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mardi 14 octobre 2014

Des technologies modernes fantastiques... pour servir les enfants ou les asservir ?

par Jacques Brodeur, consultant en éducation et en prévention de la violence






Écrits d'Élaine Audet



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Les écrans, comme l’argent, sont de mauvais maîtres. Dans un précédent article (1), on a vu que des conférenciers au colloque tenu à Paris le 30 avril 2014 (2) ont analysé quelques répercussions négatives du temps d’exposition des enfants aux écrans. Dans le jargon militaire, on parlerait de dommages collatéraux du bombardement cathodique-numérique. Les patrons des industries qui utilisent les écrans pour capter l’attention des enfants et en faire le commerce connaissent très bien ces dommages mais, comme les vendeurs de cigarettes il y a cinquante ans, ils refusent d’en reconnaître la paternité. Ils s’entêtent à rejeter le blâme sur ceux qui laissent leurs enfants regarder la télé. Ils font tout pour captiver les enfants et quand ils réussissent, c’est la faute à maman et à papa.

Pour ces derniers, la mission consiste à réduire les risques, à neutraliser l’emprise des écrans sur leur progéniture et, dans la mesure du possible, à les immuniser. Mission franchement impossible, ou presque. Pour l’État, l’enjeu consiste à prédire les coûts sociaux et à réparer les pots cassés en proposant des camps ou cliniques de désintoxication, comme cela se fait aux États-Unis, au Japon, en Chine, en Corée du Sud et au Canada. Parmi les mesures préventives, on trouve de tout : c’est pas grave, mon enfant saura gérer sa consommation, on s’énerve pour rien, laisser-faire, « jaurais-dondu », sans oublier la baguette de Harry Potter. Ce que les familles réclament c’est un plan de match sérieux, soigneusement préparé, équilibré, vitaminé, concerté, éprouvé et axé sur le partage intergénérationnel des savoirs, du vouloir et du pouvoir. De quel pouvoir parle-t-on ? Celui de l’initiation à la maîtrise des écrans sans se laisser asservir. Le colloque du 30 avril 2014 a fait la démonstration qu’un tel plan existe, qu’il s’est construit patiemment au fil des ans, à travers des tâtonnements, du transfert d’expertise (3) et des témoignages de dizaines de milliers d’enfants, de parents et d’enseignant-e-s.

Dommages collatéraux reconnus

Au Canada, la Société canadienne de pédiatrie reconnaît que « la surexposition aux écrans entraîne divers problèmes de santé, tels qu’un risque accru de consommation de tabac, alcool et autres substances, de comportement et d’attitudes agressives, de mauvaise nutrition et d’excès de poids. À cette liste, d’autres études ajoutent l’obsession de l’apparence, l’adoption hâtive de comportements sexuels à risques et l’hyper-sexualisation. Enfin, on sait maintenant que le temps-écrans peut aussi nuire aux apprentissages scolaires, y compris la lecture, premier facteur de réussites éducatives ». (4)

L’enjeu consiste donc à mettre les écrans à leur place, la seule place qui leur revient, celle de serviteurs. On adopterait la même attitude avec la consommation d’aliments et de médicaments dont on découvre les effets secondaires. Le 30 avril dernier, à Paris, deux psychologues et une sociologue ont partagé avec l’auditoire les constats qu’elles font régulièrement lors de leurs consultations professionnelles et les conseils qu’elles prodiguent aux parents concernant l’exposition de leur enfant aux écrans. (5)

