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Yolande Geadah reçoit le Prix Condorcet 2007 du Mouvement laïque québécois

8 décembre 2007

(Montréal, le 9 décembre 2007 - MLQ et Sisyphe). Le président du Mouvement laïque québécois, Henri Laberge, a remis dimanche à Montréal le prix Condorcet 2007 à la chercheure et auteure féministe Yolande Geadah. Chaque année, le Mouvement laïque québécois (MLQ) remet le Prix Condorcet à une personnalité ou à un organisme qui a contribué à la promotion et à la défense de la laïcité au Québec.

Yolande Geadah, Québécoise d’origine égyptienne, vit au Québec depuis quarante ans. Elle a complété sa scolarité de doctorat en science politique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) en 1995 et, depuis une trentaine d’années, elle est engagée dans l’éducation interculturelle et le milieu de la coopération et de la solidarité internationale du Québec. Chercheure féministe indépendante, Yolande Geadah est membre de l’Institut de recherche en études féministes (IREF) de l’UQAM. Elle fait partie des intellectuels qui contribuent à donner un éclairage nouveau et nuancé sur l’intégration des communautés culturelles. Ses écrits témoignent de son intérêt soutenu pour les problèmes liés à l’intégrisme religieux et à la condition des femmes.

Dans son allocution, Henri Laberge a déclaré : « J’ai tout de suite été impressionné par sa connaissance fine de la réalité politique et culturelle du Québec d’aujourd’hui, par l’équilibre de sa pensée, par la clarté de son style et par la justesse de ses observations », a déclaré le président du MLQ. « [...] Cette intellectuelle de qualité, cette militante de l’anti-racisme et de l’égalité entre les sexes, mérite que son nom soit associé à celui de Condorcet. »

En remerciant le Mouvement laïque québécois pour ce prix, Yolande Geadah a souligné que « L’histoire nous montre que l’envahissement du religieux dans l’espace public est porteur de conflits sociaux sans fin. C’est ce qui me pousse aujourd’hui à défendre avec conviction les principes de la laïcité qui permet de garantir la neutralité de l’État et d’assurer la non-discrimination à l’endroit des minorités religieuses. » Elle a ajouté plus loin : « Étant moi-même issue de l’immigration, j’ai opté, comme bon nombre d’immigrants, pour le modèle de l’intégration... Je reste sceptique devant certaines revendications religieuses qui tendent à ériger des barrières au lieu de jeter des ponts entre les communautés. »

Yolande Geadah a conclu en nous invitant « à réfléchir ensemble aux pistes de solutions et aux balises qu’il faut se donner pour préserver l’espace public commun libre de toute ingérence religieuse, afin de favoriser le vivre ensemble dans l’harmonie et la paix sociale. »

Dans le court essai Accommodements raisonnables, droit à la différence et non différences de droits, qu’elle a publié plus tôt cette année, Yolande Geadah analyse les enjeux sous-jacents aux divers types de revendications religieuses qui nous interpellent aujourd’hui et propose des pistes d’actions ainsi que des balises pour éviter que les accommodements liés aux revendications religieuses n’empiètent sur d’autres valeurs qui nous sont chères, telles l’égalité des sexes et la laïcité. Un autre de ses ouvrages, Femmes voilées, intégrismes démasqués (VLB 1996, 2001), qui traite sans complaisance de la montée des intégrismes religieux contre les femmes, a connu un franc succès au Québec et en France. La chercheure s’est aussi fait remarquer pour son livre Prostitution, un métier comme un autre ? (VLB, 2003).

Origine du Prix Condorcet

Le Prix Condorcet rappelle le nom de ce grand mathématicien, scientifique, philosophe, homme politique, militant des droits de l’homme, anti-esclavagiste et féministe avant la lettre que fut Marie Jean Antoine Caritat, marquis de Condorcet, né à Ribemont en 1743 et décédé à Bourg-la-Reine en 1794. Il a milité pour l’instauration d’une vraie démocratie et pour la suppression des privilèges de la noblesse et du clergé. Il réclamait le droit de vote pour les femmes et a laissé des écrits critiques du mode de scrutin en France à son époque...

Le Mouvement laïque québécois (MLQ) est un organisme à but non lucratif dont la raison d’être est la défense de la liberté de conscience, la séparation des Églises et de l’État et la laïcisation des institutions publiques.

On peut lire quelques articles de Yolande Geadah :

* "Le vote à visage découvert".
* "Hidjab, soccer et manipulation".
* "Accommodements raisonnables".
* "Clubs échangistes : un cadeau de la Cour suprême du Canada à l’industrie du sexe".
* "Les enjeux occultés de la prostitution
et les conséquences sur les rapports hommes-femmes".

Sources

* Le Mouvement laïque québécois.
Nicole Blouin, attachée de presse.
Tél. : (514) 272-6537
Le 9 décembre, de 9h à 12h : (514) 946-8080
* Sisyphe.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 9 décembre 2007




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