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lundi 11 octobre 2021 Les représailles financières contre les féministes critiques du genre
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« Êtes-vous allé à la messe ce matin, M. Savoie ? ». C’est le coup de téléphone que mon père, haut fonctionnaire à Québec, avait reçu un bon dimanche. Stupéfait et furieux, il avait envoyé paitre l’aspirant-inquisiteur en termes sans équivoque. C’était à l’époque de l’emprise de l’Église catholique sur tous les aspects de la société québécoise – une dictature de la pensée qui s’étendait aux opinions et aux comportements personnels. Des ouvrages étaient mis à l’index, les journaux étaient censurés et les dissidents étaient ostracisés et souvent, affamés. La tactique consistant à priver de son gagne-pain quiconque osait sortir du rang était monnaie courante sous Duplessis. Les esprits libres étaient particulièrement visés et sentaient planer sur eux la menace de représailles financières. Au Québec - congédiement pour délit d’opinion On pourrait croire que ces méthodes sont choses du passé et que plus personne aujourd’hui n’est congédié pour délit d’opinion. On aurait tort, comme en témoigne le cas de Valérie Pelletier, une survivante de la prostitution devenue abolitionniste, avec laquelle je me suis entretenue récemment. Cette jeune femme avait trouvé un travail modestement rémunéré auprès d’une organisation bien connue ayant pour vocation de venir en aide aux femmes en situation précaire. Or, à cause d’opinions qu’elle avait exprimées à titre strictement personnel sur les médias sociaux, Valérie a été congédiée du jour au lendemain. Depuis qu’elle avait réussi à s’extirper de l’industrie du sexe, Valérie militait pour l’abolition de la prostitution. C’était son principal combat jusqu’à ce que le militantisme transgenre la force à porter son attention sur cette autre menace aux droits des femmes. Sceptique face à l’idéologie du genre, Valérie a dénoncé sur sa page Facebook les empiètements de l’activisme transgenre sur les droits des femmes. Elle défendait notamment la nécessité d’espaces réservés aux femmes là où elles sont particulièrement vulnérables, comme les refuges pour femmes et les prisons. Ces propos exprimés à titre personnel, dans sa vie privée et sans aucune mention de l’organisme pour lequel elle travaillait, lui ont valu d’être convoquée par le responsable des Ressources humaines devenu grand Inquisiteur, qui lui a signifié son renvoi. La qualité de son travail n’était pas en cause, lui a-t-il avoué sans le moindre embarras ; c’était ses opinions qui posaient problème. « J’étais congédiée par un homme qui déclarait ‘Les femmes trans sont des femmes’ comme s’il s’agissait d’un fait incontestable, alors que c’est une croyance idéologique. » Bref, elle était renvoyée pour délit d’opinion, sans préavis et sans droit de réplique. Estomaquée, Valérie a porté plainte contre son employeur. « On me mettait à la porte d’un organisme qui avait été créé justement pour aider des femmes comme moi, des femmes qui avaient eu un parcours de vie difficile. C’était trop. Je ne pouvais pas accepter cela ». Valérie s’est adressée à la Commission des droits de la personne du Québec qui, dans un premier temps a accepté sa plainte mais a finalement – on croit rêver - refusé de la défendre. Déterminée à obtenir justice, elle s’est tournée vers la Cour des petites créances et réclame des dommages-intérêts pour congédiement injustifié. Elle espère que son cas permettra d’établir une jurisprudence qui évitera à d’autres d’être congédié-es pour leurs idées. Aujourd’hui, au Québec, comme à l’époque de la toute-puissance du clergé catholique, on peut être privé de son gagne-pain parce qu’on n’adhère pas à l’idéologie dominante. À l’époque de mon père, c’était les dogmes catholiques. Aujourd’hui, c’est l’idéologie du genre. En Grande-Bretagne - chasse aux critiques de la doctrine transgenre Partout dans le monde, les féministes qui remettent cette doctrine en question en paient le prix. Pourchassées par les activistes transgenres comme jadis les hérétiques par l’Inquisition, elles sont bannies de forums d’échanges, congédiées et désignées à la vindicte populaire. Sur internet, elles sont harcelées sans relâche, menacées de violence et parfois « doxées »(1). J.K. Rowling a été mise au pilori pour avoir osé dire que les personnes qui ont des menstruations sont des femmes. Étant indépendante de fortune, cette écrivaine de renommée mondiale n’a pas souffert financièrement des représailles exercées à son endroit par les idéologues du genre, mais ce n’est pas le cas de sa concitoyenne Maya Forstater. Chercheure employée par un groupe de réflexion de haut niveau au Royaume-Uni, Maya Forstater a vu son contrat non renouvelé pour avoir déclaré sur les médias sociaux qu’il est impossible de changer de sexe et que « les hommes ne peuvent devenir des femmes ». Elle a poursuivi son employeur et, déboutée en première instance, elle a porté sa cause en appel. En juin 2021, la Cour d’appel de l’emploi a donné raison à Mme Forstater, statuant que ses croyances étaient, contrairement à ce qu’avait déclaré le tribunal de première instance « dignes de respect dans une société pluraliste »(2). Autrement dit, qu’il est tout à fait légitime de ne pas adhérer à l’idéologie du genre. Les cas de représailles financières et professionnelles contre quiconque s’inquiète de l’érosion bien réelle des droits des femmes au profit de personnes transgenres sont légion, si bien que des féministes se sont mobilisées pour soutenir les dissidentes de l’idéologie du genre. Aux États-Unis - congédiement pour "transphobie" Aux États-Unis, Sasha White a créé la plateforme Plebity après avoir été congédiée à cause de messages publiés sur Twitter. « J’ai été accusée de ‘transphobie’ par un internaute anonyme pour avoir critiqué l’idéologie du genre, et mon employeur m’a congédiée moins de deux heures après » (3). Depuis, elle invite d’autres victimes de telles représailles, comme Valérie Pelletier, à raconter leur histoire (4). C’est une façon de contrer la censure qui règne dans les grands médias et de redonner la parole aux féministes qu’on tente de bâillonner. L’idéologie du genre a le vent dans les voiles partout dans le monde occidental et ses militants ne reculent devant rien pour faire taire quiconque conteste leurs dogmes. Valérie Pelletier en sait quelque chose. Les représailles financières contre les personnes critiques de l’idéologie du genre ont créé un climat d’intimidation qui incite à l’autocensure, tuant dans l’oeuf tout débat d’idées. Selon un article récent du Devoir, la majorité des professeurs d’université s’autocensurent par crainte de représailles et une forte proportion des étudiants avouent faire de même. Résister à la pensée unique Le cas de Valérie Pelletier fait ressortir l’importance de résister à la pensée unique en ce qui concerne l’idéologie du genre, Au Québec et ailleurs, de plus en plus de voix s’élèvent contre ce nouveau dogmatisme teinté de misogynie. Un élan de solidarité en défense de la liberté d’opinion a permis la création du Free Speech Fund, dont Valérie a pu bénéficier. Financé par des dons anonymes, ce fonds vient en aide aux personnes privées de leurs moyens de subsistance en raison de leurs opinions, Du reste, plusieurs féministes notoires critiques du genre ont indiqué qu’en privé, bien des gens leur confient qu’ils partagent leur point de vue, mais n’osent pas le dire publiquement. Rares sont celles et ceux qui, dans leur for intérieur, croient vraiment que les « femmes trans » à l’anatomie masculine intacte sont des femmes, mais le climat explosif qui règne autour de la question les incite à se taire.
Congédiée à cause de ses idées, Valérie Pelletier souhaite que l’on fasse davantage preuve d’esprit critique au Québec face à la théorie du genre. « Si on n’est pas d’accord, qu’on le dise dans des conversations avec des amis ou des collègues, simplement pour montrer qu’il y a d’autres points de vue possibles ». Ainsi, les féministes courageuses qui défendent les droits sexo-spécifiques des femmes ne seront plus seules au front, à subir les attaques souvent déloyales des activistes transgenres. Face aux avancées d’une idéologie qui usurpe notre identité même, il faut appuyer ouvertement celles qui défendent nos droits les plus fondamentaux. Notes 1. « Doxer : Rechercher et communiquer des informations personnelles sur (qqn) dans l’Internet dans le but de nuire à cette personne. » Lire Mis en ligne sur Sisyphe, le 10 octobre 2021 |
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