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mardi 1er octobre 2002

Les critiques et les livres d’Élaine Audet
Extraits du dossier de presse






Écrits d'Élaine Audet



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Quand les femmes se savent capables de tout
Courtepointe de l’amitié entre femmes
Pour se procurer les livres d’Élaine Audet







La passion des mots, L’Hexagone, 1989

« Ce journal d’une grande vigueur de pensée et d’une extrême densité poétique pivote autour d’un projet essentiel : veiller sur la différence. (...) Un texte où le féminisme se nourrit de l’humanisme le plus classique et à la fois le déborde fertilement. Petits blocs de méditation comme autant d’échappées sur le monde. (...) La passion des mots, c’est ce désir et ce pouvoir de tirer toute chose du magma de l’indifférence. »
Andrée Ferretti, Quatrième de couverture, 15 novembre, 1989.

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« Les pages les plus intéressantes (sont) celles où l’auteure parle avec chaleur des livres qu’elle aime, des films qui l’ont marquée, de peintres et de voyages, de sa fidèle chienne, de la complicité qui la lie à ses filles. Les moments qui parlent un langage universel, qui racontent, les difficultés de l’auteure à vivre avec la perte de ceux qu’elle a aimés. (...) Il s’agit du journal d’une femme qui a choisi de se consacrer à l’écriture. » Marie-Claude Fortin, Voir, 7 décembre, 1989.

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« Un cheminement assez exceptionnel pour une Québécoise. (...) Un formidable bonheur de vivre qui ressort tout au long du livre. »
Marie-Claire Girard, En toutes lettres, 12 décembre, 1989.

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« J’ai aimé La passion des mots à cause de la qualité de l’écriture et du propos de l’auteure quand elle s’interroge sur la vie, le bonheur, les relations humaines. » André Gaudreault, Le Nouvelliste, 6 janvier, 1990.

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« C’est de parole qu’il s’agit, parole singulière par sa rigueur, son intégrité, son intensité. Passion des mots, de la poésie, recherche de l’être essentiel. » Raymond Bertin, Guide Mont-Royal, 17 janvier, 1990.

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« Une féconde réflexion sur les valeurs qui confèrent un sens à la vie des femmes et des hommes qui franchissent le passage de cette fin du 20ième siècle. (...) Un des plus riches questionnements qu’il soit donné de lire. Qui incite à une constante remise en question. (...) Un livre qui dérange et inquiète, une oeuvre qui passionne. » Michel Laurin, Le Devoir, 27 janvier, 1990.

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« Élaine Audet est une poète, une poète doublée d’une philosophe et triplée d’une écrivaine. (...) Avec La passion des mots, l’auteure explore dans un style dense, fouillé et avec une rare rigueur les voies de l’art, de la politique, de l’amour, du féminisme, de la vie qui s’écoule. (...) Vraiment, ce livre, avec toute l’intelligence qu’il déploie, est une vivifiante nourriture pour l’esprit. » Odile Tremblay, La Gazette des femmes, mai 1990.

Pour une éthique du bonheur/chroniques de l’imposture, Remue-ménage, 1994

« Un ouvrage qui fait réfléchir, qui lève le voile sur des réalités souvent dérangeantes. » Renée Rowan, Le Devoir, 3 décembre, 1994.

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« Élaine Audet ne nous laisse pas tomber avec un constat négatif et vain. Elle nous montre plutôt qu’il est possible pour chacun de nous de prendre sa vie en main. » Caroline Perron, l’aut’journal, 15/28 février, 1995.

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« Le bonheur, tel que conçu, ici, apparaît comme la seule puissance capable de défier avec efficacité les lois rigides des rapports de pouvoir. (...) Avec la force magique et persuasive de ses dons de poète, cette écrivaine ardemment engagée dans les luttes indépendantistes et féministes menées au Québec depuis trois décennies, arrive à nous faire partager ses indignations et ses options, ses convictions et ses refus, sa vision du monde. » Andrée Ferretti, L’Action nationale, février 1995.

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« Exempt de tout misérabilisme, ce recueil de textes, dans lequel on ne trouvera que des réflexions intelligentes, est le signe d’une voix libre et forte. (...) Pour une éthique du bonheur est un livre dense mais accessible et extrêmement éclairant. » Francine Bordeleau, La Gazette des femmes, mars-avril 1995.

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« L’ouvrage nous donne ainsi l’occasion de réfléchir sur des thèmes qui font (ou ne font pas assez souvent) partie de l’actualité quotidienne. »
Karen Richard, Le 30, Magazine du journalisme québécois, Vol. 19 no 3, mars 1995.

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« Pas facile pour un homme de commenter Pour une éthique du bonheur, le nouvel essai choc publié par les Éditions du Remue-Ménage, sous la plume d’Élaine Audet. » Pierre Vennat, La Presse, 5 janvier 1995.

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« Une logique, une démonstration et une documentation inattaquable. (...) Ce livre est une véritable arme de combat pour tous les opprimés, hommes et femmes ». Pierre Dubuc, l’aut’journal, déc.-janvier 1995.

