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mardi 23 août 2011
Rapport médical de Nafissatou Diallo - "Cause des blessures : agression, viol"

par Philippe Coste

L’Express* a consulté le document établi par l’hôpital new-yorkais qui a examiné la femme de chambre qui accuse DSK de viol.

Les principales conclusions

Sur la table, l’une de ces fiches médicales à la mise en page ésotérique dont les hôpitaux new-yorkais ont le secret. Les sexual assaults forensic exams notes, les notes médico-légales d’agression sexuelle établies et archivées sur une dizaine de pages par le service des urgences de l’hôpital St Luke’s Roosevelt de Manhattan, datent de l’arrivée de la patiente Nafissatou Diallo au 14 mai 2011, à 15 h 59.

Les premières lignes du rapport déclarent que la patiente est "alerte, capable de se déplacer seule. Sa peau est chaude et sèche". La jeune femme est arrivée en ambulance, indique le document, accompagnée d’un policier du commissariat de Midtown, dont dépend le Sofitel de New York. Le rapport cite les propos des ambulanciers assurant qu’"elle est une femme de ménage du Sofitel qui a subi une agression sexuelle par l’occupant d’une chambre et qu’elle se plaint aussi d’une douleur à l’épaule gauche". Ils répètent la description que Nafissatou Diallo leur a faite de l’incident pendant le transport vers l’hôpital : "Il m’a poussée vers le bas et m’a enfoncé son pénis dans la bouche."

Le personnel des urgences de l’hôpital demande à Nafissatou si elle souhaite attendre l’arrivée d’un "Safe", un sexual assault forensic examiner, un infirmier ou un interne spécialisé dans l’examen médico-légal des agressions sexuelles. La plupart des hôpitaux de New York disposent de personnel spécialisé dans l’admission des victimes de viols et de crimes sexuels. Leur rôle est d’assurer les premiers secours et soutiens psychologiques aux victimes et d’établir les premiers constats médicaux nécessaires à l’enquête ultérieure. Le médecin écrit : "Confusion, douleurs musculaires, tension." Il précise qu’elle réitère la même description de l’agression sexuelle : "La patiente déclare : "Il m’a poussée vers le bas et m’a enfoncé son pénis dans la bouche." Elle souffre de l’épaule gauche, mais, selon elle, beaucoup moins qu’en début d’après-midi." Un scanner ultérieur révélera une rupture du ligament.

"En larmes"

Le médecin décrit de manière succincte le comportement de la victime. "En larmes. Elle relate l’incident sur un mode narratif. Elle s’interrompt, marque des pauses, en décrivant l’acte de fellation." Le récit de la victime présumée, recueilli dans le rapport médical, a été reproduit dans le texte de la plainte civile déposée en son nom par Ken Thompson : "L’homme nu aux cheveux blancs verrouille la porte et l’entraîne sur le lit" pour une première tentative, puis au fond du couloir, où il déchire ses collants, saisit "la partie extérieure de sa zone vaginale", "enfonce profondément son pénis dans sa bouche en la saisissant par les cheveux". Jusqu’à l’émission du sperme dont elle décrit le goût et "qu’elle crache sur la moquette".

La dernière page du rapport médical comporte un schéma de la zone vaginale de la victime, un élément standard des formulaires de ce type. La partie inférieure du vagin de la patiente, la "fourchette postérieure", est hachurée au crayon pour marquer l’emplacement d’un traumatisme. A droite sur la page, le praticien a inscrit au stylo rouge "rougeur sur la fourchette". Il précise encore la localisation : "5 and 7 o’clock." Entre "5 et 7 heures", comme sur le cadran d’une montre. Le reste du feuillet est occupé par une "check-list" de la zone vaginale de Nafissatou Diallo, requise pour toutes les victimes de viol. Seule la ligne consacrée à la "fourchette postérieure" comporte un commentaire : "Trauma" (traumatisme).

Le rapport conclut : "Diagnostic : agression. Cause des blessures : agression. Viol."

*L’Express, le 16 août 2011.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 16 août 2011



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