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dimanche 20 mai 2012

Appel international - Agissons pour soutenir les démocrates en Tunisie !






Écrits d'Élaine Audet



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Depuis le début de l’année 2011-2012, la communauté universitaire en Tunisie vit, dans son ensemble, des moments de grandes tensions. De graves incidents se sont produits à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse, à l’École supérieure de commerce de la Manouba, à l’Institut supérieur de sciences appliquées et de technologie de Kairouan ainsi qu’à l’Institut supérieur de théologie de Tunis.

C’est sans conteste à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba que se sont concentrées les pires attaques perpétrées par des milices salafistes qui exigent l’ouverture d’une salle de prière et le port du voile intégral pendant toutes les activités pédagogiques, y compris durant le déroulement …des examens !

En effet, depuis le 28 novembre 2011, cette faculté a connu des scènes de guérilla menées par un groupuscule (tout au plus une dizaine) d’étudiantes vêtues de niqab et soutenues par des militants salafistes pour la plupart extérieurs à la faculté, dirigé par Mohamed Bakhti, un étudiant de 27 ans inscrit en première année d’histoire, anciennement membre d’un groupe armé tunisien jihadiste directement impliqué dans des attaques terroristes en sol tunisien en 2007 et lié à Al-Qaïda.

Les revendications, les agissements et les motivations des ce groupe ultra minoritaire ont jeté l’effroi au sein de la communauté universitaire par le caractère fallacieux et pervers de leur contenu. Pourquoi exiger une salle de prière alors qu’un lieu de culte est disponible à un jet de pierre du campus ? Pourquoi ne pas respecter la décision du conseil scientifique de la faculté qui a jugé le port du voile intégral incompatible avec les règles élémentaires de la sécurité des personnes et antinomique avec les exigences pédagogiques ?

Face au refus du doyen de la faculté, Habib Kazdaghli, de céder aux pressions des salafistes et compte tenu de la grande solidarité de la communauté universitaire, ce groupuscule n’a pas hésité à utiliser des méthodes d’une extrême violence, paralysant la faculté pendant près d’un mois, occupant des locaux administratifs, chassant le doyen de ses propres bureaux, le séquestrant pendant plusieurs heures, le menaçant de mort et agressant physiquement des enseignant(e)s, des étudiant(e)s, des employé(e)s et des journalistes.

Au lieu d’assurer la sécurité au sein de l’établissement académique, les autorités tunisiennes font mine de ne rien voir et de ne rien entendre, laissant ainsi perdurer un climat délétère où prospèrent l’arbitraire et la tyrannie de la pensée totalitaire. Pire encore, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, dirigé par Moncef Ben Salem, un député du parti islamiste Ennahda, a tiré à boulets rouges sur le doyen en affirmant que ce dernier « n’a pas fait ce qu’il fallait faire pour résoudre le problème pacifiquement et qu’il a des arrière-pensées politiques ».

Nous ne pouvons rester silencieux face à cette insoutenable situation. C’est pourquoi, nous, démocrates qui œuvrons dans différentes sphères professionnelles et paraprofessionnelles, rendons hommage à la résistance héroïque des enseignant(e)s, des étudiant(e)s et des employé(e)s des institutions académiques de Tunisie, particulièrement à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba et à son doyen Habib Kazdaghli et appelons à exprimer notre solidarité concrète et agissante au Comité Tunisien de Défense des Valeurs Universitaires.

