Une des atteintes les plus sérieuses au droit à la dignité des femmes de nos jours est sans doute le recours croissant à l’enfantement pour autrui, une transaction qui transforme les femmes en mères porteuses et les enfants en marchandise. C’est ce que démontrent Diane Guilbault et Michèle Sirois dans une brochure, intitulée "L’enfantement pour autrui, esclavage moderne", que vient de publier Pour les droits des femmes du Québec (PDF Québec).

Le document présente l’ampleur du phénomène et ses dérives inévitables. Les auteures mettent les projecteurs sur l’industrie qui soutient et nourrit le désir légitime d’enfants de plusieurs couples. Mais cette industrie repose sur l’exploitation de femmes vulnérables du Québec comme de celles des pays du Tiers-Monde ou de l’ex Bloc de l’Est qui font les frais de cette nouvelle forme d’esclavage. Car en effet, comme le montrent les auteures, les femmes qui acceptent de porter les bébés pour les remettre à des commanditaires, n’ont plus, pendant neuf mois, de contrôle sur leur propre corps.

Et que dire des droits de l’enfant qui sont complètement occultés dans ces transactions qui les transforment en « produit », en dépit des lois qui interdisent une telle marchandisation.

Les pressions qui s’exercent pour changer les lois

Depuis plusieurs années, des pressions s’exercent tant sur les tribunaux que sur le législateur pour éliminer les obstacles qui nuisent au développement du « marché des mères porteuses ». Au Québec, on cherche à éliminer l’article 541 du Code civil qui stipule que « Toute convention par laquelle une femme s’engage à procréer ou à porter un enfant pour le compte d’autrui est nulle de nullité absolue ».

De plus, au Québec comme dans bien d’autres pays, on constate que de plus en plus de parents commanditaires vont devant les tribunaux pour régulariser la situation d’un enfant né dans un contexte d’illégalité ce que PDF Québec appelle du « blanchiment d’enfant ». Pourtant, des solutions existent et PDF Québec en propose dans ce document.

PDF Québec souhaite que son analyse permette à toutes celles et ceux qui s’intéressent au sujet, de jeter un regard critique sur cette pratique en croissance, qui se développe grâce à une puissante industrie des biotechnologies et à la faveur du silence inexplicable de la part des gens qui d’ordinaire, fustigent toutes formes d’exploitation.

Le document est disponible en version électronique ici. On peut également se procurer un exemplaire imprimé en écrivant à cette adresse courriel. Le prix est de 5 $, incluant les frais de poste.

La brochure de 21 pages est aussi en ligne en format PDF sur le site de Pour les droits des femmes Québec.

Ou à télécharger ci-dessous :

Mis en ligne sur Sisyphe, le 22 mars 2017

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