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« Le ton est juste, la vision lucide, et la volonté d’exprimer la vérité de chacun et de chacune, de leur montrer respect et considération (...), cette volonté est affirmée et soutenue d’un bout à l’autre de ces « chroniques de l’imposture ». Si le bonheur, c’est avoir foi en lui et croire en une possible beauté des choses et des êtres, alors Audet l’a, sans aucun doute possible. Et elle sait défendre son bien. » Andrée Yanacopoulo, Spirale, mai 1995.

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« Récemment, la poète et féministe Élaine Audet publiait un essai percutant, intitulé « Pour une éthique du bonheur, chroniques de l’imposture ». Pour toutes celles et ceux qui sont de passage sur cette terre à la recherche du bonheur, ce petit livre est à lire et à relire. »
Jacqueline Loiselle, Option Paix, été 1995.

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« L’idéologie patriarcale est prise à partie d’entrée de jeu. Les textes du premier chapitre sont « violemment émouvants ». (...) Ces chroniques remettent définitivement les horloges à l’heure. » Lysanne Langevin, Arcade, #34, automne 1995.

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« Pour une éthique du bonheur : chroniques de l’imposture est un titre accrocheur, dont le sens émerge pleinement au fur et à mesure que l’on s’aventure dans la lecture du livre qui contient son lot de fraîcheur, malgré l’horrible réalité. » Jacinthe Michaud, Documentation pour la recherche féministe, Vol. 24 # 1 & 2, printemps-été 1996.

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« Élaine Audet ne mâche pas ses mots. Une éthique du bonheur s’impose comme une réflexion puissante sur les valeurs politiques, sociales et économiques de la société québécoise et canadienne. » Marie-Louise Mutombo, Canadian Woman Studies/Les cahiers de la femme, Vol. 15, # 2& 3, printemps-été 1996.

Le cycle de l’éclair, Éditions Le Loup de Gouttière, 1996

« Le Cycle de l’éclair, divisé en six parties, est porté par un mouvement de transformation. De sa révolte contre la mutilation de la parole des femmes, du douloureux souvenir du massacre de Polytechnique, elle appelle la naissance d’un temps de l’amour. » Raymond Bertin, Voir, Montréal, 7/11/96.

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« Le Cycle de l’éclair, que l’on peut lire et relire avec un plaisir toujours renouvelé, autant en raison du sens et de la sonorité des mots entre eux, que pour le sentiment d’appartenance très fort qui se dégage de l’univers de l’auteure, c’est-à-dire, un monde vu sous un angle féminin et féministe, une petite touche opportune qui changera peut-être la face du monde si on s’y met toutes ensemble. » Caroline Perron, l’aut’journal, # 154, novembre 1996.

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« Le cycle de l’éclair, c’est avant tout une ode à ce que la femme a de plus beau et de plus secret. Et que l’autre sexe a trop souvent fait l’erreur d’ignorer. » Tristan Malavoy-Racine, Voir, Québec, 7/11/96.

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« Élaine Audet est de ces poètes pour qui la poésie, bien qu’elle soit nourriture de l’âme, tire sa substance de la réalité. (...) Le cycle de l’éclair, c’est aussi l’amour, l’amitié, et toutes ces choses dont l’auteure nous entretient en des phrases aériennes et dépouillées, mais lourdes de sens ; des enclumes déguisées en oiseaux. » François Patenaude, L’Action nationale, vol. LXXXVIII, # 1, janvier 1998.

Le coeur pensant. Courtepointe de l’amitié entre femmes, Le Loup de Gouttière

« Un gigantesque travail de réflexion cousu d’amour véritable pour cette longue chaîne de l’humanité que constitue l’amitié entre les femmes. (...) Pour moi, Le Coeur pensant est un clin d’oeil subtil et brillant au roseau pensant, avec en plus cette idée de la courtepointe qui mieux que toute autre, rend avec force l’image de nos différences liées entre elles par le même fil. » Sylvie Nicolas, Lettre à l’auteure, CKIA-FM, 25.02.2000.

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Élaine Audet signe ici un essai novateur sur un sujet peu abordé : l’amitié entre femmes. [...] Selon Élaine Audet, l’amitié entre femmes est « politique et subversive dans son essence même car, consciemment ou non, elle remet en question l’image qu’ont les femmes d’elles-mêmes, cette image réductrice inculquée par des siècles d’aliénation et de patriarcat. » Lise Lachance, Le Soleil, 4.03.2000.

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« Ouvrage tout à fait remarquable dont je vous invite à prendre connaissance si cette question vous intéresse. Au fond, elle ne peut pas vous laisser indifférent et indifférente. » Jacques Languirand, Par 4 chemins, Radio-Canada, 8.03.2000.

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« C’est un ouvrage généreux. Il a fallu qu’elle puise dans tout ce qu’elle avait dû lire de sa vie, dans tout ce qu’elle a dû faire. Elle a ramassé des choses qui devaient être elle jusqu’à aujourd’hui. Je me suis dit : Quelle belle personne pour écrire un livre comme ça ! » Monique Foley, CKIA-FM, 8.03.00.