Héloïse Junier est psychologue du développement et intervenante en crèche. Elle est catégorique : « Pas d’écran avant trois ans ». Selon elle, dès la naissance, « l’univers des tout-petits est envahi par les écrans en tous genres : télévision, tablettes tactiles, téléphones portables, ordinateurs… » Elle déplore que le contact avec l’écran soit de plus en plus précoce, de plus en plus fréquent, et de plus en plus prolongé. « Il n’est pas rare que des enfants de moins de deux ans passent 1, 2, 3 heures devant les écrans, chaque jour. » L’usage intensif peut avoir des répercussions sur leur développement et sur leur comportement au quotidien. Elle a constaté « divers symptômes tels que agitation, irritabilité, difficultés de sommeil peuvent. » La psychologue propose alors un défi aux parents : « stopper tous les écrans de la vie de l’enfant pendant un mois complet », et elle leur laisse décider de « prolonger l’expérience s’ils y voient un intérêt. » Elle déplore que « les familles soient peu sensibilisées aux risques de ces joujoux numériques. » Elle constate à regret que « leur usage se révèle parfois valorisé. »

À la prétendue stimulation de l’intelligence des jeunes enfants par les écrans, Héloïse Junier rétorque que ce sont des « clichés entretenus par les marketeurs et les soi-disant spécialistes. » Selon la psychologue, l’argument frauduleux sert à stimuler les ventes dans un monde où, selon elle, « la course à l’élitisme sévit dès le berceau. » Elle conseille aux parents de ne pas confier leur bébé à l’écran baby-sitter, même lorsqu’ils se sentent débordés ou qu’ils doivent vaquer à d’autres occupations. La conférencière préconise « une démarche de prévention qui débute dès le berceau. »

Sabine Duflo est psychologue clinicienne au Centre Médico Psychologique de Noisy-le-Grand. Sa conférence du 30 avril portait sur l’usage des écrans pour des enfants jusqu’à l’âge de 11 ans. Elle déplore elle aussi que les écrans envahissent l’univers familial et social. Ces écrans dispensent des modèles identificatoires et des modes de comportement « que l’enfant reproduira d’autant plus facilement qu’il y aura été exposé de façon répétée. » Selon elle, « les écrans affectent de manière particulière les capacités attentionnelles de l’enfant, ses possibilités d’entrer dans la lecture, sa capacité de réguler ses émotions, ses modalités de relations avec autrui, et ultimement, sa représentation du monde. »

La psychologue prescrit l’encadrement parental du temps consacré aux écrans. Elle a constaté que cette prescription entraîne « des effets rapides et très positifs dans des domaines qui pouvaient sembler à première vue très éloignés de l’écran. » Elle a mis au point une petite règle qu’elle appelle la règle des 4 pas : pas d’écran le matin car c’est le moment où l’attention est la plus forte, pas pendant les repas familiaux parce que ça nuit aux échanges, pas avant de se coucher, ça fatigue l’enfant et ça perturbe son sommeil, pas dans la chambre d’enfant. Elle ajoute : « Je pense que si on veut que la génération à venir devienne maîtresse des écrans, et non pas dépendante d’eux, il faut paradoxalement limiter au maximum leur présence dans la vie de l’enfant afin de lui permettre d’acquérir une compétence essentielle à son humanité : la capacité à penser par soi même. »

Sophie Jehel est sociologue de formation et Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris-8. (6) Elle a notamment mené une enquête auprès de plus de mille préadolescent-e-s et leurs parents en posant une question d’actualité en Europe et en Amérique : « Qui éduque les préadolescents, les parents ou les médias ? » (7) Selon elle, les familles réclament des interventions précises de la part des décideurs publics. « Dans nos sociétés modernes, précise-t-elle, les contenus médiatique sont aussi culturels, ils forgent les valeurs de la société. » Elle constate que « les liens que les enfants tissent avec les entreprises médiatiques s’inscrivent dans des rapports sociaux et culturels. » Les parents jouent un rôle central, et leur refus (ou incapacité) de jouer ce rôle a un prix. Pour illustrer l’utilité des politiques publiques et leur un rôle, la sociologue ajoute : « Lorsque des outils pertinents de régulation publique existent - classification des jeux, signalétique pour la télévision - les parents peuvent s’en emparer pour guider les consommations des enfants, contribuant ainsi à atténuer l’exposition aux contenus à risque. » Sophie Jehel déplore « l’insuffisance de ces moyens de régulation et leur inexistence totale sur Internet. »

