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dimanche 10 juin 2012 Mentir : l’arme corrosive du pouvoir libéral, aujourd’hui comme en octobre 1970
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Le mouvement étudiant a marqué l’anniversaire de son 100e jour de contestation de la hausse de 82% des frais de scolarité sur 7 ans au Québec par une manifestation fleuve qui a rassemblé, le 22 mai à Montréal, entre 200 000 et 300 000 personnes de toutes les générations et de toutes les appartenances sociopolitiques, comprenant les associations d’étudiant-es, d’enseignant-es, les grandes centrales syndicales, les groupes féministes, écologistes et indépendantistes. Et aussi des artistes, des écrivain-es, des philosophes, des professionnel-les. Un flot tumultueux engagé dans un parcours soudain ouvert. L’imposition, le 18 mai, par le gouvernement Charest d’une loi matraque antidémocratique réprimant le droit d’association, d’expression et de manifestation n’a fait qu’aviver l’ardeur du mouvement étudiant. Celui-ci dénonce de plus en plus finement les priorités économistes du parti libéral, sa marchandisation de l’éducation, sa corruption. Sans oublier les multiples privilèges qu’il ne cesse de consentir aux entreprises et aux institutions financières à l’encontre du bien commun, tout en prétendant ne pas avoir de fonds additionnels pour l’éducation. L’escalade du mépris, le refus de négocier du gouvernement libéral, la matraque judiciaire et policière, et surtout le mensonge et la manipulation sans vergogne des moyens de communication n’ont manqué d’évoquer pour moi, comme pour d’autres qui les ont vécus, la Crise d’octobre 70, la suspension des droits démocratiques par la Loi sur les mesures de guerre qui permettait les emprisonnements massifs sans mandat d’arrestation, donnait un pouvoir exorbitant à la police et justifiait l’intervention de l’armée canadienne pour rétablir l’ordre. Tout en reconnaissant que la Loi sur les mesures de guerre était de loin plus répressive que la Loi 78, il ressort cependant clairement que le contexte social, l’insatisfaction populaire et l’attitude du gouvernement libéral au pouvoir rappellent cette époque des plus sombres de notre histoire. Un contexte d’insatisfaction générale Jamais depuis les années 70, le système néolibéral et l’individualisme postmoderne n’ont été dénoncés avec autant de vigueur que depuis quelques mois par le mouvement d’occupation des indigné-es et plus récemment par la contestation étudiante. La recherche de solutions de rechange à la hausse inacceptable des frais de scolarité ne pouvaient que mener à la remise en question des fondations mêmes d’un système basé sur le seul profit au détriment de l’intérêt collectif. La société québécoise en était arrivée au même point, au cours de l’année 70, à la suite de grandes grèves en chaîne telles celles des travailleurs de Lapalme, des chauffeurs de taxi, des policiers et la contestation étudiante influencée par mai 68 en France, les actions des Black Panthers aux États-Unis, le mouvement d’opposition à la guerre du Vietnam et la popularité inspirante de Guevara. Parmi ces groupes, on trouvait le Comité Vallières-Gagnon, composé de militant-es de différents milieux et d’artistes notamment Pauline Julien, Ginette Letondal, André Melançon, qui tentait de faire reconnaître au gouvernement le statut de prisonniers politiques pour les membres du FLQ, incarcérés avec des détenus de droit commun. Le pouvoir opposait une fin de non-recevoir à toutes ces demandes et pétitions signées par les noms les plus prestigieux et s’obstinait à les considérer comme de simples "bandits". Devant le refus d’admettre l’existence d’une lutte de libération nationale au Québec, le mouvement indépendantiste se radicalisait, mais l’escouade anti-émeute réprimait violemment les manifestations en chargeant à moto ou à cheval à coups de matraques et d’arrestations. Les lignes téléphoniques de plusieurs personnes étaient sur écoute et leur maison surveillée par des voitures policières banalisées. Comme aujourd’hui, on soupçonnait la police d’avoir planté des provocateurs au cœur des manifestations. Fin août, un colloque avait rassemblé à Montréal des délégations de divers groupes communautaires, syndicalistes, féministes, venues de toutes les régions du Québec, afin de mettre sur pied un mouvement socialiste indépendantiste à l’échelle du Québec. Au municipal, le Front d’action politique (FRAP), dirigé par Paul Cliche, remettait en question le pouvoir corrompu du maire Drapeau. L’unification des groupes populaires et politiques menaçait les trois niveaux de gouvernement qui décidèrent de se concerter pour porter un grand coup et écraser la contestation causée par l’insatisfaction générale face à des régimes corrompus et toujours plus avides de pouvoir et de