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« Le Coeur pensant, écrit de la plume libre et passionnée d’Élaine Audet s’avère des plus précieux, ne serait-ce que pour redonner à l’amitié sa place dans l’histoire des femmes. Histoire de remettre les vieux mythes sur l’amitié entre femmes à leur place : dans les placards. [...] C’est une prise de conscience, une prise de parole sur les liens indéfectibles qui ont tissé la vie des femmes et qui la tissent encore aujourd’hui. » Caroline Perron, l’aut’journal, no 188, avril 2000.

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« Dans son dernier essai, Le Coeur pensant, Courtepointe de l’amitié entre femmes, paru au Loup de Gouttière, Élaine Audet affirme que l’amitié des femmes entre elles est peut-être l’aspect le plus important de leur vie. Elle estime même que, sans ce lien, les femmes ne pourraient survivre. » Nuit Blanche, # 78, printemps 2000.

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« Écrit par une féministe radicale, profondément engagée dans la lutte actuelle pour l’émancipation des femmes, recommencée à chaque siècle et sans cesse à poursuivre, l’ouvrage d’une indéniable rigueur dans l’exposé des faits de tous ordres, est en même temps d’une indéniable subjectivité, marqué par le regard de l’auteure. Donc, un ouvrage riche qui devrait donner lieu à des débats aussi passionnés et passionnants que nécessaires. » Andrée Ferretti, L’Action nationale, vol. XC, no 6, 2000.

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« Véritable généalogie de l’amitié entre femmes, l’essai révèle une histoire occultée. [...] En sortant de l’oubli la documentation disponible sur le sujet, Le Coeur pensant met en valeur la parole et l’expérience de poètes, d’écrivaines, de philosophes et de militantes au cours des siècles. [...] Un livre d’envergure qui fait une lecture novatrice de l’histoire et qui réhabilite l’institution de l’amitié féminine. » Pénélope Daignault, La Gazette des femmes, juillet-août 2000.

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« Poétesse, essayiste et collaboratrice au mensuel l’aut’journal, Élaine Audet entend révéler avec son nouveau livre les structures de pouvoir qui rendent si difficiles l’amitié entre femmes. Audet parle de l’amitié à la fois comme force politique et comme éthique. (...) Et de nous révéler son espoir qu’à travers l’amitié, les femmes puissent trouver l’inspiration et l’énergie pour bâtir un monde plus juste pour elles-mêmes, mais aussi pour leurs amies et amis. » Florence D’Amour, Ici-Montréal 17.08.00.

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« La légende des mesquineries et rivalités comme inhérentes à la « nature » des femmes, futiles par définition et se donnant pour priorité la conquête des hommes, était fort intéressante à entretenir - selon le principe « diviser pour régner ». Il est réconfortant de constater que les témoignages recueillies par l’auteure la démentent formellement. On entrevoit en effet une toute autre façon de pratiquer, et souvent même de concevoir, les relations humaines, dans les expériences que les femmes décrivent. Pas toujours totalement dépourvues de rapports de pouvoir ; mais animées d’une saine exigence, qu’allège l’usage intensif de l’humour. » Les Pénélopes (France), septembre 2000.

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« Elle rugit, quel que soit le prestige du philosophe ou du sociologue, si une sommité juge les femmes incapables d’un tel sentiment. Elle évoque alors, ce qui vaut preuve du contraire, celles qui s’aimèrent et refusèrent de n’exister que par mâles interposés. Un feu l’anime, la documentation la sert. [...] Élaine Audet écrit avec la fougue qui soulevait déjà ses chroniques de l’imposture. Ses questions stimulent toujours et secouent souvent ; elles ne sont jamais futiles. » Laurent Laplante, Nuit Blanche, Automne 2000.

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« Faisant contrepoids au discours social et philosophique, Élaine Audet démontre ici le caractère subversif des liens que les femmes ont tissés entre elles. On comprend dès lors que ceux-ci ne pouvaient qu’être tus ou tournés en ridicule. En les révélant, Audet met à mal le mythe de l’éternelle rivalité féminine et, ce faisant, donne à lire une histoire autre : celle de femmes exigeantes avides de liberté. » Francine Bordeleau, Spirale, no. 175, novembre-décembre 2000.

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« Écoutez les filles, si vous voulez lire un livre qui parle de l’amitié, il faut lire Le Cœur pensant/Courtepointe de l’amitié entre femmes. Une femme fait l’apologie de l’amitié féminine. [Elle montre que] c’est déjà là un réseau, que nous, on est amies pour être, pour s’en sortir, pour exprimer ce qu’on est. Que les hommes n’ont jamais cru qu’on pouvait être amies. » Johanne Fontaine, Les Copines d’abord, Canal Vie, 22 mars 2001.

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« L’importante documentation qu’a réunie Élaine Audet rend la lecture de son ouvrage instructive et agréable. Le Cœur pensant (beau titre qui rend palpable l’union du sentiment et de la raison qui caractérise, selon l’auteure, toute amitié véritable) est un très bon ouvrage populaire, un travail de vulgarisation accessible, personnel, sympathique (il est facile d’imaginer que bien des femmes l’offriront à leurs amies), qui ouvre des pistes de recherche et de réflexion intéressantes. » Lori Saint-Martin, Voix et images, Hiver 2001.