Formule éprouvée pour réduire le temps-écrans des enfants

Si le gâteau au chocolat et les frites développaient une addiction comparable à la télé et autres écrans, et que nos enfants voulaient en avaler tous les jours, plusieurs fois par jour, on chercherait rapidement une façon de les faire décrocher. La différence entre le gâteau, les frites et la télé, c’est que la télé, elle, contrôle l’information du public, c’est elle qui choisit les « experts » qui « renseigneront » le public. Aucun charlatan et aucune académie de l’alimentation n’oseraient déclarer publiquement que les adultes ne doivent s’inquiéter de sa surconsommation de gâteau et de frites, qu’il faut faire confiance à la résilience des jeunes, qu’il faut simplement attendre que l’appétit diminue, que le phénomène passe.

Depuis la création de la Semaine sans écrans aux États-Unis en 1995, suivie par la mise au point du programme SMART en Californie au tournant du millénaire (8), l’expertise autour de la réduction du temps-écrans s’est constamment enrichie. En 2003-2004, la réduction du temps-écrans a été expérimentée de la maternelle jusqu’à la fin du secondaire grâce à deux initiatives distinctes, l’une au Michigan (9), l’autre au Québec. (10)

Savoir, condition préalable au vouloir et au pouvoir

Pour préparer des enfants et des adolescent-e-s à reprendre le contrôle des écrans où ils engouffrent presque tout leur temps de loisirs, il faut partager avec eux et leurs parents deux types de savoirs. Ces savoirs doivent aussi être partagés avec les enseignant-e-s, à la fois témoins et victimes des dommages de la surexposition aux écrans.

    Les savoirs du premier type

Ces savoirs concernent les dommages connus et scientifiquement documentés accompagnant la surexposition des jeunes cerveaux aux écrans. Les dommages comprennent notamment :
 l’intimidation, les incivilités, la violence physique et verbale, criminelle ou pas,
 la publicité ciblant les enfants, abus de pouvoir flagrant grâce à la neurologie/psychologie,
 les troubles liés aux jeux vidéo, à la déconnexion de la réalité, aux jeux de hasard en ligne,
 les troubles de l’alimentation, l’anorexie, l’image corporelle et l’obsession de l’apparence,
 la sédentarité, l’excès de poids, l’obésité,
 le déficit de l’attention, le désintérêt pour la lecture et la baisse des résultats scolaires,
 l’homophobie et la misogynie dans la musique et les vidéoclips,
 l’hypersexualisation, la pornographie, l’exhibitionnisme, les conduites et attitudes sexuelles à risques,
 la publicité sexiste et les rapports sexuels inégalitaires,
 l’estime de soi, l’isolement, la dépression, le suicide,
 habiletés sociales, diffamation, liens d’amitié, de confiance.

    Les savoirs du 2e type

Ces savoirs comprennent les résultats des études obtenus à la suite de la réduction du temps-écrans. Les plus probants ont été constatés avec des enfants et des adolescent-e-s qui ont accepté de tenter l’expérience après un entraînement adapté à leur groupe d’âge. Au Michigan, au Québec et en France, il a fallu adapter les outils fournis aux enseignant-e-s, ajuster les modes de collaboration présentés aux parents et préparer des exercices. (11)
On ne prépare pas de jeunes cerveaux à la déconnexion sans précaution. L’adage est aussi valable ici que pour la désintoxication des fumeurs et des alcooliques. L’amélioration du processus préparatoire au sevrage cathodique-numérique s’est appuyée sur l’évaluation annuelle des bienfaits de la réduction du temps-écrans à court, moyen et long terme.

