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dimanche 1er mai 2016 Hommage à Claire Kirkland-Casgrain Claire Kirkland-Casgrain a donné corps, voix et visage aux espoirs des femmes du Québec
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À l’occasion de ses funérailles nationales en la Cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal, le 2 avril 2016, par Julie Latour (sa belle-fille), avocate et ancienne bâtonnière du Barreau de Montréal.
En cette cérémonie des adieux, je veux célébrer l’héritage vivant que nous lègue Claire Kirkland-Casgrain, celle par qui toutes les femmes du Québec sont en quelque sorte orphelines aujourd’hui. Fierté et reconnaissance En 1961, Claire Kirkland-Casgrain a donné, par sa seule personne, corps, voix et visage aux espoirs de toutes les femmes du Québec. Elle a incarné une valeur de symbole de l’accès à la chose commune et a fait des femmes, par le projet de loi 16, des sujets de droit à part entière. En 2016, voilà qu’elle est la première femme à voir son parcours officiellement reconnu par des funérailles étatiques. Elle demeure donc une pionnière par-delà même la mort, et devient véritablement un sujet historique. Son héritage Et maintenant, en ce troisième millénaire, son combat s’avère toujours d’actualité : les femmes demeurent encore sous-représentées dans les postes de pouvoir et de décisions, au premier chef dans la sphère politique. Il devient dès lors difficile que leurs préoccupations s’inscrivent au cœur du projet politique commun. Selon l’historienne Française Michelle Perrot, « dès qu’il y a des tensions dans une société, cela se reporte en premier sur les femmes ». Voilà pourquoi le mouvement des femmes devrait cesser de se fragmenter et faire preuve de solidarité. L’égalité des femmes relève de l’universel : elle ne peut être relative, ni restreinte par des préceptes ou des dogmes. Hommage à toutes les femmes À travers Claire Kirkland-Casgrain, je veux rendre hommage aujourd’hui à toutes les femmes, d’ici et d’ailleurs, qui ont édifié le Québec depuis des générations, que ce soit par leur engagement public, professionnel, ou artistique, mais aussi à celles qui se sont consacrées à l’éducation- les religieuses jadis et les laïques maintenant- ou au domaine de la santé. À toutes ces femmes qui dispensent la lumière, par les gestes toujours répétés du soin des autres, mais qui meurent dans l’ombre. Et à toutes les mères qui, inlassablement, font au quotidien œuvre de vie et de transmission. Les femmes sont les grandes oubliées de l’Histoire. Il serait enfin temps qu’elles deviennent des sujets historiques à part entière, et non plus d’éternelles figurantes. Ce serait là garder vivant l’héritage que nous lègue Marie-Claire. Simone Weil a écrit que « Vivre c’est se lancer en avant, risquer, courir, tomber, se relever ». La vie pleine et entière de Claire Kirkland-Casgrain fut à cette enseigne et continuera de nous inspirer. Poème de Fernand Dumont - Les premiers adieux Et maintenant, en guise de recueillement, ce poème magnifique de Fernand Dumont, écrit alors qu’il se savait au soir de sa vie. Quand je serai très vieux Quand il faudra s’en aller sans rien trahir Quand il faudra remiser la plume avec le sablier Ce jour-là toutes mes nuits au bout des mains L’âme enfouie dans ses feuillages Mis en ligne sur Sisyphe, le 4 avril 2016 |
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