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mercredi 3 septembre 2014 Tu veux que je n’existe pas poème
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Tu veux que je n’existe pas Je porte en moi une plaine Je suis en vie Pourquoi voiler ma chevelure Que tu protestes ou que tu cries * Ghazal : sonnet en persan Traduction : Élaine Audet et collectif iramien Notes biographiques “Comme une planche sur les vagues, je suis libre, libre, libre.” Au cours d’une entrevue à la radio allemande, Simine Behbahâni déclare : "Pour moi, la vie est toujours une épreuve, une expérience. Ma poésie aussi est basée sur l’ expérience. J’ai commencé par le "ghazal" (sonnet) simple et puis en passant par les “Do-beyti” (distique) et les quatrains de Nima, j’ai trouvé des rythmes nouveaux dans le "ghazal". Mais spontanément !" On l’a surnommée “la mère de l’Iran" à cause de son courage et de sa résistance face aux pressions du régime. En 2006, elle a milité avec Shirine Ebadi pour la campagne d’un million de signatures pour l’Égalité des Droits des femmes. Cette même année, quand elle avait 79 ans, elle a été battue et blessée par la police, au cours d’une manifestation pour la Journée internationale des femmes. En 2010 elle a été invitée à Paris pour donner une conférence pour cette journée, mais son passeport a été confisqué à l’aéroport de Téhéran. Quelques dates Simine Behbahâni est née à Téhéran le 20 juillet 1927. Sa mère connaissait plusieures langues, était membre des femmes patriotes, et, rédactrice en chef du journal "Ayandeh Iran". En 1951, Simine Behbahâni enseigne dans les lycées et passe sa licence à la Faculté de Droit. Jusqu’en 1981 elle continue d’enseigner la littérature dans les lycées. En 1969, elle est membre du Conseil de la poésie et de la musique à la radio. À cette époque, plusieurs de ses poèmes sont chantés par de grands interprètes comme Shadjarian. A partir de 1978, elle devient membre du Centre des Écrivains de l’Iran, et plusieurs fois membre du conseil exécutif. En 1988, elle écrit le poème "Ô mères !" en mémoire du massacre des prisonniers politiques en Iran. En 2001, pour le Nouvel An iranien, Obama récite quelques vers de son poème "Je te reconstituerai patrie"… En 2008, accompagnée de plusieurs femmes, elle va, au Parlement pour protester contre le projet de loi concernant "la protection de la famille". Elle dit : "Messieurs, je n’ai pas voté pour vous, car je n’accepte pas votre Assemblée. Mais je suis venue pour vous dire de ne pas trahir ceux et celles qui ont voté pour vous. Cette loi est contre les femmes." Jusqu’à la fin de sa vie, elle reste présidente de la Bibliothèque Sedigheh Dowlat-Abadi.* En 2009, elle reçoit en France le Prix Simone de Beauvoir et, en 2013, celui du PEN club en Hongrie. Simine Behbahâni meurt le 28 Mordad (19 août) 2014. Elle a été enterrée, contre ses voeux, au cimetière Behesht-é-Zahra. * Sedigheh Dowlat-Abadi, née en 1882 à Ispahan, militante de la Révolution Constitutionnelle et du Droit des Femmes, fondatrice de l’Association des partisanes de la révolution constitutionnelle, journaliste dans deux journaux : "Paroles de Femmes" et "Mouvement des Femmes". Mis en ligne sur Sisyphe, le 27 août 2014 – Ghazal Golshiri, "Simine Behbahani (1927-2014), figure majeure de la poésie iranienne", Le Monde, 19 août 2014.
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