Avocate féministe, l’auteure a été Déléguée du Québec à Mexico et présidente du Conseil du statut de la femme au Québec. Elle a aussi réalisé plusieurs missions de coopération internationale, notamment en Afrique et à Haïti. Elle revient d’une mission de deux ans en Côte d’Ivoire pour le compte du National Democratic Institute (NDI).
***
Je crois qu’il est temps qu’une femme de la trempe de Hillary Clinton devienne présidente des États-Unis.
Je vois son élection comme une excellente chose pour les États-Unis puisqu’elle s’engage à mettre en œuvre des politiques de justice sociale, qui font tant défaut dans ce pays et ce qui est une cause de la pauvreté endémique d’une partie importante de la population américaine.
L’application de ces politiques constituerait un revirement majeur dans la tendance politique néolibérale que l’on observe sur la planète.
Comme féministe, je suis enthousiaste à l’idée qu’une femme qui assume pleinement son féminisme devienne présidente de l’État le plus puissant du monde.
Hillary Clinton incarne la lutte pour l’égalité des femmes dans ce qu’elle a de plus glorieux et de plus pénible à cause de son parcours professionnel et personnel.
Elle a su s’imposer tout au long de sa carrière et durant la carrière de son mari. Par-dessus tout, elle a été en mesure de se battre contre les stéréotypes sexistes qui caractérisent les fonctions qu’elle a occupées.
Son élection contribuerait de manière non équivoque à l’avancement de l’égalité des femmes dans le monde et non seulement aux États-Unis.
En outre, ses propositions sur la gratuité scolaire, sur l’accès aux services de garde et au programme de santé sont essentielles pour une meilleure égalité des femmes aux États-Unis, toutes origines confondues.
Si les États-Unis installent une plus grande égalité, ce sera un exemple qui pourrait se multiplier ailleurs dans le monde. Et comme elle le répète depuis des décennies « ce qui est bon pour les femmes est bon pour les États-Unis », et j’ajoute pour le monde.
Hillary Clinton m’a beaucoup impressionnée en 1995 durant la conférence sur les droits de femmes tenue à Beijing.
Les résultats de Beijing ont marqué un jalon important dans l’histoire des droits des femmes et je suis persuadée que l’engagement et le discours d’Hillary y sont pour quelque chose.
Durant 20 minutes, elle a affirmé et démontré avec force et conviction que les droits des femmes sont avant tout des droits de la personne.
Cependant, mon admiration pour Hillary s’est accrue fortement à l’occasion de sa participation comme Secrétaire d’État à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G8 qui se tenait à Gatineau : elle y a affronté le premier ministre Harper en affirmant énergiquement « qu’il ne peut y avoir une politique de santé maternelle sans considération pour la santé reproductive des femmes, qui inclut un accès légal à l’avortement et à la contraception ».
Ses convictions en faveur de la justice sociale, jumelées à sa connaissance des enjeux mondiaux, sont des atouts sans précédent pour guider une prise de décision empathique qui affectera des millions de femmes et d’hommes sur notre planète.
À entendre les commentaires de certains, Hillary n’a pas un parcours politique parfait.
Ces critiques suscitent en moi l’espoir qu’un jour, on sera aussi exigeant pour les hommes politiques qu’on l’est pour les femmes.
Et si c’était le cas, bien des hommes politiques n’auraient jamais été élus.