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vendredi 25 novembre 2005 Appel pour Shérazade Belayni
C’est arrivé le 13 novembre 2005. Au moment où les voitures brûlaient sous les projecteurs, une jeune femme, Shérazade Belayni, 18 ans, brûlait dans le noir et le silence, incendiée par un garçon de son entourage qui la harcelait de ses avances depuis plus d’un an et qui a pris la fuite. Shérazade est aujourd’hui entre la vie et la mort. Les médias ne l’ont-ils pas su ou bien l’ont-ils caché ? Victimes ou complices de l’omerta sur les crimes contre les femmes ? Le corps d’une femme en feu, est-ce moins grave que des voitures en feu ? Il aura fallu dix jours pour que le voile médiatique soit levé sur cette barbarie. Mais à ce jour, comme pour Sohane Benziane et les autres qui ont subi le même sort, toujours pas un mot, pas une protestation de la part des responsables politiques de droite comme de gauche. Aurait-on pu imaginer une telle abstention pour des crimes racistes ou homophobes ? Le 7 novembre, alors que nous alertions l’opinion sur l’invisibilité, l’enfermement, les souffrances des femmes soumises à la violence dans les quartiers en feu, nous nous heurtions au même silence de la presse qui n’a pas relayé notre appel. Le 23 novembre, une enquête officielle révèle qu’une femme meurt tous les quatre jours de violences conjugales. Pourtant la première étude globale qui faisait apparaître l’ampleur de ces violences (ENVEFF, 2001) a été récusée jusque par des intellectuel(le)s, féministes, qui ont voulu y voir une victimisation imaginaire des femmes. Pourquoi un tel silence, un tel déni, un tel interdit de dire ? Pourquoi un tel scandale en démocratie ? Qui s’agit-il de protéger ? On a relevé la composante sociale et économique de la révolte dans les banlieues, sa protestation contre le racisme. Pour autant, celles-ci ne doivent pas masquer sa dimension machiste qui menace d’anéantissement les territoires et les corps, ceux de la République, des femmes, des plus fragiles. NON au machisme et à la haine, aux crimes contre les femmes. Après la manifestation contre les violences contre les femmes de ce vendredi soir, à 11 heures, à Neuilly-sur-Marne Place des 24 Arpents (1) 1. En RER : ligne A, Direction Marne la Vallée, station Neuilly Plaisance, puis bus 113, 203 ou 127. En voiture : Autoroute A86, sortie Neuilly-sur-Marne, puis nationale direction Chelles, puis route du 24 novembre qui amène au rendez-vous. Alliance des Femmes pour la Démocratie – Lire également : « Les jeunes filles brûlées vives dont personne ne parle »
Mis en ligne sur Sisyphe, le 25 novembre 2005. Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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