antiféministes. C’est sans doute l’une des prochaines batailles féministes : faire inscrire le sexe comme facteur de discrimination dans le Code criminel.

    • Le sexe comme facteur de discrimination
      16 février 2007 , par
        [retour au début des forums]

      Je ne sais pas si j ai pas bien saisit le commentaire de Mme France mais il me parait que la Charte Canadienne des Droits et Libertes de la personne (et pas de l homme) inscrit la discrimination fondee sur le sexe comme etant illegale. En voici l extrait :

      "Droits a l egalite :
      15. (1) La loi ne fait acception de personne et s’applique également à tous, et tous ont droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, indépendamment de toute discrimination, notamment des discriminations fondées sur la race, l’origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, le sexe, l’âge ou les déficiences mentales ou physiques."

      [Répondre à ce message]

      • La protection du Code criminel
        17 février 2007 , par
          [retour au début des forums]

        Je pense que l’internaute (France) faisait davantage référence au fait que les femmes sont exclues des groupes identifiables visés par les articles concernant l’incitation à la haine.
        Définition de « groupe identifiable »
        (4) Au présent article, « groupe identifiable » désigne toute section du public qui se différencie des autres par la couleur, la race, la religion, l’origine ethnique ou l’orientation sexuelle. (a.318 Code criminel)

        Autrement dit, les discours haineux homophobes ou racistes de certains groupes ou de certaines personnes peuvent être considérés comme un acte criminel, mais pas les discours haineux contre les femmes…

        [Répondre à ce message]

    Société neutre ou laïque ?
    15 décembre 2006 , par   [retour au début des forums]

    Bonjour,

    Je suis bien féministe comme vous, je suis bien respectueuse de la laïcité comme vous, et pourtant je ne vous suis pas. Ce que nous appelons société laïque en France, c’est ce que vous semblez appeler société neutre. La laïcité consiste effectivement à respecter, et non à ignorer, les diverses fois et pratiques.

    Il semble que ce qui vous gêne le plus, ce sont les inégalités entre hommes et femmes qui ont été entretenues par les religions en général et l’une d’elles en particulier, mais ce problème trouve son origine chez certains prophètes dont je dirais qu’ils étaient plus respectueux du patriarcat qu’inspirés par le divin ou l’invisible.

    Pourquoi cette intolérance vis-à-vis des spiritualistes ? A 20 ans je jurais que je ne pourrais croire qu’à ce que je voyais de mes yeux, et puis un jour, j’ai été, par honnêteté intellectuelle, contrainte de passer dans l’autre camp.

    Donc je dirais en conclusion qu’il ne faut jamais dire Je ne boirai pas de ton eau.

    Theryca

    Démocratie et obligations religieuses : parlons-en ensemble !
    15 décembre 2006 , par   [retour au début des forums]

    Quelle intelligence ! Je suis sidérée, ravie ; enfin une voix libre de jugement qui s’élève afin de poser les questions qui s’imposent ! Vos mots doivent être lus et entendus : je souhaite que vous puissiez faire publier ce texte dans les presses à grands tirage car rien d’aussi posé, d’aussi percutant et pertinent sur le sujet n’a été publié malgré l’importance, voire l’urgence d’aborder ces questions dans notre société. Toute ma reconnaissance pour votre texte.

    • Elles sont là les féministes !
      17 décembre 2006 , par
        [retour au début des forums]
      > Démocratie et obligations religieuses : parlons-en ensemble !

      Concernant ce sujet d’accomodement, l’autre jour à l’émission Bazzo.tv, Madame Bazzo criait "Mais sont où les féministes ?" Une semaine plus tard, elle avait pris la peine de les chercher et de les inviter : Madame Asselin, de la FFQ, Hélène Pedneault et Françoise David donnaient leur point de vue sur les derniers événements. Les propos de Madame David m’ont laissé extrêmement perplexe. Madame David a peur que l’intolérance ne prenne le dessus et elle trouve que ce ne serait pas grave qu’un CLSC donne des cours prénataux non mixtes pour plaire à des femmes musulmanes !!! Je n’en suis pas encore revenue !

      Elle m’a fait penser à une bonne mère de famille qui veut plaire à tout le monde. Malheureusement ce n’est pas la première fois qu’elle agit ainsi. Lorsqu’elle était à la FFQ, le débat sur la prostitution qui a aboutit à l’importance de reconnaître que les "travailleuses du sexe" devraient bénéficier de meilleures conditions de "travail" étant dans la même veine : elle ne s’est pas aperçu que les femmes du Québec n’avait pas fait le débat sur la prostitution donc les femmes du Québec n’ont pas entériner la prostitution comme un travail comment alors accepter de meilleures conditions de travail. Québec-solidaire ou Québec-pour plaire ???

      [Répondre à ce message]

      • >Dérogations pour obligations religieuses et immigration : la grande confusion
        5 janvier 2007 , par
          [retour au début des forums]

        Pour quiconque se rappelle les batailles épiques pour séculariser les institutions québécoises et notamment les établissements scolaires, l’attitude de certaines élites intellectuelles face au ré-envahissement du religieux dans l’espace public peut surprendre.

        Il faut dire que la Charte québécoise des droits et libertés de la personne est vue comme un achèvement raffiné de notre démocratie, ce qu’elle est effectivement, et qu’il est difficile de la critiquer quand on appuie ses fondements. Mais ses effets pervers ou plutôt, les interprétations qui en sont faites en matière d’accommodements pour obligations religieuses - un concept qui doit, selon moi, être remis en question –, semblent nous mener dans une direction contraire à celle qui était souhaitée au moment de la rédaction des chartes canadienne et québécoise. Comment en est-on venu à se baser sur des chartes démocratiques pour redonner une place privilégiée aux demandes religieuses même quand celles-ci sont contraires au principe d’égalité entre les femmes et les hommes ou plus largement, à l’obligation de laïcité de nos institutions ?

