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vendredi 7 octobre 2011 Prostitution - Abolition de la victime et défense postmoderniste du statu quo Être ou être marchandise
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Je viens de terminer la lecture de Varat och varan, un livre de la socialiste, anarchiste et féministe suédoise Kajsa Ekis Ekman, où elle se consacre essentiellement à un déboulonnage des arguments utilisés pour justifier la prostitution et l’industrie de la maternité de substitution (l’exploitation des mères dites « porteuses »). Son livre a été écrit en réaction aux représentations médiatiques mensongères de la prostitution comme une sorte de choix de carrière intelligent et glamour pour les jeunes femmes, ainsi qu’en réponse au nombre croissant d’universitaires postmodernistes et de « théoricien-ne-s du queer » qui ont contesté la législation suédoise en matière de prostitution avec, entre autres, des arguments ridicules pour tenter de présenter la prostitution comme une forme de « transgression », qui « défie les normes de genre ». Abolir la victime pour détourner notre attention de l’agresseur Ekman décrit longuement les tactiques qu’ont adoptées les partisan-e-s de la prostitution au cours des dernières années et expose à quel point leurs arguments sont réellement faux, absurdes et dommageables. J’ai trouvé particulièrement intéressant ce qu’elle écrit sur les tentatives d’abolir l’utilisation du mot « victime » dans le débat entourant la prostitution. La condition de victime en est venue à être décrite comme quelque chose de honteux. Pour les postmodernistes, reconnaître à quelqu’un une position de victime équivaudrait à lui nier toute capacité d’agir (agency). Ekman expose les raisons de la mise en place de cette fausseté et les conséquences politiques plus larges qui en découlent. J’ai trouvé un résumé de son argument à ce sujet dans une recension du livre publiée par le quotidien suédois Dagens Nyheter : « Pour pouvoir défendre la vente de leur corps par des femmes (et son achat par les hommes), on doit d’abord abolir la notion de victime et redéfinir plutôt la prostituée comme une « travailleuse du sexe », une femme forte qui sait ce qu’elle veut, une femme d’affaires. La « travailleuse du sexe » devient une sorte de nouvelle version de la ’happy hooker’. » Ekman montre de façon convaincante comment cela se fait au moyen d’une rhétorique qui dépeint la position de la victime comme un trait de caractère au lieu d’utiliser la définition correcte d’une victime : quelqu’un qui est affecté par quelque chose. On arrive ainsi à masquer la terrible réalité dans laquelle se trouvent les femmes en prostitution. « La crainte de la “victime“ dans le débat sur la prostitution (...) est quelque chose qui reflète la haine généralisée des victimes dans la perspective néolibérale – puisque toute référence à la personne vulnérable révèle immédiatement une société injuste. En faisant de la victime un tabou, on arrive à légitimer les inégalités de classe et la discrimination de sexe, car s’il n’y a pas de victime, il n’y a pas de coupable. » Ceux qui défendent la prostitution, comme le souligne Ekman dans une interview accordée au journal socialiste Flamman, « ont du mépris pour la faiblesse, une vue froide et cynique de l’humanité, qui a pour conséquence que chacun n’a que soi-même à blâmer pour sa condition ». « Ces circonstances où les femmes vivent dans des établissements du sexe et les quittent rarement avant d’être amenées ailleurs, sans qu’on le leur demande, reçoivent beaucoup d’attention dans les médias et il est pris pour acquis que cela comporte un déni complet de liberté. Mais dans de nombreux cas, les travailleuses migrantes préfèrent cet arrangement pour diverses raisons. En ne quittant pas la région, elles ne gaspillent pas d’argent et, si elles n’ont pas de permis de travail, elles se sentent plus en sécurité dans un environnement contrôlé. Si quelqu’un d’autre trouve les lieux de rencontre pour elles et prend leurs rendez-vous, cela signifie qu’elles n’ont pas à le faire elles-mêmes. Si elles sont venues au pays sur la base d’un visa touristique de trois mois, elles veulent consacrer autant de temps que possible à gagner de l’argent. » Un autre exemple révoltant cité dans l’ouvrage d’Ekman est que, en Australie, un pays où l’on milite de longue date pour la légalisation de la prostitution, on en est venu à qualifier de “jeunes travailleurs du sexe“ des enfants agressés sexuellement. Un rapport officiel parle d’un enfant de 9 ans victime de sévices qui s’était vu offrir « un lit chaud et un bon repas » par ses agresseurs, et où l’on trouvait « fantastique » que les hommes qui l’avaient violé lui aient donné 50 $. Tous les détails du crime auquel l’enfant avait été soumis sont d’autre part presque totalement absents du rapport, sauf pour la mention : « Il y eut un rapport sexuel. » Ce que ces exemples