Du 5 au 15 février, une commission québécoise composée de huit femmes provenant de différents milieux, se rendra à Ciudad Juarez au Mexique.

Depuis 1993, dans cette ville, des filles et des jeunes femmes de milieu
modeste, âgées entre 12 et 25 ans, sont enlevées, agressées sexuellement, torturées et assassinées. 370 cadavres ont été retrouvés et plus de 500 autres femmes manquent toujours à l’appel. Après dix ans, ces crimes restent toujours inexpliqués et leurs auteurs impunis. De nombreuses irrégularités ont entaché le processus des enquêtes entreprises, lorsqu’enquête il y a eu, et les recommandations faites par plusieurs organisations internationales de défense de droits sont restées, pour la plupart, lettres mortes.

Juarez se situe au nord du Mexique, à la frontière avec les Etats-Unis.
Cette ville, d’environ 1,3 million d’habitants, abrite de nombreuses
maquiladoras, usines d’assemblage de pièces, en sous-traitance pour de
grandes entreprises étrangères, dans lesquelles travaillent surtout de
jeunes femmes dans des conditions d’exploitation qui s’apparentent bien
souvent à de l’esclavage.

Les objectifs de la commission sont, d’abord, d’exprimer la solidarité de
plusieurs organismes d’ici aux groupes de femmes mexicains ainsi qu’aux
associations regroupant les familles des victimes. Elle rencontrera
également la presse ainsi que des représentants des autorités politiques de différents niveaux. À son retour, la commission pilotera une campagne de sensibilisation dans le but, notamment, de faire pression sur nos dirigeants politiques afin que la question de respect des droits humains fondamentaux des femmes soit portée à l’ordre du jour des rencontres avec les dirigeants du Mexique et ceux des autres pays des Amériques.

Les membres de la commission sont : Rita Acosta, Mouvement contre le viol et l’inceste et Regroupement des Centres d’aide et de lutte contre les
agressions à caractère sexuel, Diane Bourgeois, porte-parole du Bloc
québécois en matière de condition féminine, Gisèle Bourret, Fédération des femmes du Québec, Claudette Carbonneau, présidente de la CSN, Marie-Hélène Côté, Comité chrétien pour les droits humains en Amérique Latine, Martine Forand, cinéaste, Marie-France Labrecque, professeure, Université Laval.

Diffusé par Gisèle Bourret

Mis en ligne sur Sisyphe le 4 février 2004