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Le livre a également été commenté ou mentionné par :

 Ann Armstrong (CFLM-Haute Mauricie, chronique littéraire du 21 février 2000).
 France Paradis (SRC, « C’est bien meilleur le matin », 7 mars 2000).
 Louise Deschâtelets (TQS TV, émission sur l’amitié, 14 mars, 2000).
 Entrevue d’une heure de l’auteure avec Hélène Mc Clish, (Québec, CHIZ-FM, 15 avril, 2000).
 Entrevue d’une heure avec Monique Foley, (Québec, CKIA-FM, 16 avril, 2000)


Quelques critiques des livres d’Élaine Audet

Le Devoir, 27 janvier, 1990

LA PASSION DES MOTS
Élaine Audet
Montréal, l’Hexagone
149 pages, 1989

par Michel Laurin

Lettres québécoises

Bien davantage qu’un journal intime, La Passion des mots d’Élaine Audet s’impose comme une féconde réflexion sur les valeurs qui confèrent un sens à la vie des femmes et des hommes qui franchissent le passage de cette fin du 20e siècle.

Amorcé à la suite du décès de la mère de sa rédactrice, ce jour-nal s’étale de 1985 à 1988. L’auteur le perçoit comme la voie royale pour accéder au " noyau de l’être " ce moi intime et fuyant qui a trop souvent tendance à se camoufler derrière la convention des apparences. Elle compte y transcrire " des visages et des instants précieux, arrachés au temps, fixés à ja-mais sur le mur de la mémoire (de même que) les mille et une morts avalées quotidiennement comme des éclats de verre. Figer l’intemporel, chercher les questions essentielles bien davantage que les réponses qui ne peuvent relever que du tempo-raire, voilà bien les lignes direc-trices de cette œuvre.

Certes, la vie personnelle d’Élaine Audet n’est pas entièrement gommée. Elle y parle de ses deux filles, de son compagnon d’origine et de culture iraniennes qui partagea 22 ans de sa vie, de ses amies et aussi de ses amours, sur lesquelles elle se fait très pudique. Elle raconte également certains voyages, et se remémore avec joie ses séjours à Paris, ville où " l’œil retrouve ses droits. Jusqu’à l’ivresse ". Mais là n’est pas le propos premier de son journal, ce qu’elle reconnaît dans une postface, avouant avoir abondamment élagué dans cet aspect - et de nombreux autres -du journal quand vint le moment de la publication.

Les rencontres littéraires, picturales et cinématographiques comptent dans de très nombreuses pages. Car la vie ne peut avoir un sens si elle n’est pas éclairée par l’art et la beauté. " Beauté subversive seule capable de transcender la mort et l’apparente dualité de toute chose en révélant la perfection innée qui se perpétue dans la plus infime parcelle de vie ". Tantôt il s’agira simplement de l’évocation de quelques noms, tantôt elle étalera la richesse de l’œuvre d’artistes qu’elle a particulièrement aimée. Elle admire chez eux ce courage qui leur a permis de " lâch(er) la branche des cer-titudes pour (se) laisser tomber dans cet abîme sans fond où seule la chute est garante de l’envol ". Elle cite surtout de très nombreuses voix féminines qui " (l’)ont aidée dans la recherche de (son) être, trame même de ce journal ".

Ce qui amène à parler de son incessant questionnement sur la condition actuelle de la femme. Elle constate combien il est difficile pour une femme de transgresser le conditionnement millénaire du patriarcat. Des preu-ves ? Adolescente, elle s’est " toujours identifiée aux personnages mâles de la littérature " ; jusqu’à cet aveu désespérément lucide qui lui fait reconnaître que " le refus de la féminitude traverse ces pages ". Loin de brandir le drapeau de la révolte, elle invite plutôt chaque femme à occuper. La place qui lui revient dans la société et à donner davantage la parole à sa conscience qui " peut seule changer le cours suicidaire de l’histoire ".

Ailleurs, le journal se mue en une virulente charge contre no-tre " société en voie de lobotomisation qui ne vise qu’un but : l’uniformisation de tous ses membres pour qu’ils en viennent à " oublier le sens du refus ". Les dénonciations se font multiples : la télévision comme véhicule de la culture américaine, la publicité envahissante et son " idéologie hédoniste de la consommation ", l’emprise aliénante de l’électronique qui ne laisse guère de place pour la quête de l’intériorité, sans oublier la banalisation quotidienne dont le téléjournal est responsable : " Plus rien ne fait obstacle à l’horreur quotidienne [...] Plus rien n’horrifie " Dans un tel contexte où existe " une coïncidence parfaite entre (le) moi défenestré et l’image manipulée de la réalité [...] Un esprit vide dans un corps plein et truffé de gadgets ", elle craint que la violence ne devienne " le dernier soubresaut de l’humain. Violence rarement dirigée vers les promoteurs de l’asphyxie généralisée mais vers les femmes, les enfants, les mino-rités marginalisées. Vers ceux qui revendiquent encore le droit de créer, de crier, de penser ". À noter que ce texte prophétique ne fut pas rédigé en décembre 1989 mais quatre ans plus tôt.

