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Le ministère des Affaires étrangères du Canada répond à une lettre adressée au Premier ministre

17 juillet 2002

par Micheline Carrier

Le ministère des Affaires étrangères du Canada énumère les interventions du gouvernement canadien en faveur des droits en Afghanistan. Mais rien de particulier pour les femmes afghanes, victimes d’un apartheid de genre avant comme après la chute du régime taliban. Une façon de noyer les problèmes spécifiques des Afghanes.



Subjet : A-19326-01 EN RÉPONSE À VOTRE COURRIEL DU 27 OCTOBRE 2001
To : michecarrier@yahoo.ca

le 1 février 2002

Madame Micheline Carrier

Madame,

Au nom de l’honorable John Manley, ancien ministre des Affaires étrangères, je vous remercie de votre lettre courriel du 27 octobre dernier au sujet de l’Afghanistan, dans lequel vous exprimiez votre vive inquiétude à propos de la situation humanitaire dans ce pays, comme l’ont aussi fait de nombreuses autres personnes, tant avant qu’après les attentats du 11 septembre. Je vous prie d’excuser ce retard à vous répondre.

Les événements du 11 septembre ont propulsé au premier plan la question du terrorisme et mis davantage en lumière la répression de longue date exercée sur le peuple afghan par le régime taliban, en particulier la discrimination systémique contre les femmes et les filles. Le Canada s’est exprimé franchement et sans détour au sujet des violations flagrantes des droits des femmes et des enfants en Afghanistan. Bien que nous n’entretenions plus de relations diplomatiques avec l’Afghanistan depuis l’invasion soviétique de 1979, nous avons appuyé les résolutions des Nations Unies (ONU) qui imposaient des sanctions contre les talibans et exprimaient de vives préoccupations au sujet des violations du droit international humanitaire et des droits de la personne dans ce pays.

Même s’il appartient au peuple afghan de décider de l’avenir de l’Afghanistan, la communauté internationale a un rôle d’appui à jouer dans le processus qui mènera à l’instauration d’un gouvernement stable et inclusif en Afghanistan, de même que dans la reconstruction du pays. Le Canada appuie les efforts du représentant spécial de l’ONU, M. Lakhdar Brahimi, en vue d’obtenir un consensus au sein de la population afghane et de la communauté internationale quant à la voie à suivre. Nous avons salué l’adoption, le 14 novembre 2001, de la résolution 1378 du Conseil de sécurité de l’ONU,fermement en faveur de la mise en place d’un gouvernement intérimaire, puis d’un gouvernement multiethnique, pleinement représentatif et respectueux des droits de la personne et des obligations internationales de l’Afghanistan dans la lutte contre le terrorisme et le trafic de stupéfiants.

À l’invitation de M. Brahimi, les principales factions afghanes se sont récemment réunies à Bonn pour discuter de la gestion post-taliban de leur pays. Le Canada a exhorté toutes les parties à mettre de côté leurs dissensions afin d’en venir à une entente sur la voie à suivre qui soit dans l’intérêt de toute la population. Un accord a été conclu pour l’établissement d’un gouvernement intérimaire en Afghanistan, qui préparera le terrain à des élections démocratiques dans deux ans. Nous considérons cet accord comme un important premier pas vers la paix et l’instauration d’un gouvernement inclusif en Afghanistan. Nous sommes particulièrement heureux que les femmes afghanes aient été incluses d’emblée dans l’administration gouvernementale. L’accord de Bonn prévoit également la constitution d’une commission afghane des droits de la personne chargée de surveiller et d’enquêter sur les violations des droits humains et de mettre en place les institutions dont le pays a grandement besoin dans ce domaine. Nous collaborerons avec le gouvernement intérimaire afin d’assurer que le respect des droits de la personne et du droit international fasse partie intégrante de ses programmes et de l’effort international pour la reconstruction du pays.

Ces dix dernières années, le Canada a fourni 150 millions $ en aide humanitaire à l’Afghanistan par l’intermédiaire d’organisations non gouvernementales(ONG) canadiennes, de l’ONU et du Comité international de la Croix-Rouge. Depuis le 11 septembre, nous avons versé 16 millions$ supplémentaires pour venir en aide à la population afghane, y compris les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur du pays. De plus, dans son budget du 10 décembre 2001, le Canada a annoncé qu’il affecterait une somme supplémentaire de 100 millions$ à l’enveloppe d’aide internationale au cours du présent exercice financier afin d’appuyer les secours humanitaires en Afghanistan et dans les pays voisins, où se trouvent un nombre élevé de réfugiés.

Je peux vous assurer que nous continuerons de collaborer étroitement avec les autres membres de la communauté internationale, les agences de l’ONU et les ONG pour atténuer la crise humanitaire tant à l’intérieur de l’Afghanistan qu’à ses frontières. Pour de plus amples renseignements ainsi que des mises à jour sur la crise humanitaire en Afghanistan et la campagne contre le terrorisme, je vous invite à visiter notre site Internet : www.dfait-maeci.gc.ca

Je vous remercie encore une fois de vos observations et vous prie d’agréer, Madame, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

James Junke
Directeur
Direction de l’Asie du Sud

Affaires étrangères du Canada

Micheline Carrier


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