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samedi 14 avril 2012 Prostitution - "Il est complètement erroné de supposer les maisons closes à l’abri de la violence" (une ex-prostituée)
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Je ne peux éviter d’exprimer ma profonde tristesse quand j’apprends les efforts des organisations pro-prostitution pour faire décriminaliser l’acte d’acheter une personne pour le sexe. Il m’est tout simplement impossible de communiquer par l’écrit la douleur et la lutte intenses que j’ai endurées du fait de mon expérience en prostitution. J’ai choisi de travailler comme prostituée parce que je croyais ne pas avoir d’autres choix. Je suis entrée en prostitution à cause de stress émotionnels et financiers extrêmes et de l’absence de soutien de la part de ma famille. Parce que j’étais blanche et que je ne présentais pas de signes évidents d’une toxicomanie grave, j’ai pu travailler dans de « chics » salons de massage [en Californie]. Même si la prostitution de rue était extrêmement dangereuse, il est complètement erroné de supposer que les maisons closes étaient à l’abri de la violence. Il s’y produisait des tentatives de strangulation et de séquestration. Les clients retiraient intentionnellement les préservatifs, contre la volonté de la prostituée. Ils réclamaient souvent de la servitude et des actes de sadisme. Si les gestionnaires (maquerelles ou proxénètes) estimaient que la demande du client était raisonnable, la prostituée était obligée de s’y plier, ou elle devait chercher une autre maison. Je choisis maintenant de défendre le droit des prostituées à se libérer des forces qui les empêchent d’échapper à ce milieu. J’invite instamment toutes les personnes qui leur sont sympathiques à consulter les données démographiques et les souhaits exprimés par les femmes, les hommes, les enfants et les transgenres qui sont en prostitution. Cette documentation démontre que les organisations qui plaident en faveur d’une banalisation de la prostitution ne représentent qu’une très faible minorité de la population prostituée. Une survivante qui choisit de demeurer anonyme Version originale sur www.prostitutionresearch.com Traduction : Martin Dufresne Mis en ligne sur Sisyphe, le 1 avril 2012 |