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vendredi 21 septembre 2018 La prostitution, une question sociale
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Les auteures : Geneviève Duché, Marie-Hélène Franjou, Hélène de Rugy (1)
« Chaque fois que vous croyez les mots d’une femme prostituée, chaque fois que vous signez une pétition pour un vrai changement dans le commerce du sexe, chaque fois que vous refusez le mot « travail du sexe », chaque fois que vous parlez en faveur des personnes prostituées, chaque fois que vous faites changer les lois, chaque fois que vous travaillez avec les femmes prostituées qui vivent avec le traumatisme, vous prenez une immense part pour redonner espoir aux femmes et aux filles qui avaient oublié que l’espoir existe. » Rebecca Mott, survivante de la prostitution, écrivaine. Nos deux pays - le Canada et la France - sont engagés dans une réforme de leur position et de leurs textes législatifs sur la question de la prostitution. Il est donc intéressant et soutenant dans le combat abolitionniste de pouvoir comparer nos expériences, nos actions et nos difficultés notamment du côté des politiques publiques. C’est pourquoi, au regard du texte de la CLES (2) dans les Nouveaux Cahiers du Socialisme, diffusé par le site Sisyphe, nous publions cette analyse de la problématique française et des conditions d’application d’une politique publique récente. La Loi n° 2016-444 du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées relance la politique abolitionniste de la France existant depuis 1960 (3) en matière de prostitution, la complète et lui donne de nouveaux moyens. Elle a été votée après des années de débats difficiles qui ont permis de mieux comprendre ce que sont la prostitution et la situation des personnes prostituées et comment le système prostitutionnel est un système de violence produit par les rapports sociaux de sexe de domination masculine. C’est ainsi que deux ans avant la promulgation de cette loi, la Loi n° 2014-873 du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes précisait : « La politique pour l’égalité entre les femmes et les hommes comporte notamment : 1° Des actions de prévention et de protection permettant de lutter contre les violences faites aux femmes et les atteintes à leur dignité ; Les combats féministes ont abouti non sans mal et non sans régressions possibles, à la prise de conscience des violences spécifiques subies par les femmes et en particulier dans le domaine privé, dans le couple. La prostitution est longtemps restée en marge de ce combat. Mais à partir des années 2000 le mouvement abolitionniste français se réveille et s’appuie clairement sur des associations féministes. Il prend comme exemple la Suède dont le Parlement vote une loi en 1999 qui pénalise l’achat d’acte sexuel. La raison est qu’on ne peut réduire la prostitution si on ne s’attaque pas à son origine, à ceux qui la rendent possible, à savoir les clients-prostitueurs. La Suède est un des pays du monde les plus avancés dans la volonté de réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes. Le réveil des abolitionnistes en France est aussi fortement lié à l’arrivée massive d’abord de femmes soumises à la traite venues des pays d’Europe de l’Est (effondrement des régimes communistes à la fin du 20ème siècle) suivie par le trafic de femmes d’Afrique subsaharienne qui ne cesse de s’intensifier. A ce phénomène s’ajoute la marchandisation généralisée du corps des femmes et la découverte d’une prostitution croissante parmi les jeunes (4). En 2013 est annoncée une proposition de loi (venant de député.e.s, en particulier Catherine Coutelle et Maud Olivier) pour renforcer la lutte contre le système prostitutionnel. Utiliser le terme de système prostitutionnel permet d’appréhender la prostitution et la traite qui y est liée comme un fait social global, incluant une diversité d’acteurs et de systèmes (proxénètes et trafiquants, clients, prostitué-e-s, société, media, institutions politiques, système économique etc.) et non comme le produit de simples contrats interindividuels, comportements et consentements individuels. Trois ans de débats, d’opposition du Sénat, de bataille médiatique, de manifestations des pro-prostitution d’un côté à visée réglementariste ou professionnaliste et des abolitionnistes et féministes de l’autre, se terminent par le vote de la loi le 13 avril 2016 suivi de la publication des décrets dans les 6 mois qui suivent. La loi est bâtie sur quatre piliers : (5) – La lutte contre le proxénétisme et la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle,
