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mercredi 3 janvier 2007 La stratégie militariste est un cul-de-sac
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En fait, la campagne du général Dallaire implique plus de forces au lieu d’une relation préventive, pacifique, d’égalité ou de coopération avec les autres peuples. On nous dit que les dictatures foisonnent. Mais en viendrons-nous à bout par le fusil puisque ces pouvoirs abusifs ont déjà des capacités militaires que les complexes militaro-industriels de nos pays alimentent en toute impunité ? Le transfert encore plus grand des ressources du civil au militaire engendre le cercle vicieux qui a fourni des prétextes à toutes les guerres. Il faudra bien payer pour ces missions soi-disant « d’interposition », ce qui obligera à plus de coupures ailleurs, à un éventail plus grand de panoplie guerrière et, en fin de compte, à une escalade irréversible. Petit à petit, on envoie polices, armées et conseillers militaires à la suite des injonctions étasuniennes. De nouvelles forces d’intervention rapides sont déployées et le soutien logistique à ces nouveaux centurions se confond à celui des armées conventionnelles. Subrepticement, disparaissent, comme pour Haïti, les espoirs d’établir avec les « pays instables », et qu’on dit « pauvres » pour mieux convoiter les richesses réelles, des relations que régissait l’ONU jusqu’à maintenant. La « communauté internationale » se résume en une association de pays capables d’imposer leurs moyens pour gérer des crises qui sont la plupart du temps engendrées par ce qui subsiste encore des diktats coloniales. Si le Canada était réputé ne pas avoir de passé colonial, il se donne maintenant, en même temps que bien d’autres, comme le Japon qui ré-arme, un présent impérialiste. Au fil des ans, se tisse un filet de sécurité pour les pays dominants. Et au nom des droits humains, on pille, on dévaste, tout en manquant les rendez-vous du soutien solidaire dont nous serions capables si l’argent transféré au militaire était reconverti vers le civil en petits tracteurs écologiques, peu chers parce que produits à grande échelle, en engrais non polluants et à bas prix, en moyens d’extraire de l’eau ou de creuser des puits qui épargneraient des kilomètres de marches fastidieuses aux femmes et aux enfants du Tiers-Monde. Les besoins des millions de paysan-nes pauvres du monde sont relativement modestes comparés à toute cette quincaillerie que mettent en vente sur les marchés libres, pour les régimes souvent autoritaires, les complexes militaro-industriels. On voit malgré tout ces régimes ébranlés, comme au Népal ou en Colombie. La stratégie militariste, pour faire la promotion des droits humains, est un cul-de-sac. Elle se retournera contre nous comme toutes les autres entreprises coloniales l’ont historiquement démontré. Sans justifier les coûts humains en pertes de civils étasuniens innocents, la plus grande puissance hégémonique du monde n’a-t-elle pas été prise par surprise sur ses arrières par une petite équipe de pilotes kamikazes résolus et capables de déjouer tout un système de défense dépassé, fondé maintenant sur le déploiement de forces désormais destinées aux bourbiers des « guerres préventives ». Militairement parlant, les États-Unis sont mis sur la défensive en Irak. L’installation de bases militaires partout, la révision de leur stratégie de défense ou les 30% de leur économie voués à la guerre les rendent vulnérables à d’habiles combattants qui n’ont plus rien à perdre qu’une désespérante vie terrestre. Le militarisme a fait son temps. Il ne saurait être un instrument de promotion des droits humains. S’il le devient, il s’agira d’une stratégie perdante équivalent à du néocolonialisme. Le monde change plus vite que tous les généraux mis ensemble ne sont capables de s’y adapter. Remplacer la diplomatie par la guerre ne nous mènera qu’à un plus grand chaos et, éventuellement, à une défaite humiliante pour l’Occident. Mis en ligne sur Sisyphe, le 2 janvier 2007 |