ont tous en commun est de détourner notre attention de l’agresseur. Ils donnent l’impression que les personnes agressées, les prostituées, les enfants, les victimes d’abus de drogues, de pauvreté et d’exploitation économique, ont toutes choisi elles-mêmes la situation où elles se retrouvent. En changeant la définition de la victime afin d’en faire un trait personnel, en faisant des mots « victime » et « sujet » deux antonymes, les postmodernistes délogent tout examen des structures plus profondes et des différences de pouvoir qui affectent la vie des gens, quelque chose qui, bien sûr, convient parfaitement aux intérêts des riches et des puissants en masquant la nature oppressive et injuste de la société dans laquelle nous vivons. Transgression des divisions, à l’opposé de leur abolition Dans une autre section du livre, l’auteure parle de ce qu’elle décrit comme « le culte de la putain », sur le quartier du Raval à Barcelone, où des gens portent des T-shirts avec le slogan « Yo també soc puta » (« Je suis aussi une pute »). L’admiration culturelle portée aux femmes prostituées se résume, pour Ekman, au mépris d’un autre point de vue : « Ce n’est toujours pas une reconnaissance de l’humanité des femmes, mais plutôt une infatuation pour tout ce qui est sinistre et sordide, et auquel on associe la prostituée. » Les gens qui portent ce T-shirt à Barcelone croient peut-être agir par radicalisme et transgresser des normes. Mais « ce qu’ils et elles ne comprennent pas c’est que la putain n’est pas une putain, mais une personne ». Comme écrit Ekman : « Des « nègres blancs absorbent les codes du hip-hop, des voyageurs riches ou pauvres absorbent les cultures du tiers-monde, les travestis et les drag queens absorbent la femme, et les lesbiennes identifiées femmes absorbent la prostituée. La ‘transgression’ des divisions se résume, pour Ekman, à un mépris exercé d’un autre point de vue Quand des Blancs jouent aux Noirs ou quand des universitaires se qualifient de putains ou de toxicomanes, ils et elles tournent en dérision les personnes qui sont Noires, qui sont prostituées et qui sont toxicomanes. » Fiction de syndicats pour les « travailleurs du sexe » Aussi j’ai aimé la section où Ekis Ekman souligne le caractère fictionnel des soi-disant syndicats de « travailleurs du sexe ». L’Union internationale des « travailleurs du sexe » (IUSW), par exemple, qui est affiliée à la GMB (Britain’s General Union) et a pris la parole aux congrès du Parti travailliste et du Parti vert, est dirigée par un homme appelé Douglas Fox. Fox prétend être un « travailleur du sexe » et accuse les féministes radicales d’être des méchantes qui veulent le censurer. Mais à l’examen, il apparaît clairement que Mr Fox est un menteur. Loin d’être un travailleur du sexe, c’est un proxénète qui dirige une des plus grosses agences d’escortes au Royaume-Uni. C’est que, voyez-vous, n’importe qui peut faire partie de l’IUSW : les proxénètes, les hommes qui achètent du sexe, les universitaires sympathiques. Parmi son effectif très réduit de 150 personnes (en regard des plus de 100 000 femmes et hommes au service de l’industrie du sexe au Royaume-Uni), seule une infime minorité sont réellement des personnes prostituées. Et c’est la même chose partout en Europe (note du traducteur : et en Amérique du Nord, p. ex. l’organisation Stella au Québec), où existent des organisations similaires (comme « De Rode Draad » aux Pays-Bas). Leurs effectifs sont minuscules, pour la plupart même pas composés de prostituées, et elles n’ont jamais réussi à imposer de revendications syndicales distinctes des intérêts de l’industrie. S’ajoute à cela la croissance du lobby de la soi-disant « réduction des méfaits », qui a gagné en influence ces dernières années au sein d’un certain nombre de gouvernements et institutions internationales. Ekman montre comment cette influence a cru particulièrement à l’époque de l’épidémie du VIH / sida des années 80 et 90, lorsque ce lobby a été invité par un certain nombre d’organisations à déterminer leurs politiques face à cet enjeu. L’Organisation internationale du Travail (OIT) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont, par exemple, toutes deux pris parti pour une légalisation de la prostitution aux motifs qu’elle augmenterait les revenus des États et faciliterait la lutte contre la propagation du sida. Ekman écrit que ces deux organisations ont commencé à utiliser des phrases telles que « elle n’est pas une victime, mais un agent » et ont qualifié la prostitution d’« emploi de femme qui devrait être reconnu ». L’effet de la montée de ce lobby a bien sûr été de légitimer encore plus la prostitution, la rendant plus difficile à combattre. Lorsque Ekman a visité à Amsterdam les bureaux de l’organisation TAMPEP, un groupe destiné à la prévention du VIH parmi les « travailleuses du sexe migrantes », et qu’elle a demandé si elles ne pouvaient rien faire pour