        Cela me semble basé sur une grande confusion, celle qui s’est instaurée entre demandes religieuses et population immigrante, les premiers accommodements médiatisés ayant porté sur des requêtes associées à des religions mal connues ici, dont la religion sikh et la religion musulmane. Les réponses apportées par nos institutions avaient plus à voir avec le désir légitime d’intégrer ces immigrant-e-s qu’avec une réflexion approfondie sur la validité des obligations religieuses en démocratie. Mais ce faisant, nous avons ouvert la porte à toutes les dérogations pour raisons religieuses y compris celles formulées par des personnes natives bien intégrées ou encore qui n’ont jamais voulu s’intégrer. Dans ce contexte bienveillant à l’égard des demandes de dérogations aux règles de laïcité et d’égalité, jumelé à la montée des intégrismes religieux dans le monde, on a observé une multiplication de ces demandes ces dernières années tant et si bien que même la Commission des droits de la personne se sent interpellée et souhaite que nos dirigeants politiques se penchent sérieusement sur le sujet.

        Plusieurs personnes associées à la gauche ont malheureusement tendance à voir, dans le refus des accommodements pour obligations religieuses, du simple racisme. C’est dommage car ce lien, en partie erroné, qui est maintenant fait entre immigration et retour du religieux, n’aide en rien la cause des néo-Québécois-es, dont plusieurs ont fui des pays où justement le poids de la religion était trop lourd. Il est donc urgent de refaire le débat sur la laïcité en soi, en dehors de la question de l’immigration.

        Et quant au sujet de l’intégration des nouveaux arrivants-es, il est aussi pressant d’évaluer dans quelle mesure les dérogations qui leur ont été accordées pour obligations religieuses n’ont pas eu plutôt pour conséquence de les maintenir dans la marge de la société. En effet, peut-on de façon réaliste dire d’un côté à des immigrants-es qu’ils peuvent déroger aux règles communes qui ont été adoptées par la société d’accueil et, d’un autre, s’attendre à ce qu’ils adhèrent à ces mêmes règles et valeurs dont on vient de les exempter ?

        Le Québec, comme la majorité des sociétés occidentales, est confronté à la nécessité de réaffirmer des valeurs qui ont été adoptées, il faut le dire et le redire, après un long processus démocratique. L’égalité, la laïcité et la démocratie sont des valeurs riches même si elles sont associées à l’Occident : elles en sont sans doute les plus beaux fleurons. S’il faut repenser plusieurs de nos valeurs occidentales, ce ne sont certainement pas celles-ci.

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        • Religieux et gauchistes... presque le meme combat !
          31 janvier 2007 , par
            [retour au début des forums]

          A Amsterdam, des viandards souhaitent faire eriger une statue en hommage aux prostituees.

          A Rotterdam, un homme d’affaires veut ouvrir un HOPITAL MULSULMAN... oui les femmes soigneraient les femmes, et les hommes les hommes.
          Des IMAMS seraient presents pour faire respecter l’islam...
          Bref, une zone de non-DROITS pour FEMMES dans un Etat de Droits... mais pas pour touTES...

          Et Ayan Hirsi Ali, ils et elles s’en sont debarrasses car voyez-vs denoncer l’EXCISION c’est du RACISME.
          Ce genre de discours venant aussi bien de droit que de gauche.

          Ils/elles disent "arretez de critiquer l’ISLAM, vs ne voyez pas que vs stigmatisez toute une religion !"

          Voila, surtout ne pas critiquer les CRIMES commis au nom des religions...
          En tant que feministe, tous les jours a present je suis en COLERE :((

          Mais il parait que ce sont nous les "en colere" qui somme AGRESSIVES !

          En tous les cas, merci pour cet article et mille excuses pour mon post tres colere, conte les religions, les gauchistes, les televisions, la "culture" (porno-pute), les pubs viandardes, le pro-ESCLAVAGE SEXUEL et j’en passe, liste trop longue....

          [Répondre à ce message]

        • Quel statut les migrantes ont-elles aux yeux de nos autorités ?
          2 février 2007 , par
            [retour au début des forums]

          Je suis d’accord avec vous. Il me semble que face à certaines communautés on vogue parfois entre un certaine exotisme (ce qui vient du "sud" ou d’ailleurs est positif, en particulier au niveau de lien social, ce qui est de chez nous est "bof") et un relativisme culturel qui touche malheureusement parfois même des pratiques comme l’excision.

          S’il faut en effet tenter de comprendre les fondements et le sens de certaines pratiques contrevenant aux droits de l’homme (et malheureusement encore plus souvent aux droits des femmes), ce n’est pas pour les accepter sous prétexte de relativisme culturel mais pour les combattre et de réaffirmer la préséance des droits de l’homme et de la démocratie.

          J’ai l’impression que nos autorités (ici je parle pour la Suisse mais visiblement aussi au Québec) ont choisi de tenter d’entrenir de bonnes relations avec les communautés étrangères, mais au détriment des femmes de ces communautés, dont le statut à leurs yeux est (consciemment ou inconsciemment) encore moindre que le statut des femmes d’origine suisses ou québequoises.

          [Répondre à ce message]


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