Vouloir maîtriser les écrans

Savoir comment survivre dans un monde ultra-médiatisé, c’est non seulement utile mais essentiel. Mais cela ne suffit pas à susciter le vouloir. Le vouloir repose sur la combinaison du savoir avec la curiosité de voir si on pourrait, nous aussi, avec d’autres, obtenir les bienfaits constatés ailleurs. La motivation des élèves va se construire une pièce à la fois : la curiosité va se transformer en intérêt, en désir, en volonté de participer et en détermination de tenir jusqu’au bout. Ce cheminement est réfléchi et différent de l’illumination compulsive subconsciente, propre à la manipulation publicitaire ou commerciale. Pour aider les enfants à accomplir ce cheminement, les enseignant-e-s se voient confier des exercices à réaliser en classe.

Avec les enfants de 4 à 8-9 ans, ces exercices sont conçus pour commencer à l’école et être apportés à la maison afin d’être complétés avec maman et papa. La complicité école-famille joue un rôle essentiel en éducation. Les premiers exercices consistent à extérioriser des émotions, sentiments, opinions. On demande aux enfants de dessiner un film qui leur a fait peur. Dessins d’élèves de 2e année (12). Dessins d’élèves de 6e année (13). On leur propose ensuite de se dessiner eux-mêmes en train d’exercer leur courage avec les trucs présentés en classe : 1) raconter sa peine, sa peur, sa colère à quelqu’un digne de confiance (expression) ; 2) consoler une personne qui a de la peine, de la peur ou de la colère (empathie-compassion) ; 3) bloquer la peur qui sort d’un film avant qu’elle n’entre dans notre tête. « Mon cerveau n’est pas une poubelle. »

Les enfants raffolent de ces exercices qui les gardent en contact avec leur vie intérieure et leur vivre-ensemble. L’expression des émotions-sentiments combinée au pouvoir de consoler produit un impact positif sur la confiance en soi des participant-e-s au Défi sans écrans. Vient ensuite la compilation du temps passé à regarder des écrans. Puis, les enfants rédigent une liste de choses qu’ils aimeraient faire si la télé et autres écrans restaient fermés. Cette liste personnelle de préférences comprend cinq types d’activités : à réaliser seul, en famille, avec des amis, en groupe, avec nos grands-parents. On prévoit des activités dehors ou intérieures.

Susciter le vouloir avec des adolescent-e-s

Avec des pré-adolescent-e-s ou des adolescent-e-s parfois coriaces, l’approche éducative par questions ouvre l’accès au pouvoir de façon fulgurante. Chaque question est précédée d’une brève mise en situation de 3-4 minutes, suivie d’un échange verbal entre élèves par groupes de 2 ou 3, puis, chacun est invité à mettre son avis par écrit. Toutes les réponses sont bonnes. Voici quelques exemples de questions qui ont suscité des étincelles chez des jeunes.

Pourquoi Matt Groening interdisait-il à son fils de 12 ans de regarder Les Simpson, alors qu’il en était le réalisateur ? Quel but les diffuseurs poursuivent-ils en cherchant des moyens d’augmenter l’auditoire ? Dans quel but un fabricant de céréales imprime-t-il le visage de Bob l’éponge sur la boîte ? Dans quel but l’armée des États-Unis utilise-t-elle des jeux vidéo pour entraîner des recrues à tuer ? Comment les dessins animés contribuent-ils au déficit de l’attention ? Pourquoi les enfants qui regardent la télé le matin ont-ils plus de difficulté à écouter en classe ? Dans quel but Eminem, Snoop Dog, Fifty Cent et Lady Gaga exploitent-ils la misogynie ? Pourquoi les enfants qui n’ont pas d’écrans dans leur chambre dorment-ils plus et mieux ? Pourquoi les carottes ont-elles meilleur goût lorsque placées dans des emballages de nourriture Vite-avallée ? Pourquoi affiche-t-on la cote M sur les jeux vidéo réservés aux 18 ans et plus ?