aider les femmes à sortir de la prostitution, on lui a répondu : « Mais pourquoi le ferions-nous ? Notre but est d’enseigner aux femmes à être de meilleures prostituées » (p. ex. en utilisant des préservatifs pour protéger de l’infection les hommes qui abusent d’elles). Cet objectif (d’enseigner aux femmes à être de meilleures prostituées) est soutenu par des millions d’euros de la Commission européenne chaque année. De façon similaire, une brochure officielle réalisée avec le soutien du gouvernement australien conseille aux femmes prostituées d’« avoir toujours l’air d’aimer ça » et explique aux femmes comment refuser les exigences d’un homme violent sans « lui faire perdre son désir ». En outre, le dépliant souligne que cela pourrait être une bonne idée d’essayer d’éviter les ecchymoses parce que « cela peut vous forcer à vous absenter du travail et à perdre plus d’argent en conséquence ». Réalité de la prostitution Comme l’explique clairement Ekman, l’objectif central de l’approche qui se dit de « réduction des méfaits » consiste à protéger et défendre le système de la prostitution. Ses partisans évitent toute question plus poussée sur la nature de la prostitution, ses causes et ses effets. Gaspiller des millions à « enseigner aux femmes à être de meilleures prostituées » est une cruelle plaisanterie dans un monde où des dizaines de millions de femmes et de filles sont réduites en esclavage et systématiquement violées au service des désirs sexuels des hommes. Pourquoi, demande-t-elle, la prostitution continue-t-elle à être autorisée dans de nombreux pays malgré ses dommages énormes ? Les statistiques sont peu difficiles à trouver et à interpréter dans les pays où la prostitution est légale ou illégale : * 71% des femmes en prostitution ont été soumises à des violences physiques. * 63% ont été violées en situation de prostitution. * 89% veulent quitter l’industrie et le feraient si elles le pouvaient. * 68% affichent des indices de stress post-traumatique. * Les femmes en prostitution ont un taux de mortalité 40 fois plus élevé que la moyenne. * Les femmes en prostitution courent 16 fois plus de risques d’être assassinées. Un des facteurs qui, selon Ekman, caractérise fortement la prostitution est la scission entre le corps et l’esprit/âme (je ne suis pas certain de la meilleure façon de traduire le mot suédois « JAG ») ; il s’agit souvent d’une stratégie de survie pour les personnes impliquées dans l’industrie. Presque tous les comptes rendus de la prostitution font état de ce fractionnement : on voit souvent les personnes en prostitution se créer deux personnalités complètement différentes ; beaucoup d’entre elles perdent toute sensation dans certaines parties du corps, elles se dissocient de leur organisme. Les partisans de la prostitution veulent nous convaincre que le corps est quelque chose de séparé, et que le fait de le vendre n’a pas de conséquences plus vastes pour les personnes impliquées. Ils promeuvent l’idée du corps comme une propriété des gens sur laquelle ils exercent un contrôle rationnel, un produit dont, avec de l’intelligence, ils peuvent tirer un peu d’argent. La capacité de fermer certaines parties de vous-même, de scinder corps et esprit et de maintenir à distance toute conscience de ce qui vous arrive a été acclamée par les amis de la prostitution comme un idéal, un signe de force. Résultat : les personnes qui ne sont pas assez fortes, la majorité qui, par exemple, contractent un SSPT, reçoivent peu de sympathie pour ce qui est considéré comme de leur propre faute : être faible et avoir choisi le mauvais travail. La défense du statu quo par le post-modernisme Un des éléments qui sont peut-être particulièrement importants pour la gauche et pour les personnes qui souhaitent transformer la société est ce que dit Ekman sur la façon dont nos mots nous ont été volés et utilisés d’une manière qui ne fait rien d’autre que renforcer le statu quo. Elle écrit que depuis 1968, les dominants ont dû reformuler leur identité et les arguments dont ils se servent pour justifier leur existence : « Les institutions qui détiennent le pouvoir – les institutions financières, les médias, l’université, les classes politiques, le pouvoir sexuel des hommes et les privilèges de la classe dirigeante – ont tous dû se reformuler pour justifier leur existence. Ils ne peuvent plus affirmer détenir le pouvoir parce qu’il leur est accordé par la nature ; toutes les relations doivent maintenant trouver une justification morale. Cela se fait notamment en cachant ce pouvoir (...) Les nobles, les entreprises, les médias, les intellectuels – les voilà soudain qui se prétendent tous provocateurs, marginalisés ou déviants. « La figure de la “travailleuse du sexe” s’inscrit dans cette dynamique. Elle combine une pratique de longue date, préservatrice du genre, à un nouveau langage rebelle. Elle devient une symbiose entre la droite néolibérale et la