Mario Dumont avait raison : « C’est un lundi qui va passer à l’histoire. » La carte politique du Québec n’avait pas connu pareil bouleversement depuis 30 ans. (...) Sans vouloir lui ôter le moindre mérite, son succès (à Mario Dumont) est aussi l’échec du PQ. Les péquistes doivent commencer à se rendre compte de l’énormité de l’erreur commise en 2005, d’abord en précipitant le départ de Bernard Landry, puis en élisant un chef dans lequel les Québécois ne se sont pas reconnus. André Boisclair a peut-être fait son possible, mais son départ est inévitable. Il y a d’ailleurs un moment qu’on aiguise les couteaux.
On ne peut plus simplement voir dans l’ADQ l’expression du mécontentement du « Québec profond ». Elle est maintenant le premier parti chez les francophones. Elle n’a pas encore de député sur l’île de Montréal, mais elle frappe à la porte. La famille souverainiste au grand complet avait levé le nez sur le rapport de la vice-présidente du Bloc québécois, Hélène Alarie, mais tout ce qu’elle disait du caractère montréaliste du Bloc et de son chef s’appliquait parfaitement au PQ.
Le Parti québécois a joué à l’autruche depuis le référendum de 1995. Même dans la victoire, il a recueilli une proportion toujours plus faible des voix d’un scrutin à l’autre depuis 1994. Son résultat d’hier est le pire depuis 1970. Jamais depuis sa fondation il n’avait été relégué au troisième rang et privé du statut d’opposition officielle. Quel est le seuil sous lequel son existence même commence à être menacée ?
Lire la suite dans "Le Devoir", 27 mars 2007.
– Lire également en reprise : « Le Parti québécois élira-t-il son fossoyeur le 15 novembre 2005 ? »
Le 27 mars 2007