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jeudi 6 octobre 2011 "Ethical oil" et les effets réels des sables bitumineux sur les femmes
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Les compagnies pétrolières qui sont impliquées dans les sables bitumineux savent très bien que leurs actions n’ont RIEN d’environnemental. Cette industrie a maintes fois été dénoncée comme étant dangereuse pour les humains, la faune et la flore, comme étant responsable de l’accélération des dérèglements climatiques, comme étant très assoiffée en eau et en énergie, bref, qu’elle n’est pas un modèle de développement durable. Ces entreprises sont bien conscientes qu’elles sont perçues comme étant "les bad boys". Pour faire oublier leur côté moins reluisant, les "spins doctors" de l’industrie ont décidé de faire comme des enfants de quatre ans qui veulent se faire oublier : on dit que l’autre est bien pire que soi ! C’est littéralement ce qu’ils font avec la campagne Ethical oil, en parlant de l’Arabie saoudite et du traitement réservé aux femmes là-bas. Mais, contrairement aux enfants, l’industrie en rajoute avec une stratégie perverse où les sables bitumineux deviennent la solution vertueuse aux aberrations du concurrent. C’est d’une cruauté quasi-surréaliste, totalement absurde et, surtout, absolument hors sujet. Ne sortez pas tout de suite vos mouchoirs, la campagne publicitaire Ethical oil n’aura AUCUNE influence sur la qualité de vie des Saoudiennes. Ce n’est pas de ça dont il est question ici. C’est un rideau de mots et d’images pour éviter de poser la question qui tue : quelles sont les conséquences de l’industrie pétrolière sur les femmes, saoudiennes ou autres ? Y répondre, c’est faire ressortir la cruauté d’une telle opération de relations publiques. Dérèglements climatiques Les dérèglements climatiques ont un impact dévastateur sur… les femmes parce qu’elles meurent bien plus que les hommes des catastrophes climatiques : en 1991, lors des cyclônes du Bengladesh qui ont fait 140 000 morts, 90% étaient des femmes (1), soit plus de 125 000 ! Lors du tsunami thaïlandais de 2004, 80% des victimes étaient des femmes (2) : n’étant pas en public, elles avaient moins eu accès à l’information, elles avaient des personnes à charge et elles ne savaient pas nager ou grimper aux arbres. C’est ça, l’effet des changements climatiques. Si l’industrie pétrolière veut aider les femmes, qu’elle cesse ses activités et investisse dans les énergies renouvelables en convainquant le gouvernement fédéral d’en faire autant. Faire semblant d’être préoccupé du sort des Saoudiennes en continuant l’extraction des sables bitumineux tout en sachant que ses effets seront dévastateurs pour les femmes du monde entier, c’est de la pure cruauté. Et la prochaine fois qu’on vous dira que le gaz de schiste est essentiel pour remplacer le pétrole et aider ainsi ces "pauvres femmes", faites-leur remarquer que de remplacer du fossile par du fossile, ça n’a pas d’effet sur les femmes, aussi horriblement traitées soient-elles. P.S. : Ils en rajoutent. Quand les avocats du Royaume de l’Arabie saoudite ont décidé de demandé au CRTC de retirer cette publicité, certains médias ont crié à la censure, critiquant même Margaret Atwood (3) de n’être pas du débat. Exactement la même technique de drapage de vertu en condamnant les autres et en utilisant les femmes comme diversion. Taaaaa ! Ce qui est décourageant, c’est que personne ne questionne cette campagne sous cet angle… On apprend beaucoup de choses quand on lit sur le fondateur de cette campagne publicitaire. Wikipedia. En anglais seulement. Notes 1. Document pdf en anglais sur www.genderaction.org/. Article transmis par l’auteure : site Bebop et cie. Mis en ligne sur Sisyphe, le 3 octobre 2011 |