gauche postmoderniste. La droite néolibérale y trouve un discours qui déclare que la prostitution est une forme de libre entreprise et qui fait vaguement appel à la liberté individuelle. La gauche postmoderniste y trouve une excuse pour ne pas lutter contre la structure du pouvoir en endossant la voix d’un groupe marginalisé. « La gauche postmoderniste est, comme l’écrit Terry Eagleton, une réaction à l’hégémonie néolibérale. Après l’effondrement du communisme, des parties de la gauche ont réagi en masquant leur défaite pour la présenter comme une victoire (...) Au lieu de continuer à souligner des injustices, certaines factions ont viré capot en définissant le statu quo comme subversif. « Lorsqu’on trouve difficile de remettre en question les injustices, il devient tentant de plutôt les redéfinir – en les regardant de plus près, ces injustices n’en sont peut-être pas mais au contraire des gestes de rébellion ? Tout à coup, la pornographie, la prostitution, les voiles, l’emploi de domestiques ou la toxicomanie commencent à être expliqués comme des phénomènes marginalisés, comme le choix d’une femme, ou comme un choix individuel ayant un potentiel subversif. » Débat sur la prostitution en Suède Enfin, un autre élément que j’ai trouvé intéressant dans ce livre a été son analyse de l’évolution du débat sur la prostitution en Suède au cours des dernières décennies. Ses opposantes, telles Petra Östergren et Laura Agustin, ont longtemps accusé la législation suédoise contre l’achat de sexe (sexköpslagen) d’avoir entièrement ignoré les opinions et les intérêts des personnes qui pratiquent la prostitution. Ekman fait valoir au contraire que la Prostitutionsutredningen, une vaste enquête gouvernementale menée en 1977 et qui a orienté le débat sur la prostitution en Suède pour les décennies à venir, s’est avérée révolutionnaire dans l’accent qu’elle a mis sur les opinions et les expériences des femmes prostituées elles-mêmes et dans les questions qu’elle a posées sur les hommes qui les utilisaient. On apprend que le politicien de centre-droite Inger Nilsson, qui avait été mis en charge de l’enquête, avait initialement tenté de supprimer les comptes rendus des femmes après avoir rencontré plusieurs propriétaires de clubs de sexe. Il avait choisi de publier une version largement émondée du rapport, en en excluant tous les témoignages personnels des femmes. La divulgation de cette tentative suscita une tempête d’indignation de la part des féministes et le gouvernement fut contraint à diffuser le rapport complet de l’enquête, publié sous la forme d’un livre de 800 pages. Pour Ekman : « Ce livre eut l’effet d’une bombe. Ce fut un point tournant qui a complètement changé le point de vue de la société sur la prostitution. Il est venu modifier l’orientation des recherches menées à ce sujet dans toute la Scandinavie. La prostitution, tout comme le viol, était devenue une affaire politique (...) Pour la recherche sur la prostitution, cela voulait dire reprendre les choses au début. On a ainsi répudié une bonne part des recherches menées au 19e siècle – alors que l’on recherchait les causes de la prostitution dans la personnalité d’une femme et dans la maladie. On a plutôt commencé à construire de nouveaux savoirs en cherchant des explications dans les relations entre les sexes et dans la société. Et où la recherche allait-elle trouver les bases de ces nouvelles connaissances ? Oui, dans les comptes rendus des personnes prostituées elles-mêmes. » Conclusion Même si je ne peux évidemment pas décrire ici tout le contenu du livre d’Ekman, j’ai trouvé Varat och varan hautement intéressant et instructif et je crois qu’elle fournit des munitions extrêmement utiles dans la lutte contre le virage postmoderniste, qui semble caractériser une grande part de l’université contemporaine ainsi que certaines sections de la gauche. Refusons la haine des victimes propre au postmodernisme. Être une victime n’est pas honteux ou une insulte, et ce n’est pas non plus un trait de caractère. Car dans un monde injuste, il y aura toujours des victimes, il y aura toujours des gens qui ont moins de pouvoir et de richesse que d’autres, qui ont moins de contrôle sur la direction que prend leur vie. Se trouver en position de victime ne veut pas dire vous ne trouverez jamais les moyens de pallier cette situation ; cela ne signifie pas non plus qu’il vous manque la capacité de penser et d’agir de façon rationnelle. Ce que cela signifie, c’est que nous vivons dans un monde qui a grandement besoin de changement. En abolissant le mot victime et en définissant l’ensemble de nos actions comme des choix individuels, les postmodernistes ne montent rien d’autre qu’une défense réactionnaire du statu quo. Version originale en anglais : "Prostitution, the abolition of the victim and post-modernism’s defence of the status-quo". Traduction Martin Dufresne. Mis en ligne sur Sisyphe, le 5 octobre 2011 |