I- Fondements sociaux de la politique publique de lutte contre le système prostitutionnel
Il n’y a pas de définition légale de la prostitution en France, la seule définition juridique est jurisprudentielle (1996) : « la prostitution consiste à se prêter moyennant rémunération (on entend, argent, services, promesses etc.), à des contacts physiques de quelque nature qu’ils soient afin de satisfaire les besoins sexuels d’autrui ». Cette approche ne définit pas la prostitution mais l’action de la personne qui se livre à la prostitution. Ainsi disparaissent les protagonistes essentiels pour qu’il y ait prostitution, proxénètes et leur emprise et clients et leur argent. Les approches de la prostitution se font toujours du côté de la personne prostituée comme si elle créait le phénomène en tant que tentatrice à la recherche de l’argent des pauvres hommes submergés par leur pulsion ! Il serait plus adapté de définir la prostitution comme la possibilité d’acheter des actes sexuels, c’est-à-dire l’usage du corps d’une personne. C’est cette possibilité, ce droit qu’il faut abolir. Il est très difficile en l’absence d’observatoire dédié de comptabiliser les personnes prostituées, mineures, femmes, hommes et trans’. Si la prostitution de rue et de route est très visible, les autres pratiques le sont beaucoup moins. Les seules données officielles proviennent de l’Office Central de Répression de la Traite des Etres Humains (OCRTEH) qui ne couvrent que la traite. Leur estimation est de 30000 victimes (6). Mais une enquête sur la prostitution en milieu étudiant à Montpellier a montré que 3% des étudiant-e-s enquêté-es par internet avaient au moins une fois subi un acte sexuel payé. Par ailleurs l’Amicale du Nid rencontre et accompagne chaque année 5 à 6000 personnes prostituées dans les 10 départements où elle est implantée et surtout les villes où elle a ses établissements. Et elle est loin d’avoir les moyens de rencontrer toutes les personnes en situation de prostitution et en particulier de développer ses contacts par internet.
Manque d’observation rigoureuse, dilution du phénomène par mise en avant « des prostitutions », diversification des termes (michetonnage, escorting), représentations glamour et pensée stéréotypée masquent la gravité de la situation et de l’exposition de la jeunesse à une banalisation d’une sexualité tarifée qui en fait est imposée par des hommes aux plus vulnérables. La résistance à la reconnaissance de la prostitution comme question sociale à part entière et le déni de sa violence intrinsèque proviennent des facteurs suivants :
Cela se traduit notamment par l’appropriation de leur corps et la maîtrise de leur sexualité au profit de celle des hommes. Cette réalité se traduit partout dans le monde par des pratiques violentes (viols, agressions sexuelles, excision et infibulation, prostitution, traite des êtres humains à des fins de prostitution, coups, harcèlement sexuel, violences psychologiques…), des institutions (patriarcat avec mariage comme contrat sexuel, prostitution comme mode d’accès au corps des femmes, mariages temporaires dans les pays musulmans où la prostitution est prohibée mais massive, entreprises de prostitution comme nouvelles appellation des bordels dans les pays réglementaristes, Pays-Bas par exemple…) et des interdits (enfermement, voile, interdiction de la contraception et de l’IVG, répression violente de l’adultère féminin…). En fait la pensée dominante justifierait la prostitution comme permettant aux hommes de satisfaire leur pulsion sexuelle vue comme différente de celle des femmes (8) d’une part et tellement forte que les hommes ne peuvent la juguler d’autre part. Il faudrait leur permettre d’évacuer le « trop plein » sinon ils pourraient être trop malheureux, en danger et se rueraient sur n’importe quelle femme. Cette tâche est dévolue aux prostituées. Ainsi une construction sociale de la virilité, une croyance, arrivent à justifier, voire à promouvoir pour les militant.e.s pro-prostitution, la prostitution comme aide aux hommes, comme moyen de lutte contre « la misère sexuelle », comme travail…social qui protègerait les autres femmes d’où la revendication pour que la prostitution soit considérée et nommée « travail du sexe » (9). Les yeux se ferment face à une des pires violences produites par le système patriarcal. Cette terrible irresponsabilité collective est facilitée par trois autres facteurs.
