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lundi 6 décembre 2004 Le mariage forcé, crime contre l’humanité en Sierra Leone
New York, 26 novembre 2004 A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, commémorée hier, le Secrétaire général de l’ONU a attiré l’attention sur le fait qu’en mai, une décision du tribunal pour la Sierra Leone permettait de poursuivre le mariage forcé en tant que crime contre l’humanité tandis que la Haut Commissaire aux droits de l’homme et l’Experte de l’ONU spécialisée sur cette question rappelaient qu’en dépit de décennies de lutte, la violence contre les femmes restait peut-être la violation la plus répandue des droits humains. Dans un message diffusé à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, commémorée le 25 novembre, Kofi Annan a fait observer que « la violence à l’égard des femmes était un phénomène mondial présent dans toutes les sociétés et toutes les cultures, qui touche les femmes sans distinction de race, d’origine ethnique ou sociale, de fortune, de naissance ou de statut quel qu’il soit ». Il a particulièrement insisté sur un aspect de cette violence, celle fondée sur le sexe, particulièrement répandue dans les situations de conflit armé et a par ailleurs attiré l’attention sur la mesure prise en mai dernier par la Chambre de première instance du Tribunal spécial pour la Sierra Leone qui a accepté d’ajouter un chef d’accusation supplémentaire, celui de « mariage forcé », aux actes d’accusation établis contre six défendeurs. « Pour la première fois, le mariage forcé va être poursuivi en tant que crime contre l’humanité », a-t-il souligné. Un aspect aggravant de cette violence sexuelle, qui a lieu trop souvent sous la contrainte et sans protection, est « sa dimension mortelle liée au risque de contraction du VIH », a-t-il également fait valoir. La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Louise Arbour, et la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences, Yakin Ertürk, ont pour leur part fait observer dans une déclaration conjointe que cette commémoration venait rappeler qu’en dépit de décennies de lutte, la violence contre les femmes restait « peut-être la violation des droits humains la plus répandue ». « Trop souvent, cette violence est tolérée et ses auteurs excusés », ont-elles ajouté, avant de rappeler que « les États ont l’obligation de protéger les droits des femmes, d’accorder justice aux victimes et de tenir les auteurs pour responsables de leurs actes ». Elles ont attiré l’attention sur la nécessité de revoir toute législation inadéquate et d’appliquer effectivement la protection juridique existante. « Cela exige plus qu’un simple engagement rhétorique », ont-elles insisté. « Il faut dégager des ressources pour améliorer l’accès à la justice, former et sensibiliser les juges et autres professions juridiques, ainsi que les agents responsables de l’application des lois à tous les niveaux, fournir un abri et une assistance juridique aux victimes et lancer des campagnes de sensibilisation effectives à l’attention du public ». « La communauté internationale doit absolument traiter cette question de manière concrète », ont affirmé Mmes Arbour et Ertürk. Source Le Centre de nouvelles de l’ONU Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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