Premiers et premières signataires

Djemila Benhabib (essayiste et journaliste, Canada), Soad Baba-Aissa (présidente de l’Association pour la mixité, l’égalité et la laïcité, Algérie et France), Caroline Fourest (essayiste et journaliste, France), Taslima Nasreen (gynécologue et écrivaine, Inde), Elisabeth Badinter (philosophe et écrivaine, France), Nadia El Fani (cinéaste, France-Tunisie), Boualem Sansal (écrivain, Algérie), Maryam Namazie (porte-parole de Iran Solidarity et de One Law for All, Grande-Bretagne), Richard Dawkins (biologiste et écrivain, Grande-Bretagne), Harry W. Kroto (récipiendaire du prix Nobel de Chimie en 1996, Grande-Bretagne et États-Unis), Alice Schwarzer (rédactrice en chef du magazine Emma, Allemagne), Nawal El Saadawi (psychiatre et écrivaine, Égypte), Rayhana (comédienne, France), Mina Ahadi (présidente du Comité international contre la lapidation, Allemagne), Anne-marie Lizin (présidente honoraire du Senat de Belgique, Belgique), Guiliana Sgrena (journaliste, Italie), Samia I. Spencer, (Professeur et Consul honoraire de France en Alabama, États-Unis), Chalha Chafik (sociologue et écrivaine, France), Shoukria Haider (Présidente de NEGAR-Soutien aux femmes d’Afghanistan, Afghanistan), Nicoletta Pirotta (présidente de l’Initiative féministe européenne-Italie, Italie), Elisabeth Roudinesco (historienne de la psychanalyse, France), Liliane Kandel (sociologue, France), Bernice Dubois (Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes, France), Fewzi Benhabib (enseignant et militant du parti Algérien pour la laïcité et la démocratie, Algérie et France), Rafiq Mahmood (professeur, Indonésie), Fouzia Assouli (présidente de la Fédération de la Ligue Démocratique des Droits des Femmes, Maroc), Evelyne Accad (professeur émérite à l’Université de l’Illinois, Université américaine au Liban, Liban), Mimouna Hadjam (militante associative, fondatrice de l’Association Africa, France), Malka Marckovitch (historienne, consultante internationale droits des femmes et droits humains, France), Nina Sankari (militante associative, Pologne), Élaine Audet (poète, essayiste et éditrice de sisyphe.org, Canada), Micheline Carrier (éditrice de sisyphe.org, Canada), Rodrigue Tremblay (professeur émérite et auteur, ancien ministre de l’industrie et du commerce du Québec, Canada), Daniel Baril, (journaliste et anthropologue, Canada), Mireille Valette (journaliste, Suisse), Nahla Mahmoud (Directeur du Groupe des Humanistes Soudanais, Soudan), Deeyah (producteur de musique, Norvège-États-Unis), Maria Hagberg (militante pour les droits des femmes, Suède), Judit Morva (économiste et enseignante, Hongrie), Ibrahim Nigar (avocat, Suède et Kurdistan), Sevdije Ahmeti ( militant des droits humains, Kosovo), Emad Nasr Zikri (Union des femmes égyptienne, Égypte), Eman Alkhamisi (militante associative, Suède), Fatoumata Sidibe(députée au Parlement bruxellois, Belgique), Viviane Teitelbaum (députée au parlement bruxellois, Belgique), Sonja Eggerickx (présidente de l’Union Internationale de l’Ethique Humaniste, Belgique), Udo Schuklenk (professeur de philosophie et directeur de recherche en bioéthique, Canada), Tarek Fatah (journaliste, fondateur du Congrès des musulmans canadiens, Canada), Annie Sugier (présidente de la Ligue du Droit International des Femmes, France), Sabine Salmon (présidente de Femmes Solidaire, France), Hameeda Hossain (militante des droits humains et Fondatrice d’Ain et Salish Kendra, Bengladesh), Gita Sahgal (directrice exécutive Centre for Secular Space, Grande-Bretagne), Yasmin Rehman (présidente du conseil d’administration Centre for Secular Space, Grande-Bretagne), Polly Toynbee (président de l’Association des humanistes britanniques, Grande-Bretagne), Bouchra Abdou (coordinatrice de la Fédération de la Ligue Démocratique des Droits des Femmes, Maroc), Kacem El-Ghazzali (journaliste et bloggeur Maroc et Suisse), Smain Balaska (professeur, Algérie), Arezki-Ait Larbi (editeur et journaliste, Algérie), Dana Hunter (bloggeur, États-Unis), Ophelia Benson(bloggeur et écrivain, États-Unis), Nadia Geerts (professeur de philosophie, Belgique), Guy Haarscher (professeur de philosophie à l’Université Libre de Bruxelles, Belgique), Anne-Marie Roviello (professeur de philosophie à l’Université Libre de Bruxelles, Belgique), Geneviève Couraud (professeure agrégée de lettres et présidente de l’observatoire du droit des femmes du 13, France), Monique Dental (animatrice du réseau féministe Ruptures, France), Carine Delahaie (rédactrice en chef de la revue Clara Magazine, France), Lilian Halls-French (sociologue, co-présidente du l’Initiative féministe européenne en Europe, France), Camille Scoffier Reeves (France), Linda Weil-Curiel (avocate, France), Hassane Zerrouki (journaliste, Algérie et France), Etienne Bastide (journaliste Radio-Galère, France ), Sandrine Boitel (membre de l’Observatoire de la laïcité de Saint-Denis, France), Geneviève Capon (professeur, France), Peter Tatchell (défenseur des droits de l’homme, Grande-Bretagne), Yasmin Alibhai-brun (auteur et journaliste, Grande-Bretagne), Alom Shaha (professeur de sciences et auteur, Grande-Bretagne), Rahila Gupta (auteur et journaliste, Grande-Bretagne), Houzan Mahmoud (organisation pour la Liberté des Femme en Irak, Grande-Bretagne), Ahlam Akram (journaliste et écrivaine palestinienne, Grande-Bretagne), Katie Hickman (auteur, Grande-Bretagne), Rumy Hassan (universitaire, Grande-Bretagne), Brian Palmer (ex-doyen Université de Reading, Grande-Bretagne), Tanya Smith, (Australie), Tiziana Dal Pra (présidente de l’Association Trama di terre, Italie), Edda Pando (militante associative pour les droits des immigrés, fondatrice de l’Association Arci Todo Cambia, Italie), Sara Ben Guiza (ancienne tête de liste du Pôle Démocratique Moderniste en Tunisie, Italie), Assunta Sarlo (Usciamo dal Silenzio, Italie), Olfa Bach Baobab (Association Mosaïque Interculturelle, Italie), Annamaria Rivera (anthropologue, université de Bari, Italie), Medhin Paolos (Italie), Kossi A. Komla Ebri (écrivain, Italie), Lea Melandri (université libre des Femmes, Italie), Giulio Cavalli (conseiller régional, Italie), Maryan Ismail (Réseau des femmes pour le développement et la paix), Bernard Andres (professeur, Université du Québec à Montréal, Canada), Genevieve Corfa (chargée de projet en environnement, Canada), Suzanne Desbien (écrivaine, Canada), Diane Guilbault, Auteure, Canada), Hafida Oussedik (architecte, Canada), Danièle Trussard (écrivaine, Canada), Mathilde Baisez (enseignante, Canada), Micheline Bail (écrivaine, Canada), Guilda Kattan (enseignante, Canada), Ghisline Larose, enseignante à la retraite, Canada), Barbara Romagnoli (journaliste, Italie), Francesca Koch (maison internationale des Femmes, Italie), Daniele Barbieri (journaliste, Italie), Paolo Buffoni (Association Université des migrants, Italie), Solange Cidreira (présidente Initiative féministe européenne, France), Michèle Chantret (professeur, France), Selma Chiali (universitaire, France), Renée Clergue (retraitée éducation nationale, France), Monique Combescot (directeur de Recherches CNRS, France), Halima Dar El Beida (professeure, France), Michèle Fantino (Marche mondiale des Femmes 13 Paca, France), Elise Fleurot (professeur de mathématiques, France), Annette Guidj (retraitée éducation nationale, France), André Gomar (président de l’Observatoire de la laïcité de Saint-Denis, France), Belkacem Lounes (conseiller régional Rhône Alpes, Vice-Président de la Commission Enseignement Supérieur et Recherche, France), Françoise Marguerite-Barbeito (vice présidente de l’Observatoire de la laïcité de Saint-Denis, France), Claudie Martinez Mediene (professeur, France), Saeed Paivandi (professeur, France), Jeanine Paturange (professeur, France), Pierre Paturange (Cadre Banque, France), Ana Pak (militante associative, France), Mostafa Ramsi (membre de l’Observatoire de la laïcité de Saint Denis, France), Léa Terbach (universitaire, chercheur, France), Ikbel Mallek Zouari (universitaire-chercheur, France).