Précarisation et solitude sont le lot de beaucoup de personnes prostituées et les conséquences de leur situation sur leur santé (10) sont profondes et destructrices. Différentes études témoignent d’une espérance de vie très écourtée par rapport à la population générale, d’un taux de mortalité lui aussi très supérieur à la population générale. L’âge d’entrée dans la prostitution est souvent très jeune, 14 ans voire moins, l’espérance de vie moyenne de 40 ans. Les risques sanitaires inhérents à l’activité prostitutionnelle ont souvent été appréhendés à partir du risque de transmission des infections sexuelles. C’est le fait de l’histoire, et l’épidémie de VIH/Sida a, par la suite, du fait de sa gravité, largement renforcé cette orientation. Aujourd’hui encore on s’intéresse surtout à cet aspect. Mais si la prévention doit être soutenue sur les IST, il est grand temps d’élargir l’intervention et de considérer les effets des violences et en particulier ici l’impact des violences sexuelles. Ils sont dénoncés par l’OMS car ils sont à l’origine de conséquences multiples et graves sur la santé des femmes qui les subissent. Notamment conséquences sur la santé sexuelle et reproductive, sur la santé mentale, sur le comportement. Conséquences mortelles aussi (péritonite, mort du fœtus, suicide, over dose etc.). Aux viols tarifés que sont les passes, s’ajoutent les viols subis souvent dans le passé et pendant la situation de prostitution, au moins six fois plus fréquents que dans la population générale (11). Ils sont à l’origine de stress post-traumatique, comme peuvent l’être des traumatismes de guerre. Pour la Docteure Muriel Salmona, 68 à 80% des femmes en situation de prostitution en seraient atteintes (12). La réalité insoutenable de l’évènement entraine une dissociation du corps et de l’esprit de la victime, la mémorisation de l’évènement se fait par des circuits cérébraux anormaux, les informations de temps et d’espace ne sont pas enregistrées et plus tard la personne revivra sans cesse la même panique, la même angoisse à l’occasion de la moindre sensation évocatrice. Les conduites dangereuses ou addictives, drogues, alcool, psychotropes seront recherchées pour y échapper. Le stress post-traumatique a un impact sur la mémorisation du quotidien et, on le sait aujourd’hui sur l’organisme dans son ensemble, notamment sur le système cardio-vasculaire (risques d’infarctus, d’hypertension…), sur le système endocrinien avec possibilité de développer un diabète, sur le système immunitaire et des pathologies hématologiques peuvent être observées sur le long terme (13). Toutes ces violences vécues multiplient par 5 ou 6 les risques d’être victimisée, c’est-à-dire d’être à nouveau la cible de nouvelles violences, par 5 ou 6 les risques de dépressions, par 19 les tentatives de suicide (14). La liste est longue encore des répercussions sur la santé de la précarité vécue, du manque d’hygiène, de l’alimentation déséquilibrée et/ou insuffisante, de l’isolement dans un contexte hostile et inconnu. Lorsque la culture de la prévention aura suffisamment imprégné le milieu médical, le personnel soignant se lèvera pour exiger de lutter contre ce qui crée ces désordres de santé et ces souffrances, le système prostitutionnel. Au lieu de cela, certains d’entre eux réclament l’abandon de la loi de 2016 qui aggraverait la situation des personnes prostituées. Il aurait fallu se rendre compte des ravages sanitaires et sociaux de la prostitution bien avant cette loi qui ne peut en être la cause. Pourquoi lorsqu’une violence touche particulièrement des femmes, on ne la voit pas ?
