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mardi 6 juin 2006 Du mur de Berlin au baisodrome du Mondial de foot, par Michèle Dayras
Souvenons-nous de la 1ère « ouverture » du Mur, de celle qui permit à un grand nombre d’hommes de profiter des « bienfaits » des bordels de l’Ouest. Rappelons-nous combien la réunification des 2 Allemagnes a été laborieuse, en partie conditionnée par la reconnaissance – ou non – des acquis des droits des femmes de RDA. Le problème de l’IVG devint crucial, car l’avortement était libre à l’Est mais extrêmement difficile dans la RFA très religieuse où l’idéologie de « mère ou putain » imprimait les esprits. Pendant 2 ans les Allemandes de l’Ouest furent autorisées à se rendre à l’Est pour avorter, puis la législation globale redevint réactionnaire pour toutes. Nous croyions que Madame Angela Merkel, élevée dans un système qui instituait l’égalité entre les femmes et les hommes, aurait pour priorité d’oeuvrer pour les droits des femmes. Nous espérions qu’elle lutterait contre la réglementation de la prostitution en Allemagne, où les maisons closes sont devenues depuis 2002 des entreprises, les proxénètes, des employeurs respectables, et les profiteurs de « services sexuels », des clients comme les autres ; qu’elle serait choquée à l’idée que l’on autorise des transactions aussi ignobles que l’achat, la soumission, la dégradation et l’avilissement d’un être humain, dont la dignité est bafouée et les droits humains sont niés ; qu’elle dénoncerait, avec vigueur, cet esclavage moderne qui réduit les femmes à un assemblage d’orifices, « bouche-vagin-anus », que n’importe quel homme a le droit de consommer ; qu’elle désapprouverait la construction, en 2006, d’une « unité de vidange de sperme » de 3000 mètres carrés à proximité du plus grand complexe sportif, ainsi que des nombreuses autres « cabines de prestation » disséminées dans la ville de Berlin. Nous imaginions que le mot SORORITE n’était pas vain pour elle ; qu’elle se sentirait solidaire des 50000 futures victimes qui vont être capturées et importées d’Europe centrale et d’Europe de l’Est pour la satisfaction des délires pornographiques, sexuels et sexistes, des viandards du football et de leurs fans ! Celles et ceux qui combattent pour une réelle égalité des sexes, qui ne peut se définir que dans le respect mutuel, s’interrogent sur l’avancée que constitue - pour les Allemandes et pour les femmes du monde - la promotion de Madame Merkel à un poste de responsabilité d’où elle cautionne le système patriarcal machiste, dont la marchandisation du corps des femmes dans le cadre de la mondialisation de l’économie de marché traduit l’apogée. Docteure Michèle Dayras Mis en ligne sur Sisyphe, le 1er juin 2006. VOIR EN LIGNE : Dear Chacellor Merkel Commenter ce texte ![]() © Sisyphe 2002-2014 |
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