Arrêtée, emprisonnée, torturée : la militante iranienne de 44 ans raconte son chemin de croix, de son emprisonnement à son exil au Canada, dans La liberté n’est pas un crime, coécrit avec la journaliste Rima Elkouri et paru le jeudi 27 février.
Elle a survécu à trois arrestations intempestives, connu l’enfer des prisons iraniennes, entamé une grève de la faim et trouvé refuge au Canada. Son « crime » ? Avoir osé manifester contre le port obligatoire du hijab en Iran en ôtant ce dernier en public, pour protester contre l’oppression patriarcale. Figure de proue du mouvement des Filles de la rue de la Révolution, Shaparak Shajarizadeh a été condamnée à deux ans de prison et dix-huit ans de probation lors d’un procès qui s’est tenu sans elle, en Iran, après son exil en 2018. Lorsqu’on la rencontre pour la première fois dans un café du Vie arrondissement, le mardi 25 février, une question nous brûle les lèvres : « Comment allez-vous ? » Les traits tirés, la gorge serrée et le regard triste, Shaparak Shajarizadeh sirote un thé au jasmin. .
« C’est très compliqué, répond cette militante de 44 ans. Je ne suis plus heureuse. Mon corps est au Canada, mais mon esprit est en Iran. Mes amies et mon ancienne avocate (Nasrin Sotoudeh, condamnée à 38 ans de prison en Iran, NDLR) sont toujours incarcérées. » Dans La liberté n’est pas un crime, coécrit avec la journaliste canadienne Rima Elkouri et paru aux éditions Plon, le jeudi 27 février, Shaparak Shajarizadeh raconte son parcours de militante et de femme. De sa première histoire d’amour à ses premiers élans féministes, en passant par ses arrestations et son exil forcé, celle qui a remporté le prix de la femme de l’année au sommet international de Genève délivre un récit poignant. Une véritable ode à la liberté.