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mercredi 6 juin 2012

C’est vert à nouveau

par Hilla Sedighi, poète résistante iranienne






Écrits d'Élaine Audet



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Saison froide
Tu veux que je n’existe pas
C’est vert à nouveau

Iran, terre de liberté
Béni soit notre nom, Liberté !
N’anéantis pas ma terre
Chanson de notre Neda
Reste Neda
Iran, terre de liberté (en persan)
Iran, tierra de libertad







Je suis de la terre et ceux d’ici
Ne sont ni de mon âme ni de mon corps
Cette horde en colère n’est pas de ma terre
Ils brisent la plume le respect la loi
Avec leur drapeau délavé
Ils s’installent dans la demeure

Ils interdisent au peuple de marcher dans la ville
Volent sauvagement le vote le souffle le droit
Par mille ruses ils confisquent nos poèmes
Les récitent avec les tambours du mensonge

De leurs mains comme des haches
Ils fendent la poitrine du jardin
Les oiseaux de l’espoir s’enfuient de chaque branche
Emportent toute la richesse de cette terre maudite
De cette terre ancienne où partout règne la douleur
Il ne reste plus que les ruines de sa grandeur passée
Qu’un jardin rempli de parasites

De la lignée de Rostam Sohrab Siavash
Hélas ne reste qu’un peuple en deuil
Du pays de la philosophie de la poésie du sacré
Ne reste que l’ignorance la colère l’oubli la trahison

Nous parlons de la patrie et ils n’entendent pas
Le chant de liberté sourdre des potences
Hier ils ont armé le vent
Fauchant des centaines de bourgeons
Mais malgré les mortiers le sang la nuit et la douleur sans fin
Poussent encore la tulipe le jasmin l’amour le cyprès irréductible

Les spectateurs planqués à l’écart du chaos
Le lendemain en profitent pour piller le pays
Aujourd’hui avec le fusil du père ils visent la poitrine de l’enfant
La souffrance de la mère lui fait monter le sang au visage
La fièvre de la terre grimpe de fierté

L’air de la patrie devient corrompu
Par la trahison le poison du mensonge
De l’avidité de la violence et du mépris
Cette horde a tourné le dos à l’honneur fraternel
Hélas la hache découpée dans le bois
N’a pas gardé trace de ses racines

Même si dans l’automne triste le jardin a fané
Du sang des jeunes de la patrie poussent les tulipes
Sur le gazon des milliers de fleurs
Accueillent le vent du printemps
Couvrant de baisers les lèvres de la pluie

Le phénix se lève avec ses mille vies
S’envole de cette cage de sang et de douleur
Comme la neige fond sur la terre
L’injustice et la cruauté disparaîtront
Demain ils verront c’est vert à nouveau

Traduction Élaine Audet, avec la collaboration d’un collectif iranien.

 

Version en persan.

 Écouter la poète sur You Tube

Mis en ligne sur Sisyphe, le 7 avril 2011.



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Hilla Sedighi, poète résistante iranienne



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  • C’est vert à nouveau
    (1/1) 18 juin 2012 , par





  • C’est vert à nouveau
    18 juin 2012 , par   [retour au début des forums]

    magnifique poème.

    merci de nous l’avoir traduit.

    f.monville sauvage


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