Pour Caroline. Pour toujours.
Envol
Dans la lumière des oiseaux
accrochés au ciel
comme des mobiles
le creux de ma main
serré
sur ta vie si fragile
je chante des mots
les seuls que je connaisse
j’écris sur ta peau
mes dernières caresses.
Ton cœur s’apaise
c’est l’hiver, mon amour
je ne souffle plus
sur tes braises
tu ne souffles plus
sur mes jours
c’est l’hiver, ma chérie
mais les saisons
fleuriront sur ton corps
les pommiers
fleuriront sur ta vie.
6 juillet 2007
Émoi
La vanille
de sa voix
sur ma joie immobile
à l’étroit
dans mon reflet
stérile
je ne suis belle
pour personne
les siècles engouffrent
mon ventre froid
je remets mes émois
à l’automne
et à l’aube
qui me boit
Lumière
Tes yeux terrestres
portent mille voyages
en mer haute
là où le monstre
doit être dompté
mille époques troubles
mille turbulences
mais aussi mille épopées
sais-tu combien
j’ai voyagé
pour qu’ici je m’étende
enfin
au bord de l’horizon
l’insulaire beauté
de nos mains jointes
traçant seule
tous ses possibles
Vive
je m’incendie
brisée
sur l’écueil de tes lèvres closes
je m’abîme
niée
jusqu’à la moelle
sacrifiée
jusqu’au chaos
je regarde
désemparée du temps
mon corps
mes naufrages
muette
livide
je n’ai plus
que les mots
pour exister
désavouée
rompue sur tes flancs
je suis vive
3 décembre 2007
Je suis
endormie
recouverte de ta nuit polaire
à couper le souffle
je ne suis plus
qu’une main ouverte
sur les âges
un élan d’oubli
trouée
déportée de ma vie
fugitive sur ta peau
dépouillée
ma chair écarlate
je cède en un cri
rugissante de certitudes anciennes
ton amour s’expulse
de mon corps
me lacérant
de son pardon
je suis
je respire à nouveau
intacte
rescapée
de nos étreintes
à mon réveil
les oies blanches
ont tracé
des ébauches de lumière
Mis en ligne sur Sisyphe, le 6 janvier 2008