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La Plénitude et la limite inaugure la collection Poésie des éditions Sisyphe créées en septembre 2005.

Élaine Audet est connue pour ses essais et ses articles mais, depuis toujours, la poésie occupe une place centrale dans sa vie et son écriture. En 1957, elle publie ses premiers poèmes à Québec dans la revue Émourie, dirigée par Gilles Vigneault. On retrouve déjà dans le poème intitulé Fatalité la réflexion philosophique qui a alimenté sa poésie jusqu’à aujourd’hui :

"Un seul caillou/Jeté à la mer/A changé la face/De l’univers […] Une seule poignée/Au creux de l’instant/Déjoue le destin."

Au cours d’un séjour de douze ans en Europe, elle publie à Paris, en 1958, Soleil Noir, dont le critique Jean-Paul Robillard écrit :

"Il s’agit apparemment d’un premier recueil. Même s’il date déjà de près d’un an, j’en parlerai quand même parce qu’il en vaut la peine. La poésie de " Soleil noir " est en effet de celle qui ne vieillit pas et qu’on a plaisir à lire et à relire, cinq ou dix ans même après sa parution. Nous retombons ici dans la " poésie moderne "...Le vers est " libre " et le rythme a éclaté. […] Son monde est noir et l’auteur se soulève contre lui dans un cri de révolte."

En 1966, elle publie à Genève, Pierre-feu, qui fait dire au poète québécois Gatien Lapointe :

" Ce mélange d’ombre et de lumière, cette ambiguité fondamentale qui donne à cette écriture toute sa richesse et à cette pensée ses dimensions les plus humaines, ne nous masque pas pour autant le choix - indissociablement poétique et politique- que l’auteur a fait une fois pour toutes. […] La vie est chez cette femme " prisonnière de l’espoir/comme on l’est du malheur " plus forte que la mort. Plusieurs de ces poèmes feraient bonne figure dans n’importe quelle anthologie. "

En 1996, Élaine Audet publie Le cycle de l’éclair, dans lequel on retrouve le beau poème Ode aux sur-vivantes, dédié aux victimes de Polytechnique. François Patenaude écrit :

"Le cycle de l’éclair, c’est aussi l’amour, l’amitié, et toutes ces choses dont l’auteure nous entretient en des phrases aériennes et dépouillées, mais lourdes de sens ; des enclumes déguisées en oiseaux. "

Dans La Plénitude et la limite, son plus récent recueil, la poète poursuit sa réflexion sur le lien indissociable entre la vie traversée et transfigurée par des instants de plénitude, de beauté, d’amour et cette mort, inéluctable limite, qui advient " pour que la vie jamais ne meure ". Comme le soulignait, à juste titre, le critique Raymond Bertin :" C’est de parole qu’il s’agit, parole singulière par sa rigueur, son intégrité, son intensité. Passion des mots, de la poésie, recherche de l’être essentiel. "

Les éditions Sisyphe
4005, rue des Érables
Montréal, Qc, H2K 3V7
(514) 374-5846
Courriel

Mis en ligne sur Sisyphe, le 26 février 2006.

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