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dimanche 5 décembre 2010
Le féminisme à l’épreuve des mutations géopolitiques - Colloque international, 40 ans de féminisme

Colloque international 40 ans du MLF - Congrès international féministe à Paris

Les 3, 4 et 5 décembre 2010

Dans la décennie soixante-dix du vingtième siècle, les mouvements féministes dits “de la deuxième vague”, bousculèrent un univers patriarcal qui assignait les femmes à résidence, assignation des corps et des esprits.
Par centaines de milliers, ici et là-bas, ici et ailleurs, donc partout, des femmes courageuses, insolentes, imaginatives, mettaient à nu de multiples territoires d’oppression, démontaient les mille et un visages de la domination masculine, défaisaient les outils d’analyse censés dire le réel en oubliant “le deuxième sexe”, inventaient de nouveaux espaces d’égalité et de liberté, redécouvraient - héritières ignorantes de leur héritage - une histoire qui ne leur avait pas été transmise, une longue histoire d’émancipation et même de libération, une interminable histoire de victoires et de défaites, d’avancées et de reculs. 40 ans plus tard, le monde n’est plus le même.

Des mutations géopolitiques, des changements économiques, sociaux, sociétaux, des déplacements idéologiques ont façonné un “monde mondial” qui conjugue paradoxalement uniformisation et quêtes identitaires, ou qui use de la différence des cultures comme d’une arme contre l’universalisme.
Sur cette scène mondiale, comment ne pas constater que les femmes sont au coeur de questions de société et même de conflits géopolitiques ? Leur “cause” - oui, reprenons cette belle expression de la “cause des femmes”, notre cause – alors qu’elle a été et est de plus en plus reconnue, est aussi instrumentalisée pour servir d’argument à toutes sortes de politiques. Dominer les femmes, ou les protéger, ou les libérer... en parlant à leur place, en leur nom.

Ce congrès – un congrès, c’est-à-dire un lieu d’expressions, de réflexions, de débats, peut-être aussi de différences, voire de divergences – se propose d’envisager quelques-uns des problèmes politiques et sociaux du monde tel qu’il est devenu à partir de la question des femmes et avec leurs analyses : que veut dire à l’heure de la mondialisation “égalité des sexes” et “liberté des femmes” ? Quelle traduction de mots d’ordre anciens – exemple : “notre corps nous appartient” - dans une division internationale et sexuée du travail, travail de production et de reproduction ? Que sont devenues nos conquêtes entre marchandisation triomphante et retour du religieux ? A quoi servent les institutions, nationales et internationales, chargées des politiques d’égalité ? A l’heure du post – post communisme, post colonialisme, post modernisme - qu’est-ce qu’une politique féministe ?

Autant de questions qui seront abordées lors de ce congrès à plusieurs voix, voix du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest, réunies durant presque trois jours dans un dépassement des positionnements géographiques.

VENDREDI 3 DECEMBRE

9H30-12H30 - 40 ans après
14H-18H15 - Les femmes entre marchandisation et retour du religieux

SAMEDI 4 DECEMBRE

9H15-12H30 - Organisations et instances internationales chargées du droit des femmes : Avancées ? alibi ? récupération ?

14H-18H15 - Féminisme, universalisme, postcommunisme, postcolonialisme

DIMANCHE 5 DECEMBRE

9H30-12H30 - Qu"est-ce qu’une politique féministe aujourdhui ?

 Inscription à l’adresse courriel
congres40ansdemouvement@gmail.com, en précisant nom, prénom, adresse, association ou organisme s’il y a lieu.

 Tout le programme : http://re-belles.over-blog.com/

PALAIS DE LA FEMME
94, RUE DE CHARONNE, PARIS, 11E
M° CHARONNE, FAIDHERBE CHALIGNY, LEDRU-ROLLIN

Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 novembre 2010


Commentaire

Un article du Monde, pas trop mal sur "notre corps nous appartient", mais qui aplatit vraiment la manière dont se sont exprimées les "divergences de fond" concernant le racisme & l’islamophobie. Pas étonnant, le point de vue lénifiant était déjà porté à la Tribune.

"Pour ses 40 ans, le féminisme est en congrès au... "Palais de la femme" pour Le Monde.fr | 04.12.10

Mais surtout, l’article reconduit le silence assourdissant du public qui a régné pendant l’intervention de Paula Banerjee sur l’élimination des filles en Inde, et quand le lendemain elle a changé de ton, elle a rappelé que les expressions démographiques convenues ("déséquilibre du sex ratio", "femmes manquantes", "transition démographique accélérée" - mais jugée nécessaire en raison de la démographie particulière de certains pays !) évitent de parler de la réalité, qui est politique et pénale : "un crime contre l’humanité et un génocide".

Rien, personne n’a réagi, ni celles qui s’accommodaient des expressions la veille ni celles qui auraient pu attendre la veille cette réhabilitation. Aucune n’a perçu la similitude entre la langue de bois des autorités des pays criminels (ne parlant que de problèmes démographiques et de la misère des hommes) et celle qui sévit en France, à tous les niveaux. Pareil pour Le Monde, qui veut certainement ignorer que jamais les médias français ne parlent de crime contre l’humanité ! Le journal n’a pas jugé nécessaire de rompre ce silence de mortes, cette complicité linguistique qui cache une complicité politique : l’élimination des femmes existe dans toutes les sociétés patriarcales (de la naissance à l’âge adulte, y compris en France) ; c’est une politique de dégazage que nombre de féministes n’ont pas intégré à leur analyse du système de domination. Il me semble que la force des thèses d’Andrea Dworkin vient de savoir profondément que rien (surtout pas l’intérêt économique car il s’appuie sur la menace et l’exécution ponctuelle) ne nous garantit définitivement contre l’élimination, cet arrière-fond de la chosification, de la ségrégation et de la haine quotidienne. »

binKa

Mis en ligne sur Sisyphe, le 12 décembre 2010



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