Communiqué
La dernière marotte de l’extrême droite catholique est la lutte contre la christianophobie. Depuis quelques mois, elle ne sait plus de quel côté donner de la prière tant les flagellations s’accumulent. Contre les attaques anti-chrétiennes, et puisque le secours du fumeux concept de "dieu" se fait attendre, une manifestation s’imposait et l’extrême droite catholique a pieusement défilé à Pari, samedi 29 octobre 2011. Entre 1500 (selon la police) et 5000 personnes (selon l’organisateur Civitas) ont défilé sur le pavé parisien et ce fut une litanie de prières, de chants et de slogans.
La manifestation revêtait le folklore habituel des événements de l’extrême droite (drapeaux abondants, portraits imaginaires du légendaire Jésus, crucifix, chapelets, curés en soutane noire avec les cheveux ras), mais les slogans ont pratiqué un détournement systématique des valeurs de progrès transmises par l’humanisme et la laïcité. L’extrême droite joue la carte d’une modernisation frauduleuse des revendications : c’est au nom de la liberté d’expression qu’on demande l’interdiction du blasphème, au nom de la laïcité qu’on demande le respect, au nom du refus des discriminations qu’on souhaite interdire les attaques contre la religion ; bref, c’est au nom de la liberté d’expression qu’on veut la museler.
Musulmans et catholiques unis contre le blasphème
Mais l’aspect le plus inattendu, et révélateur de la collusion des monothéismes contre le progrès humain, fut sans aucun doute la participation de quelques dizaines de musulmans en soutien à leurs frères et sœurs ennemis. Dans un premier temps, dans le cortège, un groupe s’était constitué en élargissant le respect aux collègues, passé et futur, de l’hypothétique Jésus : "Respectez Moïse, Jésus et Mahomet !", un appel limpide à l’interdiction générale du blasphème. Quelques femmes en hidjab étaient de la partie et la délégation comportait en première ligne un religieux en turban.
Plus tard, sur la place du Châtelet, ce fut une quinzaine d’islamistes du mouvement Forsane Alizza (Les Cavaliers De La Fierté), avec barbe et djellaba, qui scandent que Issa (Jésus) est leur ami.
Une agressivité non dissimulée était aussi observable à la fin du cortège. Une trentaine de types du GUD (Groupe Union Défense) concluait le défilé dans des allures martiales, avec quelques filles parmi eux. Bien organisés en quatre ou cinq rangées, nul doute qu’ils étaient prêts à expliquer autrement que par la prière que se moquer de Jésus, eh bien, ce n’est vraiment pas sympathique.
Au terme du parcours autorisé, devant la Comédie Française, Alain Escada, secrétaire général de l’Institut Civitas, a livré un discours très offensif, puis la soirée s’est terminée devant le Théâtre de la Ville où 200 catholiques à genoux ont continué à prier en implorant la police : "Les CRS avec nous" !
– Le compte rendu complet de la manifestation avec une vingtaine de photos : site atheisme.org.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 1 novembre 2011
« Charlie Hebdo victime d’un incendie criminel ». Les locaux du journal satirique ont été dévastés. L’hebdomadaire sortira quand même son numéro sous le titre "Charia Hebdo". Le Point.fr, 02/11/2011