La solution proposée : rendre leurs droits à " la pensée et (à) la réflexion autonomes ". Retrouver le sens de la solidarité élémentaire qui, pour avoir été perdue, peut être tenue responsable de quantité de suicides, notamment chez les jeunes. Résister collectivement aux charmes sirupeux de la société de consommation. Et laisser libre cours à l’imagination et aux passions. En somme, l’essentiel des revendications du Refus global en 1948.

Un dernier thème revient fréquemment : celui de la petitesse de la vie face à l’infinitude de l’univers. Phénomène qui me semble propre à cette fin de millénaire où de plus en plus de gens, après une rupture totale avec l’esprit religieux, ont ten-dance à y revenir, après l’avoir fait muer, toutefois, en prise de conscience cosmique. Ainsi retrouve-t-on ici le constant rappel du non-sens de la condition humaine où tout se noue dans " cette mort imbécile, sournoise, qui nous guette au détour de cha-que instant, chaque étreinte, chaque mot, en même temps que l’évanescent espoir que quelque chose d’autre, issue de notre im-perfection, est [...] en train de se développer quelque part ". Comme si l’énergie délestée par le corps, " cette énergie pensante extraite de nos vies depuis le début de l’humanité ", ne pouvait se perdre.

Si, à n’en pas douter, certaines affirmations de ce texte pourront paraître hautement discutables pour certains, il me semble, cependant, qu’il faille considérer cette œuvre dans sa totalité, qui se veut un des plus riches questionnements qu’il soit donné de lire. Qui incite à une constante remise en question. Certes, le style et le ton manquent d’uniformité, la réflexion poétique jouxtant fréquemment la critique sociale, mais ne s’agit-il pas d’une des caractéristiques du journal intime d’exiger un engagement total de l’auteur dans ses diffé-rents sujets, ce qui ne peut qu’impliquer une écriture multiforme. Un livre qui dérange et inquiète, une œuvre qui passionne.


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SPIRALE, mai, 1995,18

POUR UNE ÉTHIQUE DU BONHEUR d’Élaine Audet,
Editions du remue-ménage/L’aut’journal, 237 p.

Andrée Yanacopoulo

Élaine Audet croit au bonheur. Pas celui, bête et abrutissant, de l’abondance et de la consommation, mais celui qui consisterait à vivre, hommes et femmes, en absolue condition de réciprocité, dans le respect de la différence des êtres, dans la non-domination de la nature et la non-séparation du privé et du social. Elle a donc des exigences, fermement explicitées, et ces exigences, elle les puise dans les commentaires que lui inspire l’actualité d’ici ou d’ailleurs. Ses articles, originellement publiés entre 1990 et 1993 par L’aut’journal dans la rubrique " Mouvement des femmes ", nous disent et nous redisent la violence, la discrimination sexuelle, le rôle (insatisfaisant) des médias, le mépris, la pornographie etc., bref, le patriarcat. Une fois de plus ? Eh oui, les femmes en sont bel et bien réduites à se répéter, car rien n’a changé, et selon les mots mêmes de Marilyn French, que cite Audet " Les hommes représentent 47% de l’espèce, empochent 90% des solaires, possèdent 99 % de la richesse. Les femmes accomplissent les deux tiers du travail dans le monde, fournissent 45 % de la nourriture du monde, pour toucher 10 % du revenu mondial et posséder 1 % des biens mondiaux ".

L’auteure aborde par ailleurs une problématique importante et assez méconnue, à savoir les rapports entre féminisme et question nationale : " Il ne saurait [...] y avoir d’articulation possible [...] sans remise en question globale des structures patriarcales ". Ce n’est donc qu’au prix d’une " solidarité exemplaire que nous pourrions intervenir dans un projet de société qui, par ailleurs, nous tient à cœur - une solidarité qui doit englober immigrantes et autochtones. Bien sûr, affleurent ça et là une certaine idéalisation des sociétés anciennes et rurales, une réification commode de la nature. Bien sûr, " faire du bonheur la mesure de toute chose " relève de vœux pieux. Bien sûr enfin, ce sont là des articles journalistiques et non des études socio-politiques (Audet ne prétend d’ailleurs nullement nous offrir autre chose). Mais le ton est juste, la vision, lucide, et la volonté d’exprimer la vérité de chacun et de chacune, de leur montrer respect et considération - comme les Constitutions de nos pays dits développés savent si bien le proclamer haut et fort, et si mal l’appliquer dans la vie quotidienne des pauvres citoyens et citoyennes à part plus ou moins entière que nous sommes - cette volonté est affirmée et soutenue d’un bout à l’autre de ces " chroniques de l’imposture ". Si le bonheur, c’est avoir foi en lui et croire en une possible beauté des choses et des êtres, alors Audet l’a, sans aucun doute possible. Et elle sait défendre son bien.


