Le 31 juillet 2006, le Mouvement social des femmes contre la guerre, en Colombie, a fait une déclaration sur la guerre que la liste des Femmes en noir a traduite et diffusée.

DÉCLARATION

31 JUILLET 2006

NOUS, FEMMES, NE DONNONS PAS NAISSANCE À NOS FILS ET NOS FILLES NI NE LES
ÉLEVONS POUR LA GUERRE.

De plus en plus nous réaffirmons notre slogan alors que nous sommes
confrontées aux mesures militaristes et orientées vers la guerre du
gouvernement de Colombie.

NOUS DÉNONCONS la conscription forcée exécutée par les forces armées de
l’Etat, qui viole les droits fondamentaux à la fois des jeunes et des
citoyens en général.

Dans notre position d’Organisation Féminine Populaire, nous avons reçu des
plaintes de mères et de la communauté en général dans les municipalités de
Yondo, Cantagallo, Puerto Wilches sur la manière dont l’armée se présente
pour recruter des jeunes gens, à leur travail, leur maison, des magasins et
des places publiques, occasionnellement avec une liste et des numéros de
cartes d’identité en main, les traitant pire que des délinquants, violant
leur domicile et sans respect pour leur droit au travail.

Cette approche agressive viole les normes habituelles de recrutement comme
le respect des handicaps physiques, l’objection de conscience et les
garanties pour les jeunes qui se sont engagés à assister leur famille pour
les dépenses de vie minimales, ainsi que des familles ayant été déplacées.

En tant que femmes qui donnons naissance à la vie et qui élevons nos enfants
malgré l’absence de garanties de l’État à des droits comme la santé,
l’éducation et le travail, nous ne pouvons pas accepter que l’État réclame nos enfants à l’âge de 18 ans, apparemment pour servir le pays comme le disent les forces armées.

Nous insistons que le recrutement ne peut pas être obligatoire ; nous nous
opposons à ce que nos fils et nos filles soient envoyé-es à la guerre comme
alternative unique de ce que l’Etat peut leur offrir.

L’objection de conscience est un droit moral, en rapport avec la liberté de
développer sa propre personnalité, et personne ne peut obliger, il ou elle,
à saisir un fusil si sa conscience l’en empêche.

L’Etat de Colombie, dans son zèle militariste et guerrier, a entrepris une
campagne agressive contre les civils, hommes et femmes, en imposant des
normes militaires dans tous les secteurs de la vie publique et privée des
villes.

NOUS REJETONS le mécanisme en usage pour enrôler nos jeunes gens, fils et
filles, dans les zones rurales et dans les petites et grandes villes de
notre région de Magdalena Medio.

NOUS APPELONS les médias à s’intéresser à la manière arbitraire d’enrôlement
des jeunes gens dans l’armée colombienne.

NOUS APPELONS la communauté internationale à prendre en compte cet
enrôlement forcé organisé à la fois par les forces armées de Colombie et les
acteurs armés opérant en dehors de la loi.

NOUS APPELONS les organisations sociales à prendre une position publique
concernant cette situation problématique touchant les jeunes gens, leurs
familles et les communautés en général.

MOVIMIENTO SOCIAL DE MUJERES CONTRA LA GUERRA (Mouvement social des femmes
contre la guerre)

ORGANIZACION FEMENINA POPULAR

Traduction de l’espagnol en anglais : Trisha Novak, USA
Traduction de l’anglais en français : Edith Rubinstein.

Fenwib Digest, Vol. 26, Issue 10. Pour s’inscrire à la liste Femmes en noir.

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