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dimanche 21 octobre 2007
Paris 22 octobre « Lettre à mon fils » s’il avait subi le même sort tragique que Guy Môquet

Communiqué

Lecture de la « Lettre d’une mère à son fils »

A PARIS le lundi 22 Octobre 2007
Rendez-vous au Trocadéro à 16 h. 30
Sur le Parvis des Libertés et des Droits des Femmes et des Hommes

Cette lettre a été écrite et sera lue par Marie Robert, écrivaine et actrice de la Paix, nommée Messagère de Culture de la Paix en l’an 2000 à l’UNESCO par la Commission de la République Française, et Membre du Cercle des Ambassadeurs de la Paix de Genève.

12 « Femmes de parole » s’exprimeront, avec des témoignages, des lettres reçues, leurs poèmes : Nicole Barrière, Nazand Bégikhani, Marguerite Bertoni, Huguette de Broquevelle, Monique Boury, Geneviève Clancy,
Françoise Coulmin, Thanh Van Ton That...

Lecture du message de soutien reçu de Fédérico Mayor, ancien Directeur Général de l’Unesco et Président de la Fondation Culture de Paz à Madrid.

Extraits de la lettre :

"Ce petit morceau de papier avec ton écriture est la dernière chose qui me soit parvenue de toi.

Je voudrais que tu saches le poids du chagrin que je porte au fond de mon coeur depuis ton exécution, dans quels abîmes j’ai été plongée, seule avec ce drame qui a brisé mon espérance légitime et ma foi en l’homme !

Ma pensée toute entière s’est enfoncée dans une dépression aussi profonde que la plus sombre des vallées de notre planète, celle dont le torrent de larmes arrachées au ciel ne voit jamais le soleil. J’ai lu et relu ta lettre tant et tant de fois ! Chaque fois, je t’imaginais encore vivant au moment où tu l’écrivais dans la cellule de ta prison.

Vivant encore ! Vivant quand tout est encore possible ! Moi, je t’avais donné la vie. Les hommes qui t’ont condamné te l’ont repris. Ils ignoraient le don et la grâce. Ils méprisaient le miracle vivant. Faire le deuil de cette ignoble histoire m’a été impossible. Comment consoler le ciel et la terre ?...

Au fil des années qui se sont écoulées depuis cette date terrible, personne ni rien n’a permis à la mère blessée que je suis d’épuiser sa douleur. Elle est ancrée au fond de moi à jamais.

J’aurais voulu prier les hommes de te laisser en vie. Je prie aujourd’hui pour les hommes afin qu’ils se réveillent, sortent de leur torpeur et de leur violence, et qu’ils respectent la vie qui a été formée, transformée et nourrie dans le ventre de leur mère.

Accepter tant d’injustices, tant de traumatismes sans me révolter intérieurement, sans exprimer ma souffrance, sans dire au monde ma douleur, sans lui dévoiler son inhumanité, accepter tout cela en silence et passivement me condamnerait à demeurer pour toujours l’otage de ces ignominies, l’esclave inculte d’une culture de la haine.

Comment ai-je pu survivre à cet horrible jour, le 22 octobre ? Par la révolte, mon fils ! Mon courage n’a pas été d’accepter « courageusement » ta mort comme tu me l’écrivais, ni de me résigner. Mon vrai courage a été la révolte, la révolte des esclaves, la révolte des gens soumis qui refusent l’indignité pour eux-mêmes et pour leurs enfants et qui n’en peuvent plus de subir, de supporter des injustices.

J’ai appris à devenir une femme libre, insoumise ! Et je le suis plus que jamais aujourd’hui en 2007 car un nouveau président de la république vient raviver notre tragédie familiale en utilisant ta lettre comme un objet de culte et de culture nationale. Elle ne peut avoir cette vocation.

J’ai appris à transformer peu à peu ma révolte interdite et silencieuse.

Il existe un mot que j’ai dû apprendre à aimer pour qu’il résonne inlassablement au fond de moi-même, auquel j’ai dû donner du sens pour ne pas sombrer définitivement dans l’amertume, la rancoeur et le désespoir. C’est le plus beau mot de ma langue maternelle : Liberté ! Ma liberté de mère, ma liberté de femme, je les ai conquises pour dire « plus jamais cela » !

© Marie ROBERT tous droits réservés

Retrouvez l’intégralité de ce document : la lettre à mon fils, la lettre à chaque citoyen français et du monde, la lettre au Président de la république française et aux autres chefs d’état des pays membres des Nations unies sur les pages Internet suivantes :
Lettre à Guy Moquet
Blog
Contact téléphonique : 06 09 50 33 51 - 01 43 06 76 37

Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 octobre 2007.



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