Dans le déni de la violence de leur situation, les personnes prostituées sont vues comme des personnes pouvant gagner de l’argent, parfois beaucoup et ce facilement. Cet accès à des moyens de vie déculpabilise la société. Puisque les prostitué-e-s peuvent gagner leur vie, pour les un.e.s il y a plus malheureux.ses, il n’y a pas urgence ou nul n’est besoin de les aider, pour les autres c’est la preuve que les femmes sont fortes et peuvent sortir seules de la misère. Mais cet argent dont il ne reste pas grand-chose dans les mains des prostitué-e-s est surtout l’argent qui nourrit le proxénétisme et le trafic des êtres humains, celui qui sert à payer la dette pour les victimes de traite. « Le sujet avec la prostitution, ce n’est pas la sexualité, le sujet… c’est l’argent. Dans la prostitution le consentement à l’acte sexuel est un consentement dans lequel ceux qui ont de quoi payer ont droit à la soumission de celles et ceux qui n’ont pas d’autres choix », disait Najat Vallaud-Belkacem (15).
Facile alors de voir là une conséquence d’une politique laxiste en matière d’immigration ou, pour les pro-prostitution, le seul moyen pour les femmes immigrées de gagner de l’argent et donc la nécessaire reconnaissance de ce « travail ». Le rapport sur la situation des femmes demandeuses d’asile en France fait par le HCEfh (16) pour évaluer les effets de la loi portant réforme du droit d’asile (2015) insiste sur la situation de risques majorés pour les femmes et leur exposition aux prédateurs sexuels et aux proxénètes. Ce qui s’ajoute à leur exposition au risque de la traite sous des formes plus ou moins violentes dans leur pays d’origine. La politique publique de lutte contre la prostitution que nous analysons est particulièrement marquée par le problème de l’immigration et la crainte en accueillant les victimes du système prostitutionnel et en leur donnant le droit de séjour de faire appel d’air pour les trafiquants et de nouveaux arrivants.
Peu diffusée est la connaissance des processus conduisant à la prostitution.
La situation de prostitution est très souvent déclenchée par la pauvreté, la précarité, la difficulté à subvenir aux besoins de sa famille, celle de financer des études. Elle peut être aussi imposée directement par un compagnon ou un « lover boy » qui séduit une adolescente vulnérable, elle peut être entraînée par des promesses de mieux vivre au loin et la fuite de situations de violences intenables. Déjà nous avons là un ensemble de facteurs qui remettent en question la force du choix et du consentement. Mais derrière cette situation, les récits de vie des personnes prostituées auprès des travailleurs sociaux et des médecins et psychologues qui les accompagnent, écrits autobiographiques, témoignages des survivantes de la prostitution (17) révèlent qu’elles ont subi des violences de toutes sortes dans leur enfance et leur adolescence : abandons, mauvais traitement psychologiques et physiques, homophobie, agressions sexuelles de tous les types et inceste. On trouve aussi cette violence familiale dans les parcours des femmes et hommes (homosexuels souvent) victimes de la traite des êtres humains. Des conséquences en découlent : des traumatismes, le stress post traumatique et les désordres qui y sont liés (18) ainsi que des mécanismes de défense neuropsychologiques qui n’ont rien à voir avec le consentement. Chosification de la personne, corps utilisé en objet de transaction, solitude, perte d’estime de soi, perte de capacité d’exprimer son désir, de préserver son intimité, échec scolaire, perte de confiance et du lien social, vulnérabilisent et exposent aux prédateurs et manipulateurs, entrainent dans la précarité voire l’errance et dans des addictions. La rencontre du milieu prostitutionnel qui semble apporter une solution est un facteur déclencheur important. À ces conséquences des violences subies s’ajoutent le contexte d’apprentissage des comportements dits féminins de séduction et de soumission et l’hyper sexualisation, dès le plus jeune âge, des petites filles. Il faut y ajouter les incitations pour le moins sidérantes tels que les panneaux publicitaires de 3 mètres sur 5 « Améliorez votre style de vie, sortez avec un « sugardaddy » (message renforcé par une photo qui ne laissait aucun doute sur les destinataires de cet appel ni sur le contenu de l’activité proposée) ou l’atmosphère prostitutionnelle d’émissions télévisuelles publiques. Il n’y a pas de déterminisme de l’entrée en situation de prostitution. Si nous observons que l’ensemble des personnes rencontrées à l’Amicale du Nid, par exemple, ont eu une enfance et une adolescence particulièrement perturbées et violentées, cela ne signifie pas que tous les jeunes ayant subi des violences vont se trouver en situation de prostitution. Mais cela dit d’abord que l’enfance est insuffisamment protégée et qu’il y a à mettre en place en toute urgence une politique de prévention qui passe par la déconstruction de la domination masculine, l’aide aux familles et une éducation au respect de la personne humaine. Cela dit aussi la nécessité d’avoir une politique publique de la jeunesse qui réduise les risques et augmente les possibilités d’insertion sociale.