profits. On retrouve à cette époque la même façon de répondre aux demandes légitimes des syndicats par des injonctions, des décrets et la répression policière. Créer des crises pour les résoudre selon ses propres intérêts Comme on le voit en ce moment, quand le pouvoir se sent menacé, il réagit vite, en catastrophe et hors proportion. C’est ce qui est arrivé après le 5 octobre et l’enlèvement de l’attaché commercial britannique, James Richard Cross, par une cellule du Front de libération du Québec (FLQ) qui demandait qu’on libère 23 prisonniers politiques, 500 000 $ en or, la diffusion et la publication de son manifeste, la publication des noms des informateurs de la police pour les activités terroristes, un avion pour amener ses membres vers Cuba ou l’Algérie, la cessation de toutes activités de recherche par la police, le réemploi des 400 ex-employés de l’entreprise Lapalme par Postes Canada à la suite de leur mise à pied. Bien que l’histoire ait montré que la décision était déjà prise, le gouvernement Bourassa, par l’entremise de son ministre de la Justice Jérôme Choquette, fait mine de négocier une entente avec la cellule Libération. Le gouvernement autorise la lecture du manifeste par Louis Fournier à CKAC le 7 octobre et par Gaétan Montreuil à la télévision d’État le lendemain. Il avait sans doute mal évalué l’adhésion spontanée que susciterait chez une grande partie de la population ce texte très documenté, à la fois poétique et révolutionnaire. Immédiatement, plusieurs groupes et individus déclarèrent publiquement leur appui, non pas à la violence du FLQ, mais aux revendications portées par son manifeste. Le 10 octobre, après que Jérôme Choquette a refusé toute négociation, la cellule Chénier enlève Pierre Laporte, ministre du Travail du gouvernement Bourassa, et pose les mêmes conditions que la cellule Libération. Le 14 octobre, un groupe de 16 personnalités publiques du Québec signe une déclaration enjoignant le gouvernement du Québec à négocier la libération des otages coûte que coûte, peu importe l’opinion du gouvernement fédéral. Dans la nuit du 15 au 16 octobre, le Cabinet fédéral admet que les forces policières ne résoudront pas la crise plus rapidement si la Loi sur les mesures de guerre entre en vigueur. Trudeau se montre cependant favorable à son application et souligne que l’entrée des forces armées au Québec, le survol de certaines régions par des avions et des hélicoptères, la censure des médias et une contre-propagande vigoureuse serviront à convaincre la population de la nécessité de cette loi. L’emprisonnement de centaines d’innocent-es et l’inutilité de ces mesures pour capturer les ravisseurs de Pierre Laporte et James Cross ne feront plus tard aucun doute (1). Le soir du 15 octobre à Montréal, le Centre Paul-Sauvé était plein à craquer pour entendre le résultat des pourparlers de Me Robert Lemieux, négociateur des ravisseurs avec le gouvernement. Un silence consterné s’abattit sur la salle quand l’avocat annonça que leurs demandes étaient repoussées. Le 16 octobre 1970 à 4 heures du matin, la Loi sur les mesures de guerre était promulguée déclarant illégal le Front de libération du Québec et passible de prison toute personne coupable d’appartenance ou d’aide à l’association illégale et de "conspiration séditieuse en vue de renverser le gouvernement du Canada par la force". Les policiers obtenaient le droit de faire des arrestations sans mandat et de garder les personnes en prison sans porter d’accusation durant 21 jours. La vidéo du discours de P.E. Trudeau est à regarder absolument et à ne pas oublier (2). C’est ainsi qu’en plein milieu de la nuit, les forces policières ont opéré quelque 500 arrestations en défonçant les portes des maisons et en y pénétrant l’arme au poing, terrorisant les enfants qui furent souvent laissés à des voisins après l’arrestation de leurs parents et en ont gardé un traumatisme indélébile. On incarcéra ainsi en une nuit des membres des principaux syndicats, groupes politiques, communautaires, féministes, des artistes, poètes, écrivains et écrivaines connues pour leurs convictions indépendantistes et socialistes. Bref, un magistral coup de balai, apte à terroriser un peuple pacifique et habitué à toujours rechercher le consensus. Mensonge, manipulation, intimidation Il n’y a bien sûr aucune commune mesure entre les membres des deux cellules felquistes de l’époque et les porte-parole étudiants d’aujourd’hui en ce qui concerne les moyens d’action politique. Là où l’on trouve une nette analogie, c’est dans l’utilisation par le gouvernement Charest d’une loi disproportionnée et antidémocratique, qui suspend certaines dispositions de la Charte des droits et libertés, qui donne le feu vert à la police et aux tribunaux pour mettre au pas non seulement le mouvement étudiant, mais des secteurs