Vivre mot à mot comme un envol
une chute sans fin rassemblée
espace et parachute déployés
écrire jusqu’à l’autre bout de soi
Ce frémir de toi la saisissait
à n’importe quel moment du jour
insinuation douce imprévue
du vent dans les feuilles à rebours
Tu aurais voulu le retour de sa joie
de sa passion pour le bonheur
un soulèvement du printemps
dans l’espace en friche de sa peau
Ton silence silait si fort dans sa tête
même si elle le couvrait la nuit
des plus sublimes musiques
ourdies hier dans la chair de son cri
À cette vacance de l’étendue
à la souffrance de ses yeux
pourquoi ajouter tant de bleu
et d’éboulis sur ses côtes nues
Elle n’aurait pas reconnu la mort
sous ton manteau de fulgurance
comment aurait-elle pu imaginer
ce vide tatoué au bras de l’amour
Univers ivre de vieux débris engloutis
de cerveaux ruinés sublimés
dans ce désert de détresse
elle pressait pure joie l’orange de la vie
Elle refusait de faire le deuil
d’un printemps si beau si plein
de soleils possibles à tes pieds
sur le ciel déplié de sa peau
Mis en ligne sur Sisyphe, le 22 avril 2016