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L’Action nationale - Vol. LXXXVIII, # 1, janvier 1998, p. 113-115.

Comptes rendus

Le cycle de l’éclair de Élaine Audet

par François Patenaude

S’adonner à la lecture de poèmes est un exercice à la fois facile et périlleux. Facile parce que le lecteur n’a qu’à se laisser porter par la force des mots. Périlleux parce qu’interpréter, voire simplement s’immiscer dans l’univers d’un auteur est plus compliqué. Jusqu’où peut-on entrer dans l’univers d’un poète ? Si un lecteur traverse un livre de poésie sans s’y enfoncer, si la surface des pages reste imperméable à sa déambulation, alors il n’a fait qu’une promenade au pays des mots. Si par contre il sent se dissoudre la barrière du papier sous ses pieds et que lentement ses chevilles sont submergées par une nouvelle réalité, alors il baigne dans la poésie. Mais la question demeure entière : jusqu’où peut-on entrer dans l’univers d’un auteur ? Jusqu’à hauteur des genoux ? Plus haut, plus bas ?

Les pages du cycle de l’éclair ont été souples sous la pression de mes pas et je me suis fondu rapidement dans l’univers de l’auteure.

Élaine Audet est de ces poètes pour qui la poésie, bien qu’elle soit une nourriture de l’âme tire sa substance de la réalité. Dans son recueil, où les femmes occupent la première place, nous sommes accueillis par un nom d’Amazone où « un désir de lumière courait dans les gènes comme une soif inextinguible ». La mythologie se manifeste également dans les filles de Déméter où l’auteure s’interroge : « naîtront-elles enfin, ces filles de lumière et d’éclairs, de tant de cadavres d’amoureuses dans les sous-sols de la pensée et de folles enfermées dans les greniers de l’ambition ? » La réponse contient une part d’ombre. Car si on peut lire plus loin « nous sommes de la lignée subversive des inoublieuses, ardentes multiplicatrices d’énergie heureuse. Soustraites de l’histoire, nous annonçons le temps de l’amour, nos doigts créateurs dans la vibrante crinière du temps », un autre poème, ode aux sur-vivantes, rappelle, lui, le sort tragique des 14 jeunes femmes assassinées par un soir de décembre 1989 à la Polytechnique de Montréal.

Chez madame Audet les dimensions poétiques et politiques se rejoignent. Cela lui fait souhaiter « la saison de l’appartenance ». Cette cinquième saison, qui nous verra sortir de notre état de colonisés. « Vienne la libre saison des vivants brisant les codes et les lois contre les paradis réducteurs, toujours venus d’ailleurs pour acheter notre âme avec des miroirs de pacotille ». OUI, vivement la cinquième saison « l’attendue inattendue fendant la mer de nos défaites pour que les dépaysés à la langue coupée que nous sommes devenus abordent l’autre rive d’eux-mêmes ».

Le cycle de l’éclair c’est aussi l’amour,l’amitié, et toutes ces choses dont l’auteurenous entretient en des phrasesaériennesetdépouillées,mais lourdes de sens ; des enclumes déguisées en oiseaux.

A la question, jusqu’où peut-on entrer dans l’univers d’un auteur ? Je réponds : cela dépend... mais dans l’univers d’Élaine Audet, je suis entré jusqu’à hauteur du cœur.

Élaine Audet, Le cycle de l’éclair, illustré par Jeannine Bouret, aux Éditions Le Loup de Gouttière, 1996, 95 p.


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Voix et images, Littérature québécoise, Hiver 2001, # 77

Féminismes

Deux lieux communs revisités

Lori Saint-Martin, Université du Québec à Montréal

Des femmes, tant et tant de choses se disent, que l’expérience vécue dément souvent. Ainsi, on entend affirmer qu’elles sont incapables de nouer des liens d’amitié profonds et durables tout, entre elles, n’est que " crêpage de chignons " et rivalité dans la chasse au mari. De la même façon, le stéréotype de la " vieille fille " laide, aigrie, excentrique, voire folle et, surtout, maléfique (la sorcière en est l’expression achevée) laisse entendre qu’une femme sans homme est aussi sans valeur. Or deux ouvrages québécois récents s’attardent, l’un à l’amitié entre femmes, l’autre aux métamor-phoses de la vieille fille dans la littérature, et mettent à mal, avec rigueur et humour, deux stéréotypes aussi tenaces que pervers.

Comme le fait remarquer Élaine Audet dans Le cœur pensant, l’amitié entre hommes a été exaltée et celle entre femmes rabaissée, voire niée ; mieux, on a défini l’amitié en des termes qui, d’emblée, en excluent les femmes. Si Aristote considère que l’amitié est un lien politique qui réunit entre eux les membres de la communauté, il était, au fond, à la fois logique - et tragique - que les femmes, exclues de la citoyenneté, le soient aussi de ce rapport humain suprême. Montaigne affirme encore des femmes que "leur âme ne semble pas assez ferme pour soutenir l’étreinte d’un nœud si pressé et si durable" (p. 41) ; c’est dire le peu de cas qu’il fait du mariage... Si, progressistes sur ce chapitre comme sur bien d’autres, Charles Fourier et John Stuart Mill déclarent que les femmes aussi sont capables d’amitié, les Kant, Nietzsche, Blanchot, Deleuze les en proclament encore et toujours indignes. C’est cette exclusion qui a décidé Élaine Audet a écrire son livre, consacré à l’amitié (et à l’amour) autant entre hétérosexuelles qu’entre lesbiennes.

