Une des recommandations de la Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineures visait la mise sur pied d’une semaine de sensibilisation pendant la première semaine de mars, ainsi qu’une Journée entière sur ce thème le 4 mars. L’Assemblée nationale a voté et adopté cette proposition en mars 2021.
Le Collectif d’aide aux femmes exploitées sexuellement (CAFES) se joint au gouvernement pour souligner l’importance de cette semaine et de cette journée.
Tout en dénonçant le phénomène de l’exploitation sexuelle, le gouvernement signale les facteurs d’entrée dans ces situations, notamment la violence sexuelle dont ont été victimes les filles et les garçons vulnérables et la pauvreté dans laquelle elles et ils vivent. Comme un continuum de la culture de l’agression.
La Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineures a permis de mettre en évidence un problème de société où toutes et tous nous avons un rôle à jouer en refusant la violence faite aux femmes et aux enfants, et en désignant les instigateurs : les acheteurs-abuseurs, les proxénètes, les bandes de rues, le crime organisé, les trafiquants d’êtres humains, les promoteurs de la pornographie et même les idéologues d’une « liberté » sans bornes qui influencent nos enfants ou qui parlent, sans rire, du « travail du sexe ».
L’âge d’entrée dans la prostitution, environ 13 ans, un âge où filles et garçons sont parfois trop crédules et confiants, est le reflet d’une société qui avait abandonné ses enfants à une idéologie libérale subversive qui met de l’avant un prétendu « libre-choix », oubliant que ce libre-choix est impossible, surtout que certaines conditions de vie poussent aux pires choix.
Le CAFES, un collectif créé par des survivantes et pour les survivantes de la prostitution, apprécie le travail du gouvernement : plusieurs services de police, à Montréal, à Longueuil, à Laval, à Québec, et bien d’autres, prennent maintenant en compte l’ensemble des facteurs de l’exploitation sexuelle et visent à tendre la main aux victimes tout en sanctionnant les véritables responsables.
Cette campagne de sensibilisation s’inscrit dans un nouvel état d’esprit face à la prostitution, depuis la proclamation de la Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation en 2014. Elle est combinée à la répression et la prévention de la prostitution, à la formation pour soutenir les organismes d’aide aux victimes d’exploitation sexuelle et à une aide financière. Nous ne cacherons pas ici que nous espérons davantage de ressources pour soutenir les victimes sur le terrain, car les besoins sont énormes et l’exploitation touche durablement les victimes.
Par ailleurs, cette semaine doit aussi concerner toutes les personnes exploitées sexuellement : pourquoi exploiter un.e mineur.e serait criminel à 17 ans et non à 18 ans ? Le même dessein se cache derrière le geste : acheter les services sexuels d’une personne qui ne consent à une relation sexuelle que pour l’argent qu’elle recevra en échange (et dont elle a besoin).
Nous sommes reconnaissantes que le gouvernement fasse de la lutte contre l’exploitation sexuelle une priorité nationale. Ces gestes nous encouragent à continuer le long et difficile combat pour une société réellement égalitaire.