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vendredi 21 mars 2014 Carnet de campagne Pourquoi Tarik Ramadan vient-il encore au Québec à la veille d’une élection ?
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Le 22 mars, à l’invitation de la Muslim Student’s Association de McGill et Muslim Student’s Association de Concordia, Tarik Ramadan donnera deux conférences, une en français et l’autre en anglais, sur son dernier ouvrage. Du moins, c’est la raison officielle évoquée pour sa venue. Toutefois, on peut sérieusement en douter et se questionner sur la conjoncture qui entoure sa visite. En effet, le Québec est en pleine campagne électorale et l’un des enjeux de cette campagne est bien entendu la Charte des valeurs québécoises. Or, en 2012, quelques jours avant le scrutin, Tarik Ramdan était venu donner une conférence à Montréal, et il avait profité de l’occasion pour donner ses instructions sur le vote. Le Muslim Association of Canada, qui l’avait invité, avait réalisé et distribué un classement des candidat-es. On retrouvait en haut du palmarès Françoise David et Amir Khadir de Québec solidaire, suivis de quelques députés libéraux. * Le Muslim Association of Canada avait lancé un large appel pour battre les candidat-es du Parti québécois ainsi que la seule députée musulmane sortante, Fatima Houda-Pepin. Ramadan avait profité de cette occasion pour tirer à boulets rouges sur la proposition de Charte qui figurait dans le programme du Parti québécois et que Djemila Benhabib, candidate du PQ à Trois-Rivières, avait présenté. L’occasion était trop belle pour Ramadan de discréditer cette proposition de Charte en l’opposant à une soi-disant « identité musulmane ». Le petit-fils de Hassan El-Banna, fondateur de la Confrérie des Frères musulmans en Égypte, en 1928, reste fidèle à la tradition familiale. En effet, tout comme son grand-père, Tarik Ramadan considère que le seul moyen de se « décoloniser » et de garder son « identité musulmane » est de répandre l’islam politique à travers le monde. Ce qui a fait dire à l’islamologue tunisien, Mohamed Talbi, lors d’un passage du prédicateur genevois à Tunis, que Tarik Ramadan est davantage un défenseur de la charia qu’un réformiste. Les interventions de Ramadan lui ont valu la réputation de beau parleur aux discours séducteurs, de manipulateur du verbe et de la pensée, et du roi du double langage. Comment pouvons-nous nous fier à quelqu’un qui dit, dans une cassette intitulée Vivre en Occident : « Un musulman doit observer les lois du pays où il habite seulement dans la mesure où celles-ci ne s’opposent pas à un principe de l’islam… » ? De quel droit Tarik Ramadan vient-il répandre son idéologie islamiste chez nous ? Certes, tout le monde a le droit de s’exprimer, mais on est forcé de constater qu’il n’est pas question ici de liberté d’expression mais d’une ingérence directe d’un dangereux prédicateur islamiste étranger dans la campagne électorale québécoise. Nous sommes ici dans un État laïque où il n’y a pas de place pour un discours qui préconise la charia et l’adhésion à des valeurs contraires à la démocratie. Alors, une extrême vigilance s’impose. Rakia Fourati, militante anti-islamiste Mis en ligne sur Sisyphe, le 21 mars 2014 |