La mer efface les plis le temps
perpétue les traces de l’enfance
mêmes plages mouettes cris de joie
rêves portés par un bleu sans fond
Entre nous sur l’eau
je tisse une passerelle de mots
de repères oranges la nuit
comme autant de soleils intérieurs
Je rêve d’être immortelle
pour que jamais tu ne vives
sans ma voix dans tes pensées
ce vent d’entre nous sous ta peau
Ce sera un jour pareil à celui-ci
j’aurai lu un poème de rencontre
l’aurai projeté pour toi dans l’espace
pendant que moi je serai emportée
Quand l’eau remontera à sa source
je sauterai d’un seul bond
avec mes mots cernés
dans le cerceau de l’éternel retour
*Illustration : Crépuscule à Breskens.
Léon Spilliaert (1881-1946), peintre belge.
Avec l’aimable autorisation du Groupe Diaclase, @GroupeDiaclase sur Twitter.