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vendredi 15 décembre 2006

Protéger les victimes et criminaliser les profiteurs

par l’Association canadienne des centres contre les agressions à caractère sexuel






Écrits d'Élaine Audet



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L’Association canadienne des centres contre les agressions à caractère sexuel (ACCCACS) félicite le Comité fédéral d’examen des lois sur le racolage pour son opinion unanime qui demande que les lois “anti-prostitution” soient renforcées, en accord avec les accords internationaux signés par le Canada, dans le but de protéger les jeunes et les femmes victimes de la traite sexuelle et de la prostitution.

Cependant l’ACCCACS s’oppose à certaines autres mesures proposées par les représentantEs des trois partis politiques nationaux signataires du rapport. Leurs propositions amèneraient à protéger ceux qui possèdent et profitent de l’industrie du sexe, industrie multinationale qui génère des milliers de dollars de profit à même la traite et l’exploitation des femmes.

L’ACCCACS a noté que les parlementaires Mourani et Smith ont dû agir contre le politique de leur parti et proposer une motion qui demande des sanctions contre les hommes qui achètent et vendent les femmes comme si elles étaient des marchandises. Nous félicitons ces parlementaires pour leur travail avec le Comité permanent sur le Condition Féminine du Canada qui soutient les femmes et les enfants victimes de la traite et de la prostitution.

Les centres membres de l’ACCCACS considèrent la prostitution comme une forme de violence faite aux femmes, et comme une pratique qui profite et exploite le statut inégal des femmes en relation avec les hommes, renforçant cette inégalité simultanément au Canada et dans le monde. La seule manière efficace de réduire la souffrance et la vulnérabilité des femmes et des enfants impliqués dans la prostitution et la traite sexuelle est de réduire la prostitution elle-même. Il faut imposer partout l’application et l’amélioration des lois contre la violence faite aux femmes et le respect des droits sociaux et économiques, dont le droit à la sécurité et à l’indépendance pour chaque femme. Comme l’ont souligné les Nations Unies, l’existence d’un mouvement des femmes fort et indépendant est un élément clé du développement social. Les coupures récentes au financement du Programme Promotion des Femmes sont contre-productives en ce sens.

“Toutes les lois et les politiques canadiennes devraient soutenir l’objectif de mettre fin à la prostitution et viser l’égalité des femmes”, dit Georgie Sabourin du Timmins and Area Women in Crisis’ Center et représentante régionale de l’Ontario. Normaliser la prostitution sert à normaliser la violence faite aux femmes et les rapports de pouvoir et d’inégalité entre les hommes et les femmes.

« La traite sexuelle et la prostitution des femmes et des enfants au Canada et internationalement implique la brutalité, la coercition économique, le racisme et la migration involontaire », dit Megan Smiley du Vancouver Rape Relief and Women’s Shelter.

L’ACCCACS exige que le Canada qui a signé l’entente de Palerme respecte l’esprit de cet accord international qui protège les femmes et les enfants prostitués et trafiqués internationalement et au Canada. “Aucune jeune femme qui tente d’échapper à la misère dans un pays en voie de développement appauvri ne devrait être laissée aux mains des clients, des proxénètes et des trafiquants. Elle ne devrait ni être criminalisée ni économiquement abandonnée par le Canada”, dit Lee Lakeman, la représentante régionale de la Colombie-Britannique et du Yukon.

“Comment le gouvernement canadien pourra-t-il lutter contre ce problème s’il légitime et décriminalise de fait l’industrie de la prostitution et fait du Canada une terre d’asile pour la traite sexuelle ?”, dit Michèle Roy du Regroupement québécois des CALACS.

Pour plus d’information contacter :
Lee Lakeman
(604) 876-2622

Mis en ligne sur Sisyphe, le 14 décembre 2006.



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l’Association canadienne des centres contre les agressions à caractère sexuel
CASAC



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