Car, n’en déplaise aux philosophes, il y a toujours eu de grandes amitiés entre femmes. Nos " précur-sœurs " (comme ce mot est joli !), dont les Précieuses, les Bas-Bleus, ont affronté les quolibets et affirmé à la fois leur droit à l’amitié, à l’autonomie et au savoir. Savait-on que Susan B. Anthony, Elizabeth Cady Stanton et Matilda Joslyn Gage, militantes des droits des femmes (la troisième, la plus radicale, a été effacée des livres d’histoire), ont publié ensemble une <Histoire du suffrage des femmes> en six tomes avant de se lancer, avec toute une équipe, dans une révision féministe de la Bible ? Au Québec, un peu plus tard, une grande amitié liera aussi d’autres militantes féministes : Marie Gérin-Lajoie, Idola Saint-Jean et Thérèse Casgrain. Dans une sorte de catalogue (ou, pour reprendre le sous-titre de l’ouvrage, de " courtepointe" des grandes amitiés entre femmes qui ont jalonné les siècles et échappé à l’oubli, défilent Hildegarde de Bingen, religieuse et femme savante du XVIIe siècle, et son amie Richardis, Vera Brittain et Winifred Holtby, Michèle Manceaux et Marguerite Duras, Madeleine Parent et Léa Roback, Natalie Barney et Romaine Brooks, Virginia Woolf et Vita Sackville-West... Il est question aussi de celles qui, comme Taslima Nasreen, sont "amies des femmes " dans un sens plus large, qui défendent leurs droits, parfois au péril de leur propre vie. Un autre chapitre présente rapidement des œuvres littéraires qui célèbrent l’amitié féminine les romans de Colette,The Color Purpled’Alice Walker,Les nuits de l’undergroundde Marie-Claire Blais, et quelques autres.

Lorsque les philosophes affirment que, voué à la passion, le sexe féminin est inapte à l’amitié, ils décrètent du même coup que la femme existe surtout en tant que mère-épouse ; sans alliance au doigt, elle n’est rien. L’amitié entre femmes, poursuit Élaine Audet, est donc subversive en soi, car elle permet aux femmes d’être autonomes et pourtant solidaires les unes des autres ; elles peuvent alors rejeter le monde des hommes, si elles le désirent, sans souffrir de solitude.

Mais, réaliste, Élaine Audet traite aussi des obstacles à l’amitié entre femmes, dont le fait de la vivre " sur le mode masculin de la compétition " (p. 106) ou de la rivalité (on peut douter d’ailleurs que la compétition soit un attribut purement mascu-lin...). Ce sont les " filles du père ", les femmes fortes non féministes qui ne se sentent pas solidaires des autres femmes (George Sand, Simone de Beauvoir), qui sont dites incapables de s’attacher vraiment à leurs consœurs. Mais comment expliquer alors que, comme le montre elle-même Élaine Audet, une amitié indéfectible ait lié ces deux " filles du père " par excellence que sont Hannah Arendt et Mary McCarthy ? Il y aurait peut-être eu lieu de mieux distinguer, ici, entre solidarité et amitié ; on n’est pas tenue d’être l’amie de toutes les femmes, après tout, ni même d’être toujours bonne et généreuse en amitié. Lorsque deux amies se disputent, la faute n’est pas toujours au patriarcat nous avons des défauts, aussi, dont certains nous sont peut-être propres.

L’importante documentation qu’a réunie Élaine Audet rend la lecture de son ouvrage instructive et agréable. Le cœur pensant (beau titre qui rend palpable l’union du sentiment et de la raison qui caractérise, selon l’auteure, toute amitié véritable) est un très bon ouvrage populaire, un travail de vulgarisation accessible, personnel, sympathique (il est facile d’imaginer que bien des femmes l’offriront à leurs amies), qui ouvre des pistes de recherche et de réflexion intéressantes.

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Réunis, ces deux livres dégagent la conviction intime que les femmes ne sont ni meilleures ni pires que les hommes, qu’elles sont humaines, tout simplement, évidence qu’on a trop souvent niée au cours des siècles en faisant des femmes des anges ou des monstres. Elles ne tirent pas toute leur valeur de leur relation à l’homme ; autonomes, elles comptent aussi les unes sur les autres pour se nourrir spirituellement, pour se surpasser, parfois simplement pour survivre. Dans la vie comme dans la fiction, elles tentent de se définir elles-mêmes, loin des stéréotypes et des idées reçues qui figent les êtres et faussent les relations humaines.

