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mercredi 4 juillet 2007

Patriarcat et mondialisation

par Infokiosk Féministe






Écrits d'Élaine Audet



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Dans le monde entier, bien qu’à des échelles différentes et sous des formes très diverses, les femmes vivent une oppression liée au seul fait d’être femme. Une des conséquences elle aussi mondiale de cette situation, c’est que les femmes travaillent gratuitement une grande partie de leur temps sans que cela soit considéré comme une injustice.

Le travail dit domestique - mais qui pour les femmes paysannes englobe toute une série de travaux agricoles non payés - au niveau mondial sert les intérêts des hommes, mais également ceux de l’économie capitaliste qui s’appuie sur l’exploitation domestique des femmes pour mieux imposer ses politiques néolibérales. Le travail gratuit et sous-payé des femmes permet notamment à l’économie capitaliste de limiter les services publics pour faire reposer ces tâches sur les femmes et de multiplier les emplois précaires aux bas salaires destinés en priorité aux femmes.

Dans les pays du Sud, l’exploitation des femmes est d’une violence particulièrement intense et qui met directement en jeu leur survie. Elles y sont doublement discriminées, d’une part en tant que femmes, d’autre part en tant que Noires, Indiennes ou Métisses. En s’appuyant ainsi sur le racisme et le sexisme, la mondialisation renforce les rapports Nord-Sud inégalitaires, intensifie l’exploitation et la pollution des pays du Sud, cherchant à créer indéfiniment de nouveaux marchés et de nouveaux profits.

 Les femmes sont la moitié de la population 80% des pauvres sont des femmes.
 Les femmes réalisent les 2/3 des heures de travail.
 Elles reçoivent 1/10 du revenu mondial.
 Elles possèdent moins de 1/100 de la fortune mondiale 2/3 du travail effectué par les femmes dans le monde est gratuit.

La mondialisation élimine tout droit fondamental à l’alimentation, à l’eau, à la santé, au logement et à l’éducation, en particulier pour les femmes du Sud où il n’existe généralement aucun filet social. Face à la misère, les femmes sont les dernières à manger, à se faire soigner ou à fréquenter l’école.

La mondialisation qui détruit les services de base fait reposer sur les épaules des femmes la satisfaction tant bien que mal de ces besoins dans les régions rurales. Par exemple, ce sont les femmes qui doivent aller chercher l’eau ou le bois à des kilomètres, ou trouver dans la nature des substituts d’aliments (racines, herbes sauvages, ...) pour que la famille puisse survivre.

La mondialisation réduit les services publics à néant dans les pays du Nord et ce sont les femmes qui assument gratuitement les anciennes responsabilités de l’Etat, comme le soin aux personnes âgées.

La mondialisation pollue et met en danger la santé des femmes dans les communautés rurales au Sud, car elles sont fréquemment en contact avec l’eau contaminée des rivières pour réaliser les travaux domestiques.

La mondialisation pille les ressources naturelles et s’approprie les savoirs ancestraux des femmes du Sud qui dans les régions rurales savent souvent soigner avec des plantes.

La mondialisation précarise l’emploi de manière généralisée au Nord, en attribuant toujours aux femmes les emplois les plus mal payés et les plus astreignants comme le travail sur appel.

La mondialisation détruit les économies locales au Sud et produit la migration forcée des femmes paysannes et leur exploitation dans des travaux particulièrement pénibles et dangereux comme la vente ambulante, la prostitution ou l’esclavage domestique.

La mondialisation permet aux multinationales d’exploiter la main- d’oeuvre féminine bon marché et corvéable à merci au Sud, notamment dans les maquiladoras qui produisent pour l’exportation (textile, électronique, agro-industrie, ...), qui ne remplissent aucun besoin local, détruisent l’environnement et interdisent le syndicalisme.

La mondialisation renforce la violence physique et sexuelle contre les femmes, notamment parce qu’elle justifie de plus amples interventions policières et militaires qui par leur caractère intrinsèquement sexiste agressent les femmes en particulier.

Luttons conjointement contre le patriarcat et la mondialisation !

Pas de révolution féministe sans justice sociale ! Pas d’autogestion sans abolition de l’oppression des femmes ! Pas d’égalité sans en finir avec le racisme !

Révolution anarcha-féministe !

Infokiosk Féministe, c/o Espace autogéré, César-Roux 30,
1005 Lausanne Les Casse-Rôles, CP 275, 1000 Lausanne 17

Mis en ligne sur Sisyphe, mars 2003



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  • > Patriarcat et mondialisation
    (1/1) 12 juillet 2007 , par





  • > Patriarcat et mondialisation
    12 juillet 2007 , par   [retour au début des forums]

    Réaction indignée

    Je consulte régulièrement votre site et suis intéressée par beaucoup de textes, cela m’aide à me tenir au courant de l’actualité en ce qui concerne les femmes.
    Mais je suis révoltée par votre texte sur le patriarcat et la mondialisation.
    L’amalgame fait entre le néo-libéralisme, la mondialisation et le patriarcat est parfaitement malhonnête, le patriarcat existe et a existé partout, dans tous les systè-mes politiques et sociaux, et ce depuis les origines. Je ne sache pas que dans le système soviétique, en Chine, à Cuba, le sort des femmes soit meilleur.
    En fait les mouvements tels qu’Attac par exemple (dont le discours ressemble fort au vôtre) récupèrent tout ce qui traîne, et en particulier le féminisme, pour attirer des adeptes.
    Je constate comme vous que le sort des femmes dans beaucoup de pays se dégrade, qu’elles sont de plus en plus pauvres, victimes de violences, etc...
    Mais les progrès réalisés dans ce domaine se trouvent justement en Occident que vous accusez de tous les crimes, c’est là que les femmes ont obtenu le droit de vote, le droit à la contraception, à l’avortement, etc... Bien sûr nous devons être vigilantes et nous savons que ces droits ne sont jamais définitivement acquis.
    Le capitalisme, le libéralisme sont critiquables sur bien des points, la mondialisation peut faire peur, mais pour le moment je ne vois pas d’autre moyen d’organiser la société.


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