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mercredi 20 avril 2011 Subventions aux groupes de femmes - Le CSF contredit la ministre St-Pierre et dénonce un détournement de fonds. Le PQ aussi Nouvelles de La Presse Canadienne et du Parti québécois
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QUÉBEC — Québec détourne des fonds destinés aux femmes vers les groupes de jeunes, dénonce le Conseil du statut de la femme (CSF). La présidente du CSF, Christiane Pelchat, est venue étaler en personne son indignation, mercredi, à la ministre St-Pierre, à l’occasion de l’étude des crédits budgétaires consacrés spécifiquement aux femmes. « Nous sommes très inquiètes », a fait valoir Mme Pelchat, se disant « outrée » par la décision de la ministre et ses conséquences. Elle a ajouté qu’elle s’apprêtait justement à lui écrire une lettre pour s’insurger contre cette orientation, dont les femmes feront les frais et qui n’augure rien de bon, selon elle. Mme Pelchat a rappelé que la ministre s’apprêtait à publier d’ici juin son prochain plan d’action en matière de condition féminine et elle s’est interrogée sur les orientations qui y seraient privilégiées, dans ce contexte. Car la décision de financer les Forums jeunesse lui fait craindre le pire, soit de voir Québec délaisser l’approche basée sur la lutte à la discrimination systémique envers les femmes, pour lui substituer une approche indifférenciée qui placerait les groupes de femmes et les organismes mixtes sur un pied d’égalité. « Le Conseil du statut de la femme ne peut endosser la diversion de l’argent destiné à l’égalité entre les sexes aux Forums jeunesse », a tranché Mme Pelchat. La ministre a quant à elle justifié sa décision en disant qu’elle souhaitait que davantage de partenaires adhèrent à l’objectif de promouvoir l’égalité pour les femmes. « Nous voulons rejoindre et sensibiliser le plus de gens possible au Québec », a répliqué Mme St-Pierre, en vantant les actions « structurantes » de diverses initiatives émanant des Forums jeunesse, qu’il s’agisse d’entreprenariat féminin, de lutte à l’hypersexualisation ou de conciliation travail-famille-études. Avant le CSF, l’organisme aviseur du gouvernement sur toute question relative à l’égalité des sexes, le Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec (RTGFQ), qui regroupe 17 tables et représente 425 groupes partout au Québec, avait lui aussi rejeté catégoriquement l’approche St-Pierre, de même que la Fédération des femmes du Québec (FFQ). En appui à leur thèse, ces organismes ont fait valoir que les groupes de femmes étaient sous-financés, tandis que les Forums jeunesse étaient déjà largement subventionnés. Ce sont plutôt les organismes de femmes qui devraient attirer l’attention de la ministre de la Condition féminine, selon Mme Pelchat. « Les partenaires de la politique d’égalité sont les tables de concertation de femmes », et non les Forums jeunesse, a-t-elle insisté, devant une ministre incrédule. D’autant plus que, sur le plan administratif, l’organisme qui doit financer les Forums jeunesse est le Secrétariat à la jeunesse, qui relève du Conseil exécutif, et non le Secrétariat à la condition féminine, qui lui relève de Mme St-Pierre, a soutenu Mme Pelchat. Par Jocelyne Richer, La Presse Canadienne. Communiqué du CSF - Le CSF n’est pas d’accord pour financer les forums jeunesse à même le budget du ministère de la culture, des communications et de la Condition féminine Québec, 20 avril 2011 — À la suite de l’étude des crédits budgétaires de la Condition féminine, le Conseil du statut de la femme tient à préciser que jamais il n’a suggéré
le financement des forums jeunesse à même les budgets du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. De plus, le Conseil craint que cette décision soit le présage d’une symétrisation du 2e plan d’action de la politique gouvernementale de l’égalité entre les femmeset les hommes, c’est-à-dire que les problèmes des hommes soient considérés de la même manière que les discriminations subies par les femmes. Ce serait une erreur. Selon le Conseil, les obligations juridiques nationales et internationales du gouvernement du Québec requièrent un plan d’action pour éradiquer la discrimination systémique subie par les femmes du Québec. Cela passe par un renforcement du financement des groupes de femmes plutôt que par la diversion des sommes vers d’autres groupes. En effet, la discrimination systémique est une forme de sexisme qui n’est pas volontaire. Elle se reproduit parce qu’un système, basé sur la tradition patriarcale, n’est pas remis en question. La discrimination systémique repose sur la socialisation des genres et l’intégration de rôles différenciés selon le sexe. En maintenant les femmes et les hommes dans des rôles socialement prédéterminés, la division sociale des sexes défavorise les femmes lorsqu’elles veulent se réaliser en dehors de leur rôle traditionnel et exercer pleinement leurs aptitudes et leurs droits. L’éradication de la discrimination systémique doit demeurer la seule motivation du ministère de la Condition féminine. Le Conseil du statut de la femme a pour mission de conseiller le gouvernement et d’informer la population sur les questions d’égalité entre les femmes et les hommes. Source : Le Conseil du statut de la femme Une décision douteuse que la ministre St-Pierre est incapable d’expliquer, le Parti québéois Québec, le mercredi 20 avril 2011 – La députée de Rosemont et porte-parole de l’opposition officielle en matière de condition féminine, Louise Beaudoin, est totalement insatisfaite des explications fournies par la ministre Christine St-Pierre concernant l’octroi de un million de dollars en nouvelles subventions du Secrétariat à la condition féminine à des Forums jeunesse régionaux, au détriment des groupes de femmes. La ministre a indiqué avoir entre les mains deux recommandations du Conseil du statut de la femme pour justifier sa décision. « Il est inquiétant de voir que la ministre St-Pierre s’est expliquée en utilisant un faux prétexte. Elle s’est livrée à une interprétation douteuse puisque, contrairement aux prétentions de la ministre, le Conseil du statut de la femme n’a jamais recommandé d’octroyer des subventions aux Forums jeunesse. C’est totalement inadmissible de la part d’une ministre d’inventer des recommandations qui n’existent pas, a dénoncé Louise Beaudoin. La ministre St-Pierre doit préciser les véritables motifs qui l’ont amenée à prendre cette décision », a-t-elle ajouté. La députée de Rosemont rappelle que la ministre St-Pierre a pris cette décision de manière unilatérale, sans consultation. « Ce qui est surprenant, c’est l’approche de la ministre St-Pierre qui a procédé seule dans son bureau et sans faire d’appel de projets auprès des groupes de femmes. Comment peut-on espérer travailler en étroite collaboration pour la condition féminine si la ministre elle-même refuse de collaborer ? La ministre St-Pierre n’aide pas la cause des femmes », a conclu Louise Beaudoin. Source : Direction des communications de l’aile parlementaire du Parti Québécois. – Lire aussi : . Groupes de femmes et financement - "Où loge la ministre ?", par Marie-Andrée Chouinard, Le Devoir Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 avril 2011 |