importants de la population qui contestent son pouvoir dans tous les domaines. On peut également constater une nette différence quant à la participation des femmes au niveau décisionnel entre les deux cellules felquistes et les porte-parole étudiants en 2012, avec la présence de femmes actives comme Martine Desjardins, Jeanne Reynolds et Éliane Laberge, entre autres. Déjà en 1971, huit mois après la lecture publique du manifeste du FLQ, un groupe féministe avait publié son propre manifeste très critique, comme l’a rappelé l’historienne Micheline Dumont (3), à propos du silence du FLQ "sur la situation des femmes, sur l’absence des femmes dans les cellules felquistes, outre pour faire la cuisine". Elles y affirmaient aussi que la libération des femmes ne découle pas nécessairement des révolutions sociales ou nationalistes, comme l’a montré l’expérience de plusieurs pays un peu partout dans le monde. En 1981, Louise Lanctôt, seule femme membre des deux cellules felquistes lors des événements d’octobre 70, avait également souligné ce fait dans son livre "Une sorcière comme les autres" (4). Comparativement aux 500 arrestations d’octobre 70, on compte presque 3 000 arrestations depuis l’adoption de la loi 78 le 18 mai 2012. Alors que le 14 octobre 70, une quinzaine de personnalités dont René Lévesque, Claude Ryan, Marcel Pepin, Louis Laberge, Yvon Charbonneau et Alfred Rouleau signaient un manifeste réclamant du gouvernement de véritables négociations avec le FLQ, on ne compte plus, ces derniers temps, les interventions en faveur de la création d’un groupe de médiation qui disposerait de l’autorité morale et de la neutralité nécessaires pour débloquer la situation. On a proposé plusieurs noms comme Claude Castonguay, Louis Bernard, la juge Louise Otis, Lise Bissonnette, Guy Rocher, Jean Cournoyer, Claude Béland. Comme le gouvernement Bourassa, celui de Jean Charest a tenté de gagner du temps en feignant d’être d’accord pour négocier. Dans l’intervalle, il a cherché à manipuler l’opinion à coups de sondages et de noyautage de certains médias, après avoir cherché à diviser et à diaboliser les porte-parole étudiants, accusés de violence pour avoir voulu faire respecter la grève que leurs associations avaient votée démocratiquement. Les injonctions en chaîne accordées par les tribunaux constituaient une négation des résultats du vote étudiant et la présence policière sur les campus a contribué à créer un climat de violence en mettant aux prises deux formes contradictoires de légalité. Dans un Québec où la tradition anti-briseurs de grève est sacrée et inscrite dans la loi, le pouvoir libéral encourageait ceux et celles qui voulaient reprendre les cours à piétiner la démocratie associative étudiante, même si cette dernière n’est pas à strictement parler syndicale. Grâce à l’action d’une poignée de casseurs, dont il est difficile de croire que la police ne puisse les identifier et les mettre hors d’état de nuire, le gouvernement invoque la violence des "rouges" qui empêche la majorité des étudiants de reprendre leurs cours, écarte la population du centre-ville et les touristes du Québec, en procédant à une escalade brutale de la répression policière et en promulguant une loi qui viole la Charte des droits et libertés. Avant même que les porte-parole étudiants aient pu présenter l’offre à leurs membres, le premier ministre mettait en doute leur volonté de trouver une solution et les accusait de créer un désordre inacceptable dans un État de droit. Terroriser le peuple et se proclamer son sauveur À l’instar de la Loi sur les mesures de guerre, on aura compris que la Loi 78 était rédigée bien avant la nomination de Mme Courchesne comme ministre de l’Éducation . Cette dernière devait déclarer à la suite de sa rencontre avec les porte-parole étudiants et à l’encontre de toute réalité - en particulier de l’entrevue confiante de Léo Bureau-Blouin à RDI - que la délégation étudiante avait durci ses positions, justifiant ainsi l’adoption d’une loi qui suspend la liberté d’association, d’expression, de manifestation, bref, de tous les droits démocratiques. En guise de manipulation et de mensonge, on ne peut trouver mieux que la déclaration du ministre fédéral Jean Marchand qui avait justifié le recours à la Loi sur les mesures de guerre et l’intervention de 8 000 militaires canadiens au Québec par la menace que posaient, selon ses renseignements, environ 3 000 membres du FLQ : "Nous savons certainement une chose, déclara-t-il avec assurance, c’est qu’il y a une organisation qui a des milliers de fusils, de carabines, de "machine-guns", de bombes et à peu près 2 000 livres de dynamite, ce qui est suffisant pour faire sauter le cœur de la Ville de Montréal. Voilà des gens qui sont prêts à l’assassinat, à l’enlèvement." Bourassa, quant à lui, parlera