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lundi 14 janvier 2008

Simone de Beauvoir - Quand la postérité lorgne le postérieur !

par SOS-SEXISME






Écrits d'Élaine Audet



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On était en droit de considérer la France, terre des Lumières, comme une nation développée et intellectuellement évoluée. C’était oublier l’inconscient collectif baigné des discriminations sexistes dont l’Histoire foisonne : Loi Salique qui a exclu les femmes de la Royauté de droit divin ; Révolution bourgeoise de 1789 qui ne leur a pas permis d’exister comme citoyennes ; Code Napoléon qui les a inscrites dans la soumission pendant 2 siècles.

Malgré les luttes des féministes, les idées machistes toujours présentes dans notre pays ont été revigorées par les masculinistes dont le discours actuel véhicule la nouvelle forme de pensée de ceux qui restent foncièrement opposés aux droits des femmes ; et avec Internet qui mondialise la pornographie, de plus en plus d’hommes deviennent addicts au cybersexe, ce qui accroît leur violence potentielle à l’encontre de ces dernières.

Dans un contexte aussi misogyne, doit-on s’étonner de découvrir le postérieur d’une philosophe à la une d’un journal ? Les fesses font vendre on le sait, mais le but n’était-il pas avant tout de discréditer cette femme internationalement connue parce qu’elle a osé briser les tabous ancestraux imposés à ses semblables par le pouvoir patriarcal, et de rabaisser au rang de simple femelle - objet sexuel :

 Celle qui fut la plus jeune agrégée de France et reçut un premier prix à l’agrégation de philosophie ;
 Celle dont le combat aura été celui d’une philosophe*, d’une romancière et d’une féministe ;
 Celle qui avait choisi de travailler avec ses neurones qu’elle a préservés de l’enfermement et de la dessiccation de la vie conjugale ;
 Celle qui a voulu assumer pleinement et librement sa sexualité, homo et hétéro, qu’elle a libérée du carcan de la maternité ;
 Celle qui a contribué à transmettre à des millions de femmes l’envie de dépasser les servitudes qui pesaient sur leur condition.

Ce journal nous aide à prendre conscience du mépris et de la haine voués aux femmes... L’association que je préside ne perdra ni son temps ni son argent à le poursuivre en justice pour ne pas lui faire de publicité !

* Si l’on dit « 2ème » c’est parce qu’à rang identique l’homme était toujours nommé avant la femme, ce qui fut le cas de Sartre.

Docteure Michèle Dayras

www.sos-sexisme.org

Mis en ligne sur Sisyphe, le 14 janvier 2008



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SOS-SEXISME



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  • > Simone de Beauvoir - Quand la postérité lorgne le postérieur !
    (1/2) 16 janvier 2008 , par

  • > Simone de Beauvoir - Quand la postérité lorgne le postérieur !
    (2/2) 15 janvier 2008 , par





  • > Simone de Beauvoir - Quand la postérité lorgne le postérieur !
    16 janvier 2008 , par   [retour au début des forums]

    Les fesses de Simone, quelle histoire. Les féministes ne savent plus quoi inventer. N’y a-t-il pas des enjeux beaucoup plus importants pour les femmes que la publication d’une photo du derrière d’une philosophe ? Il n’y a rien d’haineux là-dedans, la photo est même touchante. Pas étonnant que plusieurs personnes décrochent du féminisme. C’est complètement à côté de ce qui préoccupe les gens dans leur vie quotidienne. Vous croyez sérieusement que la plupart des femmes se sentent menacées par une paire de fesses ?

    > Simone de Beauvoir - Quand la postérité lorgne le postérieur !
    15 janvier 2008 , par   [retour au début des forums]

    Effectivement le "derrière" de Simone De Bauvoir en "Une" du nouvel.obs.est l’immonde de notre époque.

    journaux poubelles,je suis encore étonnée au jour le jour des dérives misogynes et l’inanité de ce qu’on ose encore appeler " journalisme " En deux "clics", Le monde peut avoir sous les yeux,les deux photographies. L’original "cul" de Simone de Beauvoir", et ce que présente la couverture du Nouvel Obs, cette chose mal retouchée, fermée à droite par un inélégant dégradé photoshop noir…

    L’injustice me crispe le ventre. Cette publication pose tant de problèmes.Après tout, elle aurait pu être positive. Elle aurait pu montrer une Simone bravache. Contredisant définitivement les fantasmes pernicieux d’une victime de Sartre. Situation qui aurait ainsi annihilé son féminisme… Mais ce n’est pas de cet ordre. Je vois cette publication comme un acte bassement utilitaire, de l’ordre exact de l’exploitation de tout, et dans l’ordre de l’exploitation, de celle de la plus ancienne des marchandises,les femmes.

    Cette couverture semble crier vengeance, une vengeance posthume : Même elle ! Même elle,on l’a eue !

    Un non-événement ? si ça ne tenait qu’à ça. Non, il a bien autre chose. Le véritable scandale à l’échelle de notre époque c’est la retouche de la photographie. Ce qui a fait qu’à la rédaction du nouvel obs, on pourrait imaginer entendre quelque chose comme :On ne peut pas mettre "ça" en couverture. alors que d’un même temps il était évident qu’"on allait se la faire ".

