Elle te sait dans l’éclat fauve de sa pensée
quand monte le soleil à sa fenêtre
dans la pluie d’or sur les hanches du rêve
sous le drap bleu où vit un ange
Parfois les mots se consument sur ses lèvres
comme la pupille noircie par le soleil
le ravissement du papillon par le feu
ou sur la peau le fil de la vague en son infini
Elle a trouvé l’archet à ta mesure
qui livre l’écorce vive de la beauté
aux savants arpèges de tes doigts
à l’incandescent vertige de la joie
Envoûtée par des couleurs un parfum
une si prodigieuse passion de l’amour
offerte comme ce qui dure toujours
se vit en beauté ne se questionne pas
Au bord de l’inconcevable elle le sait
il n’y a qu’un oiseau pour lui prendre la main
l’aider à voir dans le bleu fuir la peur
l’eau de tes caresses ne connaît pas de rives
Vivre les jeux la joie la soie de l’ombre
les beaux éclats imprévisibles disparus au matin
l’escarbille exaltée dans l’œil du soleil
devenir l’inconnue de soi enfin sortie du silence
Son amour de l’embrasement ressemble
à un aimant impatient pointé
vers le vent du large la poésie
l’aile et l’arc d’un irrésistible désir d’être
Pour traverser les enchantements de la nuit
sentir frissonner la peau de l’univers
sous la rivière sauvage de ses mille synapses
elle avait renoncé à tout itinéraire
Toujours au bord du précipice
à s’inventer des ailes une histoire qui ne finit pas
à l’approche du sol ou du soleil
l’âge n’efface ni le plaisir ni le désir qui l’éternise
Elle aime le miroir profond de l’eau
le son d’un silence suspendu dans l’espace
la pure perfection du bleu dans l’oeil
l’odeur subtile de printemps autour de toi
Elle marche dans la lumière des mots
ses pas irradiés par la beauté
comme l’eau sous la peau neuve du rêve
elle te touche à l’embouchure
Il lui arrive de penser que folie d’amour
ne dure ni un moment ni toujours
pourtant rien ne ressemble plus à l’infini
que son corps nu entre tes mots
Ce moment précieux
éblouissant irréversible
où l’on saisit son destin
mots et main au feu