Notes

1. Élaine Audet, Le Cœur pensant. Courtepointe de l’amitié entre femmes, Québec, Le Loup de Gouttière. 2000. 250 p.
2. Lucie Joubert et Anne Hayward (dir.), La vieille fille. Lectures d’un personnage, Montréal, Triptyque, 2000, 181 p.

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Prostitution, perspectives féministes, les éditions Sisyphe, 2005 (réimpr. 2006).

Le scandale de la prostitution

La reconnaissance du « travail du sexe » librement consenti ne viendrait-elle pas en aide à ces femmes harcelées par les forces de l’ordre alors qu’elles ne font que s’adonner à une activité nécessaire ? Dans Prostitution -Perspectives féministes, l’écrivaine Élaine Audet, sur la base d’une série d’études internationales portant sur cet enjeu, s’oppose radicalement à cette position défaitiste. [...] Selon Audet, les groupes en faveur de la libéralisation font fausse route en niant « la contrainte, la violence et l’abus qui sont à la base même de la prostitution ». 92 % des femmes prostituées abandonneraient cet état si elles le pouvaient, ce qui illustre la fausseté de la thèse qui présente le « travail du sexe » comme un choix légitime et une forme d’émancipation. [...] Un féminisme bien compris, c’est-à-dire non pas puritain mais progressiste, ne saurait pourtant tolérer une industrie qui attente à la dignité des femmes.

Louis Cornellier, Le Devoir, 29 et 30 octobre 2005.

Le combat d’Élaine Audet

Faut-il légaliser ou abolir la prostitution ? Si vous hésitez à vous ranger dans un camp ou dans l’autre, je vous suggère fortement de lire Prostitution, un essai d’Élaine Audet, un modèle de texte clair, bien argumenté et fort documenté (éditions Sisyphe, 2005). La poète et essayiste veut en découdre avec ceux et celles qui aimeraient voir un progrès dans la reconnaissance légale des « travailleuses du sexe ». Pour elle, il n’y a aucun progrès à étendre les lois du monde marchand à tous les rapports humains. On aura beau répéter que les femmes qui se prostituent le font par libre choix et par plaisir ou que la légalisation permettrait aux « travailleuses du sexe » d’exercer leur métier en toute sécurité, Élaine Audet nous propose de la suivre dans les méandres du système prostitutionnel en nous défiant d’en sortir indemnes.

André Baril, Combats, Automne-Hiver 2005-2006.

[Élaine Audet] présente un point de vue sur différentes perspectives féministes entourant le débat sur la décriminalisation de la prostitution. On peut être en désaccord avec la position "abolitionniste" de l’auteure, il faut reconnaître la pertinence des discussions.

Pascale Navarro, Entre les lignes, Hiver 2006.

Si un courant de pensée politiquement correct préconise la décriminalisation de la prostitution, une partie des féministes s’y opposent, notamment parce que cela aurait pour effet d’augmenter la demande (tout part de là) ainsi que les risques pour les femmes et les enfants. Car rien n’est rose en ce monde, où personne ne choisit de faire le trottoir. [...] Pour des analyses réfléchies qui prennent le parti du respect des êtres humains.

Lucie Dumoulin, Châtelaine, février 2006.

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La plénitude et la limite, les éditions Sisyphe, 2006.

On connaît l’important bulletin informatique que produit Sisyphe à propos de tout ce qui entoure les événements touchant au féminisme ou aux écrits et actions des femmes. Voici que les Éditions du même nom nous proposent un recueil de poésie d’une des éditrices, La Plénitude et la Limite, d’Élaine Audet.

Voix ambrée qui parle le féminin au plus près, dans une sensualité matérielle qui fait appel aux sens, touchant le pourtour des choses comme des signes de vie. Cette « langue tumultueuse s’accorde avec le corps » afin que « la chair libère d’un coup tous ses oiseaux ». Élaine Audet parle ainsi dans la « vivance », dans ce qui d’elle et de l’autre sait inscrire le désir : « Je garderais sur les lèvres / Un goût de rosée et de citron / La palpitation éclose dans ma main [...] Dans l’acuité nue de l’instant / Alors tu me donnerais enfin mon vrai nom. »

Cette recherche du geste qui s’accorde au corps de l’aimée, elle en avoue l’urgence en toute simplicité : « J’ai le désir de ton désir à nul autre pareil », car, là, « de vertigineuses funambules / jour après jour / jouent leur vie ». Et jamais n’est exclue l’angoisse de la perte, de la fin ou de la mort.

L’instabilité des sentiments comme des présences est prise en compte avec l’exactitude de qui sait regarder les faiblesses comme les doutes au coeur de cet éphémère passage qu’est la vie. Il faut donc se faire phénix « pour renaître de tout et de rien / de cette mort advenue / Pour que la vie jamais ne meure ». En effet, dehors il y a la guerre, dans les écrans les massacres, contre lesquels il faut une parole forte de vivante, et se rappeler que « Toute femme porte dans sa main offerte / Une ligne de vie intacte autour de la mort ».

Hughes Corriveau, "Accompagnement des eaux - Voix de femmes, voies du désir et de la tendresse", Le Devoir. édition du samedi 2 et du dimanche 3 septembre 2006.



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