par Patrice Perreault

Lundi dernier, pour souligner la St-Valentin et dans le cadre de l’émission de radio Maisonneuve en direct, divers intervenant-e-s ont traité de la question du partage des tâches domestiques entre les femmes et les hommes. Cela nous amène à une réflexion sur les rapports hommes/femmes dans le couple et l’intimité.

Un simple chiffre nous révèle comment les relations au sein des couples sont toujours marquées par des rapports de force. L’inégalité qui en découle profite aux hommes. Songeons simplement que les femmes accomplissent plus de 65% des tâches domestiques ! Elles s’occupent majoritairement des enfants et des personnes âgées depuis des millénaires. Suite au récent « dérapage » ambulatoire, ce phénomène s’est accentué.

Conséquemment, l’égalité et la réciprocité sont-elles réellement atteintes au sein des couples ? Malgré des efforts héroïques, les couples ne demeurent-ils pas prisonniers de modèles androcentriques et foncièrement patriarcaux ? N’y a-t-il pas résurgence de paradigmes légitimant des croyances en des pseudo-déterminismes biologiques (en guise d’exemple de ces discours, les hommes auraient le sens d’orientation spatiale et les femmes seraient « naturellement » portées vers le soin des personnes) ?

Le discours antiféministe ambiant ne conduit-il pas à sacraliser les stéréotypes, comme nous l’observons dans certains médias de masse ? Enfin, le contexte néolibéral actuel, encourageant la performance et la compétitivité, ne renforce-t-il pas ces schémas sociaux ? Ne favorise-t-il pas une compréhension réductrice des personnes humaines où les rôles préétablis sont considérés comme des normes incontournables mesurant l’excellence des personnes ?

Si les mouvements féministes sont parvenus à accomplir des avancées sur le plan politique et social, comme la reconnaissance juridique de l’égalité, la transformation des stéréotypes chez les couples demeure toujours un défi à relever afin de favoriser une plus grande réciprocité et égalité dans les rapports interpersonnels entre les hommes et les femmes. C’est le grand défi féministe contemporain.

En dépit du ressac potentiel et des écueils rencontrés, les mouvements féministes pavent la voie vers une définition de l’être humain permettant de se définir individuellement hors des normes « masculines » et « féminines ». Cela ouvre la possibilité aux hommes de redéfinir leur identité pour valoriser davantage la réciprocité, l’interdépendance, la vulnérabilité, l’égalité et l’amour. Cela favorise également pour les femmes, l’affirmation de soi, la force, l’autonomie et l’amour.

Ce rêve d’une parfaite égalité et réciprocité amoureuse entre les hommes et les femmes, je le fais mien.

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