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jeudi 20 septembre 2007 Biographie d’Andrea Dworkin
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De la même façon que Pouvoir et violence sexiste est le premier livre d’Andrea Dworkin paru en français, il ne faut pas s’étonner de ne pas trouver sur Internet de notes biographiques en français sur son œuvre même si, depuis la parution de son premier essai en 1974, on a célébré la qualité de son écriture et la force de sa pensée à travers le monde. Pour ma traduction, je me suis inspirée de la biographie mise en ligne par les proches d’Andrea Dworkin et du texte bio-bibliographique publié sur Wikipedia. Née à Camden, New Jersey, Andrea Dworkin (1946-2005) est connue internationalement comme la militante et l’auteure féministe radicale qui a réussi à briser le silence sur la violence faite aux femmes. Dans sa détermination à montrer les liens entre l’expérience des femmes pauvres, marginales, issues des classes sociales les plus défavorisées et les femmes prostituées, Dworkin a fait prendre conscience à un large public du viol, de la violence maritale, de la pornographie et de la prostitution. Elle a rédigé, avec Catharine A. MacKinnon, les ordonnances novatrices de Minneapolis et d’Indianapolis qui définissent la pornographie comme une violation des droits civils des femmes. Elle a également témoigné devant la Commission du procureur général sur la pornographie et devant le Comité judiciaire du Sénat. Elle a été l’objet de reportages et d’articles dans tous les grands medias. Auteure de 13 livres d’essai, de fiction et de poésie, Andrea Dworkin est une artiste engagée aux réalisations remarquables. "À chaque siècle, il y a une poignée d’auteur-es qui aident l’humanité à évoluer, a dit Gloria Steinem, Andrea en fait partie." Le premier roman de Dworkin, Fire and Ice (Le feu et la glace), a été publié en 1986 ; Mercy (Pitié) a suivi en 1990, acclamé aux États-Unis et à l’étranger, " lyrique et passionné ", écrit le New York Time, " l’un des meilleurs romans de l’après-guerre ", selon le London Sunday Telegraph de Londres ; "un livre extraordinairement puissant," conclut le Glasgow Herald. Son dernier essai a pour titre Life and Death : Unapologetic Writings on the Continuing War Against Women (The Free Press). (La vie et la mort : Écrits irrévérencieux sur la guerre ininterrompue contre les femmes). La vie militante et politique de Dworkin a commencé tôt. En 1965, étudiante de 18 ans au Collège Bennington (Vermont), elle est arrêtée à la Mission américaine des Nations Unies, lors d’une manifestation contre la guerre du Viêt-Nam. Elle est envoyée à la Maison de détention des femmes, où on lui fait un examen intime brutal. Son témoignage courageux sur le sadisme subi lors de cette expérience paraît dans les journaux du monde entier et contribue à forcer le gouvernement de New York à fermer la Maison de détention des femmes. La critique féministe radicale de Dworkin sur la pornographie et la violence contre des femmes a commencé dès son premier livre, Woman Hating (La haine des femmes), qu’elle publie en 1974 à l’âge de 27 ans. Elle a souvent pris la parole pour dénoncer la violence faite aux femmes par la pornographie, notamment au rassemblement historique de 1978 où 3,000 femmes, assistant à la première conférence féministe sur la pornographie, ont tenu la première Marche Take Back the Night (Reprendre la nuit), et ont réussi à paralyser la zone pornographique de San Francisco durant plusieurs heures. En 1980, Dworkin demande à la professeure de droit à Yale, Catharine A. MacKinnon, de l’aider à préparer une poursuite en droit civil pour Linda Marchiano qui, en tant que "Linda Lovelace", a été contrainte de jouer dans des films pornographiques, dont Deep Throat (Gorge profonde). Dworkin et MacKinnon découvrent vite qu’il n’y a aucune façon de l’aider selon la loi en vigueur. En 1983, alors qu’elles donnent conjointement un cours sur la pornographie à la Faculté de droit de l’Université du Minnesota (une autre première), le Conseil municipal de Minneapolis leur demande de préparer un projet d’ordonnance locale conforme au principe de droit proposé pour la première fois par Dworkin dans la défense de Linda Marchiano : selon ce principe, la pornographie est une violation des droits civils des femmes. Dworkin, MacKinnon et d’autres féministes organisent des auditions publiques sur "l’ordonnance" et, pour la première fois dans l’histoire, des victimes de l’industrie pornographique témoignent en personne devant un organisme gouvernemental. Elles réclament que les producteurs et les distributeurs de pornographie soient passibles de poursuites judiciaires pour les dommages causés aux femmes et aux enfants qu’ils exploitent. Dworkin a inspiré et influencé, comme personne d’autre, les penseurs juridiques et les organisatrices féministes de la base. Sa théorie juridique originale - la violence contre les femmes ne doit pas recevoir de protection légale sous prétexte qu’elle ne se produit que dans "le discours", et l’abus sexuel s’oppose au droit d’expression des femmes - a non seulement créé un désaccord entre les avocats des droits civils et des libertés civiques, mais a aussi provoqué une crise constitutionnelle, un conflit fondamental quant aux interprétations des Premier et Quatorzième Amendements. Adversaire inlassable de l’industrie pornographique et de ceux qui y collaborent, Dworkin subit une stigmatisation professionnelle à cause de ses efforts pour venir en aide aux femmes détruites par la pornographie - principalement parce que les grands monopoles médiatiques américains défendent le droit des auteurs pornographiques de transformer les femmes en "discours". Depuis que l’Association américaine des libraires et l’Association américaine des éditeurs ont engagé, en 1984, une poursuite contre l’ordonnance d’Indianapolis, les chances que Dworkin soit publiée aux Etats-Unis ont diminué dramatiquement. Les tentatives de diffuser le documentaire d’une heure de la BBC, " Against Pornography : The Feminism of Andrea Dworkin " (" Contre la pornographie : Le féminisme d’Andrea Dworkin " aux États-Unis ont toujours échouées. En 1992, la B.B.C. a invité Dworkin à revenir participer à la prestigieuse Union de Cambridge à un débat sur "la rectitude politique", diffusé à la télévision nationale. Qualifiée de "féministe éloquente" par la chroniqueuse Hélène Goodman, Andrea Dworkin a pris la parole dans les universités, les conférences et les marches pour reprendre la nuit, en Amérique du Nord et en Europe, prenant position avec force contre les actes de violence envers les femmes, la nouvelle droite, le racisme et l’antisémitisme. Le New York Times a décrit un de ses discours sur la pornographie à la Faculté de droit de l’Université de New York comme "hautement passionné", lui valant une ovation debout. "Elle a entraîné cet auditoire à s’engager dans l’action", a déclaré un porte-parole de l’Université de Stanford. Un représentant de l’Université de Washington ajoute : "Elle a rempli d’énergie les femmes et les hommes présents, à tel point qu’une coalition contre la violence envers des femmes a vu le jour lors de sa conférence ". Ms Magazine a dit admirer "le courage irréductible des revendications révolutionnaires de Dworkin [...], son don... de rendre les idées radicales claires et évidentes." Bibliographie . Heartbreak : The Political Memoir of a Feminist Militant, 2002, Basic Books. Memoir. Nikki Craft a créé deux sites Web où sont archivés les principaux discours, entrevues, articles et extraits de livres de Andrea Dworkin : Dworkin On line Library et Audio. Sources : Mise en ligne sur Sisyphe, le 15 septembre 2007 |