Un homme récemment arrêté dans la forêt de Fontainebleau disait "allez voir une prostituée, c’est un acte d’achat impulsif. Tu veux juste consommer. Tu ne réfléchis pas aux conséquences qu’implique ta partie de jambes en l’air". La violence accompagne quotidiennement la prostitution. Laurence Noëlle (19) l’exprime clairement : « Moi qui ai vécu la prostitution, je l’ai ressentie comme un viol, ou plutôt comme des viols incessants ; comme la destruction et l’anéantissement d’une partie vivante de moi-même. Mon vécu n’a fait que renforcer ma honte d’exister ». Mylène, prostituée de « luxe » (20) : « Pour supporter, on ferme les yeux. Je mettais mon bras devant mon visage, avec mon parfum dessus, ça permet de protéger une part de soi, un part qu’ils n’auront pas. Il y avait aussi le valium. Sans le valium, je n’aurais pas pu… on prenait toutes quelque chose… A l’époque, je ne me lavais qu’avec du mercryl, pour décaper. Le plus lourd, c’est d’avoir été achetée. Tu n’es plus rien du tout. Je paye. Je me sers de toi comme d’une bassine. Pour me vider ». Situation dite choisie ou pas, le traumatisme est le même. La passe est ce moment de confrontation avec le client, ce moment de domination pure. Les personnes prostituées subissent plusieurs actes sexuels par jour avec des clients dont le comportement est imprévisible et qui imposent souvent leur crasse et leurs perversions. Ce ne peut être au nom de la liberté sexuelle et de l’émancipation des femmes, comme tentent de le démontrer quelques féministes libérales, que l’on refuse l’abolition de la prostitution. Jouir des vulnérabilités et de la souffrance de l’autre n’est pas une liberté généralisable puisqu’elle est celle des plus fort-e-s. Comment par ailleurs dans le même temps se battre en tant que femme pour la maîtrise de son corps et justifier que ce corps puisse être acheté et les femmes poussées à cette extrémité et chosifiées par un système de domination ? La violence et les risques de la situation de prostitution sont très grands, insultes, vols, violences dans la rue, viols au sens juridique actuel, meurtres. Tous ceux, toutes celles qui approchent les personnes prostituées, qui les accompagnent ou qui font de la prévention sur le plan social et sanitaire l’observent et souhaitent que cela cesse. Mais un certain nombre d’acteur.trice.s et de chercheur.e.s dans ce domaine semblent insister sur ces violences comme pour cacher ou dénier la violence intrinsèque de la prostitution, la passe, et semblent ne pas vouloir comprendre que ces violences sont inhérentes à la situation de prostitution et à la stigmatisation qu’elle induit. – La suite de cet article ici -> "Une politique publique pour combattre le système prostitutionnel". – Le document intégral dans ce fichier PDF : Notes 1. Dans l’ordre, présidente de l’Amicale du Nid de 2011 à 2017, médecin et présidente actuelle, déléguée générale de l’Amicale du Nid depuis 2010. Mis en ligne sur Sisyphe, le 7 mai 2018 |
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