d’"assassinats sélectifs" (5). Rien n’est trop beau pour terroriser le peuple et se proclamer son unique sauveur ! Onze ans plus tard, a écrit le journaliste Louis Fournier dans son livre sur le FLQ (6), M. Marchand dira que le recours aux mesures de guerre équivalait "à mobiliser un canon pour tuer une mouche". Dans ses mémoires, Eric Kierans, un des ministres de l’époque, avoua qu’on ne leur avait fourni aucune preuve avant le vote pour appuyer les déclarations alarmantes sur la menace constituée par le FLQ. En 2010, pour le 40e anniversaire de la Crise d’octobre, Louis Fournier conclura : "Tout cela sous le vil prétexte d’une ’insurrection appréhendée’ fictive et d’une menace de ’coup d’État’ et de ’gouvernement provisoire’ fabriquée de toutes pièces, comme des épouvantails" (7). Aujourd’hui, quelqu’un écrit sur Twitter que "le gouvernement, avec la loi 78, sort un bazooka pour tuer un canard". Une autre manipulation de choix consistait, en 1970, dans l’amalgame systématique entre le PQ, le FRAP et le FLQ. Aujourd’hui, on tente d’amalgamer les casseurs et les étudiants, plus particulièrement la CLASSE dont le porte-parole est qualifié d’anarchocommuniste. Le premier ministre Charest se montre beaucoup plus choqué et inquiet des dommages à la propriété privée (vitres cassées, voitures endommagées, etc.) que des crânes cassés, des yeux brûlés ou rendus aveugles, et des multiples blessures subies par les manifestant-es sous les coups de matraques ou les balles de caoutchouc de certains de ses policiers, véritables agents provocateurs comme le démontrent notamment les vidéos de la violente répression à Victoriaville lors du congrès libéral. Jean Charest répète ad nauseam que les extrémistes sont les seuls responsables de la violence et de la suspension des droits démocratiques. Trudeau et Bourassa disaient la même chose. Or, des 3 000 membres du FLQ annoncés par Jean Marchand, des quelque 500 personnes arrêtées sous l’empire de la Loi sur les mesures de guerre, après 3 600 perquisitions, seuls les membres de la cellule Chénier et 18 sympathisant-es du FLQ furent condamnés à des peines de prison. Juguler la colère et le mécontentement populaires Outre le bourdonnement constant des hélicoptères de la SQ sur nos têtes pour créer peur et tension, ce qui rappelle la Crise d’octobre, le ministre Dutil nous dira, lors de ce qu’on appelle aussi "la Crise" étudiante qu’il n’y a pas de police politique au Québec et que nous n’avons qu’à voter en conséquence si nous ne sommes pas d’accord. D’autres affirmeront que nous ne sommes pas en Inde ou dans les États noirs américains pour invoquer la désobéissance civile comme Gandhi et Martin Luther King. Pourtant ici, Thérèse Casgrain et les suffragettes ont obtenu le droit de vote pour les femmes grâce à cette pratique non violente justement. Sans nier l’importance des élections, faut-il répéter une fois de plus que celles-ci ne refléteront réellement la volonté populaire que lorsque le mode de scrutin sera devenu proportionnel. Comment ne pas voir que, dans la façon de réagir du gouvernement Charest face aux revendications étudiantes comme dans celle des Trudeau, Bourassa, Drapeau lors des événements d’octobre ’70, il s’agit en réalité d’une tentative désespérée pour juguler la colère et le mécontentement populaires face à la corruption, aux inégalités sociales, à la dilapidation des ressources naturelles et du bien commun en faveur des transnationales et d’une poignée de profiteurs accrochés au pouvoir et déterminés à tout pour s’y maintenir. Et, en 2012 comme en 1970, pour le gouvernement libéral, il faut surtout empêcher que se fasse l’unité entre toutes les forces progressistes (associations étudiantes, travailleurs et travailleuses syndiqué-es ou en chômage, artistes, écrivain-es, professeur-es, groupes politiques, communautaires, féministes, écologistes) pour que le pouvoir soit enfin exercé "par le peuple et pour le peuple", comme on le disait en 1970. Du même souffle, Jean Charest tente d’affaiblir le parti québécois dans l’opinion publique en l’accusant de favoriser la violence par son appui au mouvement étudiant. Et, bien sûr, il présente le parti libéral comme seul capable de rétablir l’ordre, hier comme aujourd’hui. Tel est le sens véritable de toutes les vagues d’intimidation gouvernementale qu’a connues le Québec et qu’une jeunesse à la tête bien faite et au cœur bien placé défie aujourd’hui avec l’appui de plus en plus large et joyeux de la population de toutes les générations et origines. Comme en mai 68, la poésie et l’imagination sont au pouvoir à tous les tournants, ce qui est de bon augure pour l’avenir. Notes 1, Gilles Paquin, "Le cabinet fédéral savait qu’il n’y avait pas d’insurrection en octobre 1970", La Presse, 31 janvier 1992, p. A1. Mis en ligne sur Sisyphe, le 27 mai 2012 |