 Pour signer cet appel, il faut envoyer un message à sobab13@live.fr qui compile les signatures.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 17 mai 2012



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  • Appel international - Agissons pour soutenir les démocrates en Tunisie !
    (1/1) 19 mai 2012 , par





  • Appel international - Agissons pour soutenir les démocrates en Tunisie !
    19 mai 2012 , par   [retour au début des forums]

    Merci de cet article qui expose bien les enjeux de la pression exercée par les fondamentalistes sur l’université tunisienne et le courage du doyen de la Manouba.

    Cependant, permettez-moi de relever un point contestable : le côté "ultra-minoritaire" de ces salafistes. En effet, stricto sensu, ils sont très peu nombreux : ce sont des activistes dont la stratégie est d’occuper le terrain.
    Pourtant, si on observe bien ce qui se passe en Tunisie, on constate un parallèle avec la situation égyptienne : dans les deux cas, les islamistes (Frères Musulmans en Egypte, Ennahdha en Tunisie) ont remporté les élections. Dans les deux cas ils se font déborder par encore plus fondamentaliste qu’eux : les salafistes.

    Or, une spécificité de l’islam empêche les fidèles même normaux, paisibles, de condamner ceux qui pratiquent l’islam de manière plus rigoriste, plus intransigeante : l’horreur de la fitna, la division.

    Ainsi, même dans la paisible, la mesurée Tunisie, les salafistes parviennent à perpétrer leur guerre contre les laïcs, soutenus qu’ils sont en partie par les nahdhaouis (votre article le montre bien), et même parfois par les musulmans non engagés politiquement.

    Les salafistes prétendent au retour d’une mythique "pureté originelle" de l’islam, au désert arabe du VIIe siècle, ils représenteront un vrai danger tant que la majorité des musulman ne les combattra efficacement.


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