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dimanche 6 mai 2007
Et le Parti québécois a élu son fossoyeur...

par Micheline Carrier

En novembre 2005, lors de la course à la direction du Parti québécois, plusieurs journalistes avaient prévu la défaite de ce parti - et plus encore - si ses membres choisissaient André Boisclair comme chef. Non seulement le PQ n’a-t-il pu profiter de l’impopularité du gouvernement sortant, lors de l’élection du 26 mars dernier, mais il est tombé au rang de tiers parti en faisant élire moins de députés que l’Action démocratique du Québec qui forme l’opposition officielle. Plusieurs député-es et membres du Parti québécois font pression sur André Boisclair afin qu’il abandonne son poste à Gilles Duceppe. Il est facile de faire porter à André Boisclair la responsabilité de la défaite, mais ceux et celles qui ont eu l’inconscience de lui confier la direction du Parti québécois doivent partager la responsabilité de la crise qui sévit au sein de ce parti.

Voici quelques extraits d’un article que je signais en novembre 2005, une quinzaine de jours avant l’élection du chef du Parti québécois :

(...) « Je navigue à contre-courant et je paraîtrai sans doute iconoclaste en affirmant que le Parti québécois s’apprête, si l’on en croit les sondages, à miser sur le mauvais cheval. Le candidat André Boisclair n’a pas l’étoffe d’un chef de parti ni d’un futur premier ministre. En outre, dans une lettre au "Devoir", Pierre Vadeboncoeur signalait gentiment que le candidat Boisclair s’était mis lui-même (et son parti avec lui) dans une position vulnérable qui ne lui permettrait pas, s’il était choisi, de redonner le pouvoir au Parti québécois à la prochaine élection. Outre le fait qu’on lui rappellerait sans cesse un acte irresponsable et ses erreurs de jugement, les militantes et les militants péquistes auraient eu tout le temps de constater la ressemblance entre les visions socio-économiques d’André Boisclair, de Mario Dumont et de Jean Charest. La population québécoise, elle, pourrait se demander s’il vaut la peine de changer pour du pareil au même.

« André Payette rappelait dans "Le Devoir" que, si le camp fédéraliste a pu jouer impûnément avec les résultats du dernier référendum et même violer la loi, il pourrait, au moment opportun, exploiter l’affaire de la cocaïne : « Si Ottawa décidait de faire intervenir la GRC dans l’affaire Boisclair avant la prochaine élection ou au moment du référendum, écrit-il, on ne sait pas ce qui en résulterait, mais on apprendrait peut-être bien des choses. Et le simple déclenchement connu d’une enquête policière dans une affaire de drogue illicite suffirait à renverser la vapeur favorable à une élection ou à un référendum ».

Et quand la vague se brisera ?

« Une sorte de vague artificielle, pour ne pas dire virtuelle, semble porter pour l’instant le candidat Boisclair, mais qu’arrivera-t-il lorsque la vague se brisera ? Cela se produira inévitablement, et peut-être plus tôt qu’on ne le pense : on ne sait pas si l’avance du candidat Boisclair dans les sondages traduit les intentions de vote de véritables péquistes ou d’adversaires masqués pour l’occasion... S’il est élu, André Boisclair aura à assumer le poids du pouvoir, moins grisant sans doute que des tournées dans les cégeps et les universités où on l’acclame. Il aura à faire face à des publics autrement plus exigeants. Sera-t-il capable de supporter la critique et la pression, lui qui s’est senti agressé parce que les journalistes, faisant leur travail, l’interrogeait sur l’affaire de la cocaïne ? Sur son blogue, ses partisan-es ont déjà trouvé une parade : formuler des critiques à l’égard du candidat Boisclair serait faire preuve d’homophobie...

« Pour diriger un parti politique, il me semble qu’il faut d’abord avoir des idées à proposer, une compétence administrative éprouvée, un jugement sûr, avoir à la fois du coeur et la tête froide, et ne pas se laisser conduire par ses impulsions et ses problèmes personnels. Pour diriger le Parti québécois en particulier, il faut peut-être une main de fer dans un gant de velours afin de « gérer » les perpétuels tiraillements et concilier les factions. Si les péquistes croient qu’André Boisclair est cette personne et lui confient l’héritage et l’avenir de leur parti, je crains qu’ils ne doivent assumer la responsabilité de la déroute éventuelle du Parti québécois et de l’échec du prochain référendum. Ce ne sera pas la faute du "fédéral", des médias ou de quelqu’un d’autre, ce sera la leur.

« Avec André Boisclair, le Parti québécois a peut-être gagné des milliers de membres "de circonstance", mais il pourrait en perdre davantage avant de se rendre à la prochaine élection. Qui sait si ce parti ne devra pas mener une autre campagne à la direction dans trois ou quatre ans ? Il est peut-être exagéré de prédire au Parti québécois le sort de l’Union nationale, mais qui connaît l’avenir ?

« Le risque que s’apprêterait à prendre les militants et militantes en plaçant André Boisclair à la tête du Parti québécois paraît d’autant plus réel que s’annonce sur la scène politique un nouveau parti qui pourrait rallier, grâce à un programme social et politique audacieux, l’essentiel des forces progressistes et un large pan de la population. »

Lire l’article intégral : « Le Parti québécois élira-t-il son fossoyeur le 15 novembre ? »

Mis en ligne sur Sisyphe, le 7 mai 2007



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