    L’horreur, parce que s’en est une, c’est que la majorité se foute totalement qu’on leur donne à bouffer une réalité falsifiée.Que cette majorité juge belle cette laideur du mensonge… et même qu’ils s’en délectent tous, par une perversion du goût qui m’évoque irrésistiblement les pires travers bourgeois du XIXe siècle.

    Le scandale est dans ça : que cette photographie non retouchée soit irréductiblement plus belle que la retouché en couverture, qu’elle soit infiniment plus riche, plus chargée, et qu’il ne pouvait donc y avoir aucune raison valable de l’effacer. Le scandale est dans ce goût pervers pour le lisse, le transparent, l’absence, le rien, qui permet au vulgaire de projeter ce qu’il veut sur l’écran inoffensif de l’esthétique du vide.Le scandale est l’aboration général de VOUS TOUS pour la matière et pour le sens, pour la présence, pour cette lourdeur spécifique de la présence !

    Sur la photographie originelle, Simone de Beauvoir est incroyablement plantée, ancrée au sol, physique, lourde de chair (ferme) et de sensualité .Donc. Réelle, trop réelle.

    Et alors ? La photographie qui semblerait faussement volée, puisqu’elle aurait entendu le déclic et souri, et donc consenti, sinon peut-être même manipulé son amant en laissant la porte ouverte et en se campant crânement devant son miroir, tournant consciemment le dos à un photographe armé. Simone De Bauvoir !Pas la première pauvre femme venue, non Simone,la brillante Simone, si brillante que son jury a du tricher, en transpirant et en baissant les yeux de honte, pour qu’elle n’ait pas une meilleure note que Sartre. cette femme là, intellectuellement supérieure qui a du ravaler son humiliation d’être toujours jugé par plus bête qu’elle (et encore aujourd’hui), s’expose volontairement, et laisse à la postérité,une image d’une femme qui vient de faire l’amour à son amant.Crânement encore et sans complexe. Quoi ? Elle ose ? Le corps, le corps cambré, si cambré que son dos en est noir d’ombre, ses irrégularités de la fesse, ses muscles des jambes tendus à ..en faire éjaculer le quidam. Non… On se la fait, mais on l’efface !

    Alors, s’il était dit qu’on allait l’exposer, dans les kiosques et les supérettes, pourquoi effacer la pesanteur, sinon pour effacer le corps. Pourquoi effacer la présence ? sinon pour effacer la situation. Et alors, quoi de plus pornographique que cette pudibonderie esthétique qui veut ricaner, juste de l’idée, et édulcorer, qui veut dire, du bout des lèvres :Elle vient de baiser. Mais pas (trop) le montrer. Sans la présence du corps, de l’anecdote des détails, de la crudité de l’ambiance, de la crânerie de la femme, de la vraie femme, avec son vrai corps, sexualisé, dont les détails anatomiques aujourd’hui haïs sont ceux-là mêmes qui depuis les débuts de l’humanité provoquent le désir.

    Ce qui a été effacé,c’est l’humanité de Simone De Bauvoir.Il ne reste donc rien. Sinon un message idéalisé, à l’image des allégories de la vérité sans poil ,ni fente.Une incarnation du mensonge, de l’hypocrisie, de la perversion absolue de notre époque morbide.

    La femme de la photographie, n’est pas une victime, son encrage charnel exprime son assurance, sa morgue presque. Son sourire est un sourire qui s’amuse du désir ,de sa faiblesse.Comparée avec la suffisance des exploiteurs de son image.Par-dessus les arrogances niaises de notre époque, c’est son corps, qui "les emmerdent". Elle qui semblerait, incroyablement, motiver des jeunes gens subjugués à lire ses écrits. Quelle ironie !

    Ainsi, elle était plus intelligente que vous, et, comble, vous auriez pu la désirer !

    A quelle peur des hommes vis à vis des femmes touche t’on la.

    Sur l’original,elle n’est pas une femme une potiche.C’est une femme pleine et entière dans son absolue altérité. Une femme brillante de surcroit.

    C’est la "gauche caviar " qui fait désormais dans le "cul " commercial ."Osant" Simone de Bauvoir, entièrement nue et de dos en couverture exposée dans tous les kiosques de France.Nul doute que cela ait sans doute "boosté " les ventes.

    Celle qui pensait que la liberté ne devait pas aliéner la dignité ou sacrifier le respect de soi, se trouve jetée en pâture posthume par un nécrophile,une image déformée, plus conforme à ce que veulent les hommes des femmes.

    Nous vivons ce temps du viol planétaire anonyme rendu possible ou de la nécrophilie pornographique "bon genre." Est-ce un hasard que ce soit cette femme la fasse ainsi le lien du passage de 2007 à 2008 ? Nous sommes plus proches de la République de SALO que de celle de JAURES.

    La "gauche caviar" Française,a encore quelques efforts à faire pour nous laisser croire que l’émancipation humaine est encore à son programme.

    Faire commerce des "charmes " d’autrui est le plus vieux métier du monde, mais dans ce monde de maquereaux qui font surenchère de respectabilité et de vertu, nul ne sait plus identifier la frontière de l’obscène. Ou on peut saluer comme un sommet d’avoir osé déterrer un cadavre pour livrer sa nudité.

    Avec cette photo ,on apprend surtout,qu’il sera certainement plus façile de faire l’émancipation du continent d’afrique ,la réconciliation des frères ennemis d’islam, que celle des femmes.

    La misogynie qui donne dans l’immonde a encore de biens beaux jours devant elle.


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