L’installation photographique un cri un chant des voix à la mémoire des quatorze jeunes femmes tuées parce qu’elles étaient des femmes n’est pas un chemin de traverse mais une œuvre majeure dans mon parcours artistique. Dès la première présentation en 1999 et par la suite en 2000, 2009, et 2014, j’ai lancé des invitations à plusieurs à se joindre à ma démarche artistique afin de se panser/penser collective-ment. Le livre choralun cri un chant des voix, paru en décembre 2014 aux éditions du remue-ménage, retrace ce cheminement à plusieurs.

Cette année marque le 30e anniversaire de la tragédie de Polytechnique. Au rintemps dernier, le Centre des Femmes du Plateau-Mont-Royal et Sylvie Haviernick m’ont invitée à présenter à nouveau mon installation. Ensemble, nous avons mis nos réseaux respectifs en commun afin d’élaborer une programmation vivante et diversifiée ; des voix combien généreuses, porteuses de lumière, de créativité ; des chants harmoniques suscitant l’écoute, l’échange ; des cris qui, tout en réveillant des mémoires douloureuses, invitent à l’espoir.

Dans les espaces tout blancs et lumineux du LE LIVART, j’occupe avec de nouvelles installations, les 6 salles connexes à la galerie principale où l’œuvre première sera logée. Dans chacune des salles, des écrits, des mots guident le récit métaphorique des nombreux éléments photographiques posés comme des trames de vie résistantes au temps, aux intempéries ; des empreintes vivantes, fertiles et mobilisatrices ; des hommages aux disparues ; des espaces ritualisés, habités. D’une salle à l’autre, des tableaux croisés, des liens bien tissés, un trajet fluide sans dépaysement : un long dialogue politico-poétique s’installe et c’est facile de s’y reconnaître.

Diane Trépanière

Lire le programme :

Mis en ligne sur Sisyphe le 30 nobembre 2019

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