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vendredi 1er octobre 2010
Prostitution - Le jugement de la Cour supérieure de l’Ontario vu par Pierre Foglia

Pierre Foglia, commentateur dans le quotidien La Presse, se dit énervé par les féministes qui se prononcent contre la prostitution au nom de l’égalité.* M. Foglia me tombe parfois sur les nerfs lui aussi depuis nombre d’années. Car la plupart du temps, quand il déblatère sur le féminisme et les féministes, il confond ses préjugés et la réalité. Encore cette fois, il ne peut s’empêcher de fustiger quelques groupes dont il partage la réaction face au jugement de la Cour supérieure de l’Ontario, qui supprime les articles du code criminel canadien contre la prostitution et le proxénétisme parce qu’ils seraient anticonstitutionnels et dangereux pour les personnes prostituées. M. Foglia, on le sait, détient le monopole des "bonnes motivations" et des "bons arguments"... Il est le précurseur des blogueurs de l’ère informatique dans les médias québécois. Dans le journal où il écrit, d’ailleurs, il y a plus de blogueurs qui dispensent avis et conseils, et qui font jaser, qu’il y a de journalistes qui enquêtent sur les faits et nous les rapportent sans céder à la tentation de se mettre en scène eux-mêmes, de faire l’opinion, mieux encore, de faire la nouvelle. Mais ce n’est pas le lot que de La Presse, et c’est une autre histoire.

Ce matin, une fois n’est pas coutume, Pierre Foglia et moi - et sans doute une bonne partie de la population québécoise et canadienne - sommes sur la même longueur d’ondes. Lisez son commentaire sur le jugement d’une juge de la Cour supérieure de l’Ontario concernant la prostitution. (Micheline Carrier)

* Notons que les exemples que cite Pierre Foglia dans son commentaire expose justement l’inégalité dont parlent les féministes.

Marie-Lou et Bernadette

« C’est le genre de débat très inconfortable où je me retrouve dans le camp où je ne voudrais pas être, avec des gens qui m’énervent, des féministes qui sont contre la prostitution au nom de l’égalité. L’égalité ? Des féministes, donc, de toutes sortes, mais aussi des pères Fouettard, des chrétiens un peu féroces et quelques musulmans pratiquants. Je ne suis vraiment pas avec des gens sympathiques, dans le camp où je suis aujourd’hui.

« Mais je n’ai pas le choix. Dans le camp d’en face, mes amis disent des niaiseries grosses comme ça.

« Les filles de Stella, par exemple. Sont sûrement bien gentilles, mais qu’est-ce qu’elles peuvent être putes dans leur argumentation ! Elles rêvent d’un métier pratiqué librement et en toute sécurité dans des bordels légaux, par des travailleuses et travailleurs du sexe autonomes qui pourraient exercer leur libre arbitre n’importe quand : celle-là, justement, nous quitte aujourd’hui ; elle se marie samedi. Salut, les filles, amusez-vous bien.

« Il y a dans l’air comme une nostalgie de lupanar un peu déplacée. Sans le dire, on se réfère aussi beaucoup à des putes de cinéma. On sent qu’on a vu Pretty Baby, cette mièvrerie, plutôt quatre fois qu’une. On pense à des escortes d’agences chic et très chères qui vivent très bien de trois clients par semaine (en oubliant les plus avisées de toutes les putes, celles qui se font un seul client, mais un gros, dans toute leur vie).

« Mais je m’égare. Recentrons-nous sur la prostitution. Par exemple cette gamine de 16 ans. Elle se fait recruter dans un party chez « des amis » par un soi-disant chanteur hip-hop qui est, en fait, le rabatteur d’un gang de rue. La gamine va vivre une mini-idylle - resto, habits, un bijou - et puis, deux semaines plus tard, catastrophe : son chanteur est menacé de mort, une dette de dope dont il n’a pas le premier sou. J’ai 48 heures, me rendrais-tu un grand service, Bernadette ? (..) »

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Mis en ligne sur Sisyphe, le 30 septembre 2010



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