Comment les publicitaires et les médias préparent-ils les jeunes à surconsommer les ressources de la planète de façon compulsive ? Comment devient-on accroc, ou dépendant des réseaux sociaux, de l’Internet, des jeux vidéo ? Qu’est-ce que la nomophobie et comment parvient-on à en guérir ? Comment différencier les écrans qui nous servent de ceux qui nous asservissent ? Pourquoi le Japon, la Chine et la Corée du Sud mettent-ils sur pied des camps de désintoxication ?

La maîtrise des écrans passe par un exercice de pouvoir, celui de les garder fermés

Pour permettre aux enfants de s’approprier ce pouvoir, on leur donne des outils. D’abord, une grille-horaire où ils constatent qu’il y aura 54 points à marquer. Cette grille donne confiance aux enfants et leur permet de planifier les moments où il choisiront de regarder une émission. Il n’y a pas de déshonneur à gagner un match 53 à 1, ou 52 à 2. Autre source de pouvoir : la liste des activités offertes par les organismes du milieu, parmi lesquelles chaque jeune, avec l’aide de ses parents pour les petits, pourra faire des choix, rencontrer des amis. Chacun complète sa propre liste en ajoutant des activités individuelles, lecture ou vélo.... Enfin, chaque élève reçoit un journal de bord personnel où, durant le Défi sans écrans, il pourra noter ses choix, marquer ses points, exprimer ses sentiments et raconter ce qu’il a fait avant le début du match, à chacun des 10 jours, et après la fin du match.

Comment fonctionne le Défi sans écrans ?

Comme un match, un jeu, un tour de force, un exploit. L’expérience a permis d’identifier des conditions gagnantes qui ont permis d’atteindre des taux de participation supérieurs à 95%.(14) Dans un prochain article, nous passerons en revue les outils de la victoire. Dans chaque milieu, les organisateurs font preuve de créativité et vérifient l’effet de nouveaux ingrédients. Condition de départ : l’accord des deux premiers partenaires concernés : l’équipe enseignante et le conseil d’établissement. Une fois l’accord obtenu, la direction prépare un calendrier de préparation des élèves, habituellement étalé sur trois mois. La saison où les écrans resteront fermés importe peu, l’expérience ayant démontré que l’on pouvait obtenir des résultats comparables en automne, en hiver et au printemps. Chaque établissement peut donc fixer son propre échéancier en tenant compte des autres activités prévues au calendrier scolaire : célébrations, congés, examens, événements.

 À suivre : « Pour faire face aux professionnels du marketing et du divertissement numérique : des enfants outillés pour la victoire »

Jacques Brodeur, Edupax
Actualités pour une consommation médiatique éclairée

Notes

1. « L’emprise des écrans sur les enfants : la résistance s’organise », juin 2014.
2. Colloque tenu à Paris le 30 avril 2014.
3. Expertise entourant le Défi sans écrans.
4. Société canadienne de pédiatrie,
« Désintoxication numérique. Faut-il se soigner de l’overdosedes écrans ? »
5. Conférenciers du 30 avril 2014.
6. Sophie Jehel, Université Paris-8, Notes biographiques.
7. « Qui éduque les préadolescents, les parents ou les médias ? »
8. Stanford SMART (Student Media Awareness to Reduce Television).
9. Le programme SMART de la Maternelle à la fin du secondaire au Michigan.
10. Réduction du temps-écrans au Québec.
11. Outils proposés au Québec et en France.
12. « Des élèves de 2e année ont dessiné un film qui leur a fait peur ».
13. Dessins d’élèves de 6e année.
14. « Treize raisons de réaliser le Défi sans écrans ».

Mis en ligne sur Sisyphe, le 1 septembre 2014



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Jacques Brodeur, consultant en éducation et en prévention de la violence
EDUPAX

Jacques Brodeur a enseigné durant 30 ans et œuvre comme consultant, conférencier et formateur dans les domaines de l’éducation à la paix, l’éducation aux médias, la prévention de la violence et la promotion de saines habitudes de vie.


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