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samedi 29 octobre 2011 Occupons le patriarcat ! Apportons le féminisme à Wall Street dès maintenant Déclaration et tract
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La déclaration suivante a été rédigée en vue d’un tract par l’unité podcast de Feminism Now, à New York. Becca Wilkerson et moi-même, Kathy Miriam, avons collaboré au processus de rédaction. Becca a fait le gros du travail, et j’y ai apporté des révisions, des ajouts et des retraits. Nous annoncerons bientôt notre premier podcast sur le féminisme et le mouvement Occupy Wall Street (OWS) ! Nous voulions distribuer ce tract à OWS et ce qui est arrivé, c’est qu’il a plutôt servi comme outil d’éducation et d’argumentation lors de nos entretiens avec des femmes sur le site. N’hésitez pas à utiliser et à adapter ce tract à vos propres besoins ! Nous lui ajouterons bientôt des illustrations et un meilleur formatage. Nous ne saurons vraiment qu’un autre monde est possible lorsque nous saurons ce à quoi ce monde aujourd’hui ressemble vraiment. Tout d’abord, le capitalisme néolibéral est la source de « la cupidité des entreprises », et le capitalisme néolibéral est aussi patriarcal jusqu’à la racine. La notion que la récession ciblerait principalement les hommes (« Man-cession ») est un mythe, voici la réalité... Il est vrai que les hommes ont subi 70% de la perte d’emplois au cours de la période de ralentissement allant de décembre 2007 à juin 2009 (1), mais les statistiques du « rétablissement » (de juin 2009 à septembre 2011) brossent un portrait plus clair. Le taux de chômage reconnu des femmes a alors augmenté de 7,7 pour cent à 8,1 pour cent, tandis que celui des hommes a chuté de 9,9 pour cent à 8,8 pour cent. (2) Dans l’ensemble, les ménages dirigés par des femmes ont environ la moitié du revenu et moins du tiers de la richesse des autres ménages états-uniens ; de plus, les femmes sont 35 fois plus susceptibles d’être pauvres que les hommes. (3) Le système capitaliste dépend du travail non rémunéré des femmes. Les mesures dites d’« austérité » (par exemple, les coupures de l’administration Obama en matière de dépenses) pillent le secteur public (éducation, santé, services sociaux, services gouvernementaux) tout en renflouant le secteur privé de la grande entreprise (Wall Street). Les femmes sont plus durement touchées à titre de travailleuses du secteur public (enseignantes, infirmières) qui perdent leur emploi et à titre d’aidantes non payées qui prennent la relève lorsque des services sociaux sont abolis. Le capitalisme mondial est rendu possible par les soins non rémunérés fournis par les femmes aux personnes dépendantes et à des hommes adultes en bonne santé. Aux États-Unis, parmi les 25 à 34 ans, les femmes consacrent environ deux fois plus d’heures par semaine (31,7) à des tâches domestiques non rémunérées que les hommes (15,8). (4) Au Canada, on estime que la valeur du travail non rémunéré atteint jusqu’à 41% du PIB. (5) Le transfert de la charge de travail domestique des femmes de l’élite à des travailleuses domestiques (servantes) puisées parmi les groupes subordonnés de femmes (les immigrées, les femmes de couleur, les femmes pauvres) est un autre élément du même processus d’exploitation. Le système capitaliste dépend du contrôle de la reproduction des femmes. La reproduction de la force de travail du capitalisme constitue une grande partie du travail non rémunéré des femmes. Les attaques ciblant la capacité des femmes à contrôler leur choix et le moment de donner naissance (6) accroissent la dépendance économique des femmes à l’égard des hommes, de l’État, des entreprises et des élites blanches, qui, à leur tour, tirent tous et toutes un bénéfice direct du contrôle de la reproduction des femmes. Les femmes de couleur sont les plus touchées par les prêts abusifs. La déréglementation du marché a conduit à des décennies de prédation envers les populations les plus vulnérables, avec les pires séquelles pour les femmes de couleur. Les femmes sont 32 pour cent plus susceptibles que les hommes d’être aux prises avec des hypothèques « subprimes », et les emprunteuses noires et latina sont les plus susceptibles d’avoir à rembourser des prêts « subprimes » à tous les échelons de revenus. (7) La violence conjugale domestique s’intensifie en période économique instable. Dans un effort pour économiser de l’argent, le conseil municipal de Topeka, au Kansas, a récemment voté l’abrogation de la loi qui fait de la violence conjugale un crime ! On sacrifie des ressources minimales, censées aider les femmes à se protéger, au moment même où s’aggrave la violence conjugale. Il est établi que les taux d’incidence et de gravité de la violence conjugale s’élèvent en périodes de crise économique. La contrainte financière oblige souvent les femmes à rester dans des relations marquées par la violence. Les femmes dont les partenaires masculins vivent deux périodes ou plus de chômage en cinq ans sont trois fois plus susceptibles de connaître des mauvais traitements. (8) L’exploitation économique et la destruction de l’environnement vont de pair. Les organes génésiques des femmes sont particulièrement vulnérables aux dommages causés par les toxines environnementales, qui les mettent en danger elles et les enfants qu’elles pourraient porter, en raison de la sous-réglementation des entreprises qui accordent plus d’importance à l’argent qu’à la vie. Le corps des femmes fait partie du champ de bataille de la Guerre. En raison de la position des femmes comme dispensatrices non payées de soins essentiels, elles constituent le ciment social des communautés que détruisent stratégiquement les militaires par le viol. On évalue à des taux vertigineux le harcèlement sexuel et le viol des femmes soldats américaines par leurs homologues masculins. (9) Le militarisme est alimenté par l’hyper-masculinisme, lui-même alimenté par une utilisation abondante de la pornographie par les soldats (10) et l’organisation du commerce du sexe dans les bases militaires partout dans le monde. (11) Les femmes et les enfants sont l’écrasante majorité des personnes réfugiées que déplacent les guerres. La traite à des fins sexuelles est une réalité pour les femmes vivant dans la pauvreté. « La traite a lieu dans un contexte d’inégalités économiques mondiales et d’échec à respecter les droits humains d’une majorité de la population mondiale. D’énormes quantités de gens se trouvent incapables de subvenir à leurs familles et sont contraintes à des situations de désespoir extrême. L’impact des politiques d’ajustement structurel est une aggravation de la féminisation de la pauvreté ; les femmes représentent 70% des pauvres de l’univers. Les femmes sont plus vulnérables à l’exploitation car elles sont souvent le soutien des familles, travaillent dans des secteurs non réglementés de l’économie, ont peu ou pas accès à l’instruction, à l’emploi et à des choix de migration. Elles cherchent souvent à migrer en raison de guerres ou de conflits internes, de la pauvreté, de l’apatridie et de violences conjugales, mais se heurtent à des politiques d’immigration strictes et sont incapables de migrer légalement. Il arrive souvent que leur vulnérabilité soit exploitée et qu’elles tombent aux mains de trafiquants ». (12) Feminism NOW - OWS Occupons le patriarcat ! Notes 1. Chiffres du ministère états-unien du Travail, Bureau of Labor Statistics. Traduction : Martin Dufresne. Source originale : Occupy Patriarchy. Mis en ligne sur Sisyphe, le 26 octobre 2011 |