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"La Marois" pour qui je vote

29 août 2012

par Michèle Bourgon

Pauline Marois aura connu un parcours politique éprouvant. Pourtant elle est toujours là.

Ces batailles, ces trahisons, ces luttes intestines qui en auraient terrassé plus d’un, ne l’ont pas abattue.

Je suis toujours abasourdie d’entendre les gens commenter ses vêtements, sa mise, sa coupe de cheveux, ses bijoux, son maquillage, son air de bourgeoise. Étonnée et consternée.

On pense que le féminisme n’a plus sa place parce que les femmes ont accédé à l’égalité ; c’est ce qu’on dit. Pourtant certains sont plus égaux que d’autres…

Des femmes ministres qui doivent être des superfemmes pour faire les grosses « jobs » sales, ça va toujours, mais une femme Premier ministre, hola…

Vous êtes indigné-es parce qu’évidemment vous êtes convaincu-es que tout le Québec s’est mis à la modernité et a accepté que les femmes puissent sortir de la maison…Êtes-vous si certain-es de cela ? Tous les jours, j’observe le contraire.

Si Jean Charest ou François Legault parlent fort, c’est qu’ils sont convaincants. Si Pauline Marois hausse le ton pour se faire entendre, c’est qu’elle est agressive et qu’elle a perdu ses moyens. Ah la Marois ! Deux poids, deux mesures.

Je suis toujours ahurie d’entendre les gens l’appeler avec mépris et condescendance La Marois.

Ce suintement misogyne dégouline des bouches de plusieurs. On la chosifie pour mieux la faire détester, la réduire. Quand entend-on mentionner Le Charest ou Le Legault ?

C’est inepte. Dans une société qui prône le respect des individus, des différences, l’égalité des sexes et qui défend à grands cris l’intimidation, on appelle très souvent cette femme La Marois.

Il est à parier que si Françoise David se rapproche des hauts sommets du pouvoir, on l’appellera aussi la David et on mettra à commenter ses vêtements et tutti quanti.

Pour créer un brouillard de légèreté autour des idées, diminuer le sérieux de ses affirmations.

On n’attaque pas politiquement une femme comme on attaque un homme.

Nous avons tous et toutes assisté à la lutte de madame Marois pour accéder aux plus hautes instances du gouvernement.

Les dernières années furent loin d’être faciles. Et pourtant, malgré les plus récents coups de poignard, elle est toujours là.

Elle a l’étoffe d’une chef. Oserai-je écrire d’une cheffe ?

Elle a mon vote ; pas parce qu’elle est femme, mais parce qu’elle a choisi le Québec depuis longtemps.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 29 août 2012

Michèle Bourgon

P.S.

Lire aussi :

 « Je choisis le "vaisseau amiral" de